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Geostrategie energetique en Afrique de l'ouest ( cas de la Chine et le golfe de Guinée)

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par DEMBA BA
ENSIATE  - Ingénieur éco-énergétique 2017
  

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Paragraphe 2 : un péril pïur la paix ?

Loin d'assurer le développement de l'Afrique, le partenariat stratégique sino-africain soulève également des interrogations légitimes sur l'avenir de la paix et de la sécurité. Le soutien militaire inconditionnel de Pékin à des régimes politiques décriés, la vente incontrôlée d'armes par les firmes chinoises et les tentatives d'une implication militaire directe de Pékin dans la sécurisation de ses investissements pétroliers sont autant de sujets préoccupants (Mbaye Cisse ; 2007 : 25). La détermination de la Chine à accéder par tous les moyens aux ressources pétrolières africaines la conduit souvent à opter pour des choix en contradiction totale avec les idéaux de paix pourtant prônés par sa politique africaine. En effet, sur un plan purement formel, la Chine prétend vouloir "appuyer les efforts actifs de l'UA et des autres organisations régionales africaines ainsi que des pays concernés pour régler les conflits locaux et leur fournir une assistance dans la mesure du possible. Pousser énergétiquement le conseil de sécurité des Nations-Unies à suivre de près les conflits régionaux africains et apporter son assistance au règlement de ces conflits. Continuer à soutenir l'action de l'ONU pour le maintien de la paix en Afrique et à y prendre part" (Chomtang Fonkou ; 2007 : 132133). Seulement, au-delà de ces initiatives louables, dans la quête de ses intérêts pétroliers en Afrique, la Chine ne se soucie guère de son influence sur la paix et la stabilité. L'importance des investissements consentis par la Chine à travers plusieurs pays africains, notamment dans le secteur pétrolier, pourrait se traduire concrètement sur le plan de la sécurité par un engagement plus marqué de Pékin (Mbaye Cisse ; 2007 : 20). L'attitude de Pékin au Tchad (A), en Angola(B), et au Soudan(C) est assez illustrative de cette réalité.

A- Pékin et l'instrumentalisatiïn de la rébelliïn tchadienne

Au Tchad, nouveau pays pétrolier convoité par Pékin malgré ses relations diplomatiques avec Taiwan, la crise institutionnelle progressive a connu son paroxysme en 2006 avec la crise au Darfour et les offensives répétées des mouvements rebelles. La montée des mouvements d'opposition armée s'est traduite par de nombreuses attaques visant à renverser le pouvoir du Président Idriss Deby. En janvier 2006, l'un des chefs de file de l'opposition a été reçu à Pékin, alimentant les soupçons d'une aide chinoise à son combat (Mbaye Cisse ; 2007 : 21). Ndjamena n'hésite plus à dénoncer l'aide militaire chinoise accordée au Rassemblement pour la Démocratie et la Liberté de Mahamat Nour, depuis les dernières attaques de novembre et décembre 2006. La Chine est accusée d'être de connivence avec le Soudan pour accélérer la chute du Président Idriss Deby et procéder à une nouvelle redistribution des cartes pétrolières (Mbaye Cisse ; 2007 : 21).

Très intéressée par les potentialités pétrolières Tchadiennes, la Chine est prête à déstabiliser le régime du président Deby ou du moins à le faire chanter, espérant elle aussi participer à

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l'exploitation du pétrole du pays. En effet, un tronçon d'oléoduc Tchad-Soudan permettrait de rediriger les flux tchadiens vers la Mer rouge (à destination de la Chine via Port-Soudan) et non plus vers l'Atlantique (via Kribi au Cameroun). Aussi, en jouant la carte du soutien à la rébellion, la Chine espère-t-elle suffisamment inquiéter le gouvernement tchadien et l'amener à lui concéder une part dans l'exploitation de son pétrole. La crainte qu'inspire la Chine au gouvernement tchadien s'est d'ailleurs confirmée par le renouement des relations diplomatiques entre les deux pays, le 6 aout 2006, ceci après 9 années de rupture (Bergevin : 2006). Pour se faire une place sur le marché pétrolier tchadien, Pékin utilise le spectre de l'instabilité politique.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault