B- La Chine : une heureuse alternative pïur le
régime zimbabwéen
Malgré les multiples pressions exercées par
l'ensemble de la communauté internationale sur le régime
zimbabwéen, le président Robert MUGABE demeure impassible et
continue à mener une politique répressive, et à museler
l'opposition. Avec la dégradation continue du niveau de vie des masses
populaires, le gouffre économique et social, la politique de
prébendes, de copinage, de castes d'anciens résistants, le
gouvernement Zimbabwéen gravit chaque jour des sommets de despotisme.
Ceci grâce au soutien du gouvernement chinois. Les déclarations du
président Zimbabwéen Robert MUGABE illustre assez bien cette
réalité. En effet, lors du 25eme anniversaire de l'accession de
son pays à l'indépendance, il affirmait : "il nous faut nous
tourner vers l'Est, là où le soleil se lève, car la Chine
apporte une aide et établit un partenariat qui vise à promouvoir
une coopération réciproque sans poser de conditions
préalables" (Amougou; 2008). C'est dire que pour les dictateurs
africains qui peuplent le continent, pékin constitue une réelle
alternative aux conditionnalités imposées par l'occident. Les
relations étroites que la Chine entretient avec le Zimbabwe montrent
bien l'indifférence de Pékin vis-à-vis des critiques de
l'ensemble de la communauté internationale. Ce soutien de la Chine au
régime du président MUGABE constitue pour ce dernier une
importante caution politique et le conforte dans son immobilisme politique.
Seulement, cette attitude de la Chine représente une véritable
menace voire un réel péril pour la démocratie dans ce
pays. Malgré la création, le 13 février 2009, d'un
gouvernement d'union national, plusieurs observateurs avertis de la
scène politique zimbabwéenne demeurent sceptiques quant à
l'évolution du pays vers une démocratie consensuelle et
l'amélioration de la situation des droits de l'Homme dans le
pays.
Davantage, la vente régulière d'armes chinoises
au régime Zimbabwéen permet à ce dernier d'exercer une
pression permanente sur l'opposition. Selon le journal Britannique the
Guardian, les dockers sud-africains ont refusé, le 29 mars 2008, de
débarquer sur leur sol la cargaison d'un navire chinois, le An yue
Jiang, porteur de 77 tonnes d'armes envoyées par le régime
communiste chinois pour soutenir Robert MUGABE (Girard, Aurélien :
2008). Cette cargaison comprenait : 3.5 millions de munitions ; des fusils
d'assaut AK47 ; 1500 roquettes de 40mm ; des lance roquettes, des obus de
mortier. Ces armes sont parties de pékin le 1er Avril, soit
trois jours après les élections générales, au
moment où très probablement les résultats réels des
élections ont été connus par le pouvoir zimbabwéen
(Girard, Aurélien : 2008).
Mais pour certains analystes, les gouvernements occidentaux
n'ont pas le droit de pointer du doigt la politique de la Chine, car ils
investissent eux-mêmes dans des pays producteurs de pétrole comme
la Guinée équatoriale où, selon les groupes de
défense des droits de l'Homme, le régime en place est tout aussi
répressif. En effet, comme nous l'avons vu plus haut, les régimes
occidentaux ont une conception à géométrie variable des
«Droits de l'Homme», jugent la politique des autres États "non
démocratiques" à l'aune de leurs intérêts.
Aussi,
49
aboutit-on aisément à la conclusion selon
laquelle, la Chine ne pourra pas imposer la démocratie en Afrique pas
plus que la France, les Etats-Unis n'ont pu le faire.
Cette situation représente une menace pour
l'édification de l'Etat de droit en Afrique. En premier lieu, le soutien
de la Chine constitue une bouée de sauvetage à des régimes
politiques souvent décriés. Elle perpétue ensuite la mal
gouvernance politique du continent sous prétexte de respect de la
souveraineté des Etats (Mbaye Cisse ; 2007 : 15). Le partenariat
stratégique sino-africain n'offre guère de perspectives
politiques viables tant la Chine elle-même continue d'être
régulièrement mise au ban des accusés sur les questions
des droits de l'homme.
|