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Geostrategie energetique en Afrique de l'ouest ( cas de la Chine et le golfe de Guinée)

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par DEMBA BA
ENSIATE  - Ingénieur éco-énergétique 2017
  

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SECTION I : Les piliers politique et économique de la stratégie pétrolière chinoise

Dans son déploiement stratégique autour du pétrole du Golfe de Guinée, la politique et l'économie constituent deux socles importants sur lesquels repose l'offensive chinoise. En effet, dans la course qui l'oppose aux autres puissances industrielles en Afrique pour la quête et le contrôle des ressources, la Chine a choisi de faire reposer sa stratégie sur deux importants piliers : la politique et l'économie. De ce fait, son soutien aux régimes africains, sous le couvert des principes de neutralité et de non-ingérence (paragraphe 1) constitue le pilier politique de cette stratégie. Par ailleurs, s'étant rendu compte de l'important déficit infrastructurel dont souffrent ses partenaires africains, Pékin a logiquement choisit de faire reposer son offensive économique sur une dotation en infrastructures (paragraphe 2).

Paragraphe 1 : L'instrumentalisation des principes de neutralité et de non-ingérence

Alors que la problématique qui structure la scène politique africaine au lendemain de la guerre froide porte sur la démocratisation, la Chine se présente comme un soutien inconditionnel aux régimes africains (Fogue Tedom ; 2008 : 158). Ce soutien se matérialise par une démarche assez subtile de la Chine consistant à se réfugier derrière certains principes consacrés du droit international : à savoir les principes de neutralité et de non-ingérence. Il est en effet assez curieux de constater que pendant que les chancelleries occidentales et l'ensemble de la communauté internationale décrient régulièrement la gestion archaïque du pouvoir en Afrique, la Chine quant à elle se complait à une non prise de position, invoquant de façon quasi permanente les principes de neutralité et de non-ingérence. D'où la nécessité pour nous de nous interroger sur le sérieux de cette attitude. Aussi, serait-il judicieux dans un premier temps de présenter de façon assez sommaire le contenu de ces principes consacrés de droit international (A), pour ensuite montrer l'instrumentalisation que pékin fait de l'utilisation de ceux-ci (B).

A- La neutralité et la non-ingérence : deux principes consacrés de droit international

La non-ingérence ou la non-intervention est un principe de droit international renvoyant à une interdiction faite à un Etat d'interférer dans le domaine de compétence d'un autre Etat, en vertu des principes d'égalité et de souveraineté des Etats.

La neutralité quant à elle est un acte unilatéral par lequel un Etat renonce ponctuellement ou de façon permanente à intervenir dans un conflit armé international, ou le cas échéant à prendre position vis-à-vis de la gestion interne d'un autre Etat.

C'est dire que sur un plan purement normatif, la non prise de position de la Chine par rapport à la gestion interne de ses partenaires africains est tout à fait compréhensible. La Chine, tout comme les autres Etats de la scène internationale dans leur collaboration avec les pays africains devraient respecter la souveraineté de ces derniers, en évitant toute forme d'ingérence. Cette conformité, du moins formelle, de la Chine au droit international devrait à priori être saluée. Seulement, il serait assez naïf de croire que la Chine engagée qu'elle est dans la course aux hydrocarbures en Afrique puisse autant se soucier du respect du droit international. Croire ainsi à la bonne foi de la Chine dans de pareilles circonstances serait faire preuve d'un angélisme coupable. S'inscrivant dans une perspective essentiellement réaliste, la Chine instrumentalise à merveille le droit international à des fins politiques.

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