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Geostrategie energetique en Afrique de l'ouest ( cas de la Chine et le golfe de Guinée)

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par DEMBA BA
ENSIATE  - Ingénieur éco-énergétique 2017
  

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VI-HYPÏTHESES

Les hypothèses sont des tentatives de réponse à une ou plusieurs questions théoriques ou observations empiriques. Ce sont en fait des explications provisoires d'une réalité. Elles doivent alors être confirmées ou infirmées à la fin par les résultats de l'étude. Ce sont aussi des outils de sélection pour le chercheur, car elles aident ce dernier à choisir les faits, à les interpréter et à suggérer les procédures de recherche (Bokalli E. S.2006 :10).

La " macro-hypothèse " (Sindjoun L.2002 :20) autour de laquelle s'ordonne notre recherche est la suivante : Du fait de la place qu'elle occupe désormais dans l'économie mondiale, la Chine nourrit des ambitions de grande puissance. Sa dépendance énergétique l'amène à reconsidérer sa politique vis-à-vis de l'Afrique. Le Golfe de Guinée, espace qui jouit d'un potentiel énergétique important et d'une position géostratégique indéniable, ne pouvait que susciter ses appétits. Par une offensive politique, économique, diplomatique et militaire, pékin entend investir le Golfe de Guinée afin de s'assurer entre autre, le contrôle et l'exploitation des matières premières en présence, pétrole en l'occurrence. Seulement, engagé dans cette entreprise stratégique, pékin se souci peu du respect des valeurs démocratiques et des droits de l'Homme. En effet, le soutien politique qu'il apporte aux régimes africains s'avère être une sorte de caution à leur gestion, les conforte dans leur immobilisme politique, constituant ainsi un péril pour la démocratie et la paix.

De cette hypothèse originelle, dérive les « micro-hypothèses » (Sindjoun L.2002 :20) suivantes :

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l'offensive pétrolière chinoise en Afrique, notamment dans la sous-région du Golfe de Guinée s'explique en partie par son déficit énergétique. Lui-même lié à la croissance de la demande énergétique nationale par les différents secteurs d'activité et à l'épuisement progressif des réserves nationales.

- l'important potentiel énergétique, les nombreux atouts du pétrole et de la région du golfe de guinée, mais aussi et surtout l'incapacité politique et technologique des dirigeants à contrôler et à exploiter les ressources expliquent également la ruée de la Chine dans la sous-région.

- L'âpreté de la compétition entre puissances pour un accès privilégié et à un moindre coût aux ressources africaines, et notamment au pétrole du golfe de guinée a conduit la Chine à ne négliger aucune démarche pouvant concourir à la réalisation de son projet géostratégique. De ce fait, elle va s'approprier les recettes qui depuis les indépendances africaines permettent aux pays occidentaux de transformer l'espace africain au mieux de leurs intérêts. Celles-ci sont diplomatiques, politiques, économiques et militaires. L'extraversion dont souffrent les Etats de la sous-région et le subtil stratagème utilisé par pékin constituent un véritable catalyseur à la mise en oeuvre de cette offensive.

- La détermination de la Chine à accéder par tous les moyens au pétrole africain en général et à celui du Golfe de guinée en particulier, l'a conduit à soutenir politiquement les régimes africains en indélicatesse avec la communauté internationale pour des raisons de non-respect de la démocratie et des droits de l'Homme. Ce soutien pourrait s'avérer être un obstacle majeur à l'évolution politique des pays africains vers la démocratie et constituer une véritable menace pour la paix en Afrique.

PREMIERE PARTIE :

? LES ENJEUX DE L'OFFENSIVE PETROLIERE CHINOISE DANS LE GOLFE DE GUINEE

Depuis le milieu de la décennie 1990, la coopération sino-africaine semble avoir pris une nouvelle tournure. Pour Pékin, le pragmatisme a pris le pas sur la rhétorique. Du fait de la forte industrialisation que connaît le pays depuis quelques décennies, la Chine se livre à une quête effrénée de matières premières, en l'occurrence le pétrole à tous les points stratégiques de la planète. Animé par un esprit réaliste, Pékin s'est rendu compte de l'impérieuse nécessité d'une réorientation de sa politique vis-à-vis de l'Afrique. En effet, comme l'écrit Eric Patrick MOUPAYA (2008 :1) " la croissance et même la survie économique de la chine dépendent, et pour une part croissante, de l'Afrique ". La Chine absorbe désormais 25% de tout le cuivre consommé à travers le monde, 40% du charbon, 35% de l'acier, 10% du pétrole et sa demande ne cesse de croître, et 90% de tout l'aluminium (Moupaya E. ; 2008 : 1). Une économie dévoreuse d'énergie, boulimique en matières premières, qui s'est tout naturellement tournée vers la région du monde la mieux pourvue.

Aussi, selon toute vraisemblance, l'offensive pétrolière de la chine dans cette sous région aujourd'hui, pourrait-elle s'expliquer à la fois par une demande énergétique interne en perpétuelle croissance (chapitre1), et par le potentiel énergétique important de la sous

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région, couplé aux nombreux avantages de son pétrole. Mais aussi et surtout par l'incapacité politique et technologique des dirigeants à contrôler et à exploiter les ressources (chapitre2).

CHAPITRE I

:

La dépendance énergétique de la Chine

Jusqu'à présent, le débat autour de la dépendance pétrolière de la Chine reste ouvert. Si pour certains, la dépendance chinoise en termes d'énergie pétrolière est une illusion, obéit tout comme les autres puissances industrielles, à une volonté politique de ce pays de préserver ses réserves pétrolières pour l'avenir. Pour les autorités chinoises par contre, la dépendance pétrolière du pays est une réalité, un défi à surmonter pour rester compétitif sur le marché international. S'il est vrai que la plupart de pays industrialisés aujourd'hui évoquent cette dépendance énergétique pour justifier l'expansion de leurs firmes pétrolières à travers le monde, il n'en demeure pas moins vrai que ces mêmes pays optent pour la préservation de leurs réserves, visant ainsi à constituer des réserves stratégiques, représentant de dizaines d'années de consommation. Donc, dépendance supposée ou réelle, notre objectif n'est pas de prendre position. Il est simplement question d'analyser les données recueillies tout au long de nos recherches.

Par dépendance, nous entendons un assujettissement, une absence d'autonomie. La dépendance énergétique quant à elle peut être perçue comme le fait que le pays ne puisse plus subvenir à ses besoins par la production nationale et doit par conséquent importer la différence. La Chine a en effet longtemps cru qu'elle pourrait rester autonome énergétiquement, mais face à la croissance de sa consommation, elle va devoir se résigner à importer de plus en plus de pétrole. Se retrouver tributaire du marché mondial n'est certes pas une sensation très rassurante pour Pékin, mais c'est le lot de la plupart de pays industrialisés, pays dont la Chine aspire à faire partie au cours de ce siècle.

Dans le cadre de ce travail, la dépendance pétrolière de la chine sera analysée à travers son déficit énergétique interne (section1), mais aussi à travers l'absolue nécessité de ses importations (section2).

SECTIÏN I : Le déficit énergétique de la Chine

De nos jours, la Chine se dessine comme la seule puissance capable de contenir ou de contester l'hégémonie des Etats-Unis d'Amérique, elle est même devenue l' « adversaire reflet »de ces derniers. En effet, seul l'Empire du milieu peut réellement constituer une véritable menace pour les intérêts américains. Pourtant, la Chine se heurte à un véritable obstacle, celui de sa dépendance énergétique. Deuxième consommateur d'énergie dans le monde, la chine doit désormais nourrir une machine industrielle dont l'appétit semble insatiable. Or, ses ressources énergétiques tarissent à un rythme inquiétant et le pays est redevenu depuis 1993, un importateur de pétrole.

La mise en valeur de nouveaux gisements, notamment dans le bassin de Tarim dans le Xinjiang, reste très lente et ne permet pas de répondre à la hausse régulière de la consommation de pétrole, multipliée par deux depuis 1995. Cette situation s'explique essentiellement par la hausse de la production industrielle, l'augmentation régulière du parc

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automobile et la constitution depuis 2003 d'une réserve stratégique (représentant un trimestre de consommation), comme dans les grands pays industrialisés.

C'est à travers l'insuffisance des réserves et de la production (paragraphe1), mais également par la croissance de la demande intérieure par les différents secteurs de l'économie nationale chinoise (paragraphe2), que nous étudierons le déficit énergétique de la Chine.

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