Paragraphe 1 : Insuffisance des réserves et de la
prïductiïn
Compte tenu de la forte croissance économique que
connaît la Chine depuis quelques décennies et de la forte
industrialisation qui s'en est suivie, la demande énergétique
chinoise ne cesse de croître .C'est ce que semble d'ailleurs indiquer la
baisse de l'offre énergétique. En effet, le taux de couverture de
la Chine en pétrole ne cesse de chuter et s'établissait en 2002
à 69% (Chomtang Fonkou : 2007 : 9).
Aussi, la baisse, voir la chute du taux de couverture de la
Chine en pétrole sera-t-elle analysée ici à travers
l'insuffisance des réserves (A) et de la production (B).
A- Des réserves limitées
Les réserves de pétrole de la Chine font
l'objet d'estimations contradictoires. L'agence de l'énergie des
Etats-Unis estime les réserves prouvées en pétrole de la
Chine à 2,5 milliards de tonnes, tandis que la British Petroleum (BP)
avance le chiffre de 3,2 milliards de tonnes, et l'OCDE pense que ce chiffre
atteint près de 4 milliards de tonnes et représenterait 2,3% des
réserves mondiale.
Le pétrole en Chine, particulièrement au Nord
du pays est un pétrole lourd et visqueux, riche en paraffine, ce qui le
rend onéreux à raffiner. Les gisements de pétrole se
situent principalement dans quatre zones.
Il y a tout d'abord la province du Heilongjiang qui constitue
le centre principal de production du pétrole de la Chine avec 34% de la
production nationale. Vient ensuite le champ de Daqing, l'un des plus vastes au
monde qui représente à lui seul près du tiers de
l'exploitation pétrolière nationale. Mais, mise en valeur depuis
un peu plus d'un demi-siècle, sa production ne devrait guère
pouvoir augmenter dans les années à venir. La région du
Xinjiang quant à elle représente aujourd'hui 20% de la production
de pétrole en Chine. Les principaux gisements du Xinjiang sont le bassin
de Tarim Occidental, le champ de Karamay dans le bassin de Junggar et le bassin
de Turpan-Hami. La province du Shandong représente quant à elle
16,6% de la production nationale. Enfin, nous avons les gisements off shore en
mer de Chine et dans la mer de Bohai qui représentent moins de 10% de la
production nationale. Les prospections restent par ailleurs gênées
par les différends frontaliers avec le Vietnam. Les estimations des
réserves (possibles et prouvées) contenues dans la mer de Chine
sont très contradictoires. Dans l'hypothèse la plus favorable,
ces réserves peuvent permettre d'envisager une production annuelle
oscillant entre 19 mille et 50 mille tonnes par jour, soit l'équivalent
de 10% de la production nationale.
Seulement ces grands gisements sont de nos jours
confrontés à un certain épuisement, ceux du nord en
particulier. En effet, les principaux champs pétroliers chinois comme
Daqing, Sengli et Liaohe qui assurent 80% de la fourniture nationale de
pétrole, ont atteint leur pic de production dans les années 1980
et leur exploitation devient de plus en plus coûteuse.
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L'insuffisance et la vulnérabilité des
infrastructures de transport entre les ressources de l'Ouest et le reste du
pays sont une autre explication au déséquilibre de la balance
pétrolière chinoise. Sur ce déficit d'infrastructures
vient se greffer le problème de la minorité Ouïgour (la plus
importante des minorités de Chine). Les visées panturques du
mouvement autonome Ouïgour inquiètent de plus en plus le
gouvernement chinois qui craint que la sécurité de ses
approvisionnements, notamment en provenance du Kazakhstan et du Tadjikistan, ne
soit à terme menacée par les actes terroristes.
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