GEOSTRATEGIE ENERGETIQUE EN AFRIQUE DE L'OUEST ( Cas
de la chine et le golfe de guinée)
DEMBA BA
ING51
Cïntenue du mémïire
Sources et bibliographies
Table des matières
remerciements
Introduction
Conclusion
Sommaire
Annexes
Plan
2
INTRÏDUCTIÏN
Pour les paléoanthropologues, l'Afrique est le
continent où serait née l'espèce humaine. Pour les
géographes, l'Afrique est le troisième continent du globe, dont
la surface recouvre 6 % de la planète. Pour les climatologues, l'Afrique
est un continent chaud, avec une température moyenne supérieure
à 21°C, neuf mois sur douze, et avec une intensité de
rayonnement solaire constamment élevée. Pour les
démographes, l'Afrique est le continent dont la population a le plus
augmenté en pourcentage depuis le début du XXe siècle, et
qui pourrait en 2050 être peuplé de 2,4 milliards d'individus,
soit 25 % de la population mondiale.
L'Afrique de l'Ouest est une région terrestre
couvrant toute la partie occidentale de l'Afrique subsaharienne. Elle comprend
approximativement les pays côtiers au nord du golfe de Guinée
jusqu'au fleuve Sénégal, les pays couverts par le bassin du
fleuve Niger ainsi que les pays de l'arrière-pays
sahélien.
Berceau des empires successifs du Ghana, du Mali et
Songhaï, l'Afrique de l'Ouest est un ensemble de pays qui possèdent
des influences et un héritage communs.
L'Afrique de l'Ouest est aujourd'hui une communauté
de peuples, qui tend à se reconstituer politiquement, avec notamment la
Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest
(Cédéao), et un espace de civilisation forgé par une
histoire millénaire5. Selon le FMI, le PIB PPA global des États
membres de la Cédéao s'élève à 564,86
milliards de dollars ce qui en fait la 25e puissance économique du
Monde6. Les États ouest-africains ont créé la
Cédéao avec le but initial de créer une union
économique et monétaire ouest-africaine. Toutefois, en 1990, son
pouvoir est étendu au maintien de la stabilité régionale
avec la création de l'ECOMOG, groupe militaire d'intervention qui
devient permanent en 1999 ce qui lui confère d'importants moyens de
pression diplomatique. Néanmoins d'importants dysfonctionnements
apparaissent au sein de la Cédéao suite transitions
démocratiques difficiles en Guinée (2009) et en Côte
d'ivoire (2010). Ils s'amplifient face à l'émergence de divers
groupes djihadistes qui constituent aujourd'hui la première menace
sécuritaire dans la région. Ainsi, en 2012, des groupes
armés prennent le contrôle du Nord du Mali qui est contraint de
demander l'intervention militaire de la France face à l'inaction de la
Cédéao et aucune réponse militaire commune n'a
été mise en place face à l'insurrection djihadiste au
Nigeria menée depuis 2009 par Boko Haram et Ansaru.
L'Afrique de l'Ouest présente une grande
variété géographique et culturelle entre l'océan
Atlantique à l'ouest et au sud, le Sahara au nord, et approximativement
le 10e méridien à l'est. Tandis que le fleuve Niger est
généralement considéré comme la frontière
septentrionale de la région, sa frontière orientale est plus
floue. Certains la placent le long du Bénoué, d'autres sur une
ligne reliant le mont Cameroun au lac Tchad. Les États de la CEDEAO
revendiquent ouvertement leur caractère ouest-africain tandis que la
Mauritanie y est incluse dans la définition de l'Organisation des
Nations unies. La Mauritanie a quitté la CEDEAO en 2000 et fait
désormais partie de l'Union du Maghreb arabe et de la Ligue
arabe.
? Les ressources énergétiques et
démographie ?
1. L'Afrique de l'ouest a des réserves fossiles et ne
pas les utiliser pour développer sa croissance pourrait paraitre
injuste. Aujourd'hui, 94 % de son l'électricité provient du
charbon. Pourtant son terrain est aussi particulièrement propice aux
énergies renouvelables et le manque d'infrastructures existantes devrait
pousser à se tourner vers des énergies renouvelables hors
réseau.
2. Les prévision demographiques sont claires 1/4
de l'humanité vivra en Afrique en 2050 : aujourd'hui l'Afrique compte
1,2 milliard d'habitants et à la population la plus jeune du monde,
cependant l'afrique de l'ouest a la population la plus jeune du continent. 50 %
des francophones de la planète vivent en Afrique en ce moment. Le
continent représente 15 % de la population mondiale et 3,6 % des
émissions mondiales de CO2. La consommation énergétique
moyenne est de 0,5 tep/hab. contre 1,2 en moyenne mondiale. 4,4 % : c'est la
croissance africaine sur les 5 dernières années (dont 25 pays
entre 6 et 13% : aucun autre continent ne fait mieux).
3. En Afrique 650 millions de personnes vivent sans
électricité (soit 70 % de la population).
L'électricité coûte en moyenne jusqu'à 3 fois plus
cher qu'en Europe ou aux Etats-Unis. 8 % des réserves
pétrolières mondiales en Afrique, 8 % du gaz (principalement en
Afrique du Nord et dans les pays riverains du Golfe de Guinée) et 4 % du
charbon (Afrique australe). 1/3 des réserves minières sont en
Afrique. Le Nigéria, premier producteur du continent, est au
sixième rang des exportateurs mondiaux de pétrole. (OPEP :
nigérian) Le Nigéria est représentatif de l'exploitation
de colossales ressources énergétiques marquée par une
répartition inégale des richesses : deux millions de barils par
jour produits par le Nigéria et 100 millions de pauvres sur une
population de 173 millions. Selon la Banque mondiale, l'Afrique aurait besoin
d'un apport annuel de 7 GW de production électrique pour faire face
à la demande croissante d'électricité, alors que seulement
1 GW est effectivement ajouté chaque année.
Quelles sont les capacités en termes de
renouvelables en Afrique de l'ouest ?
1. L'Afrique de l'Ouest fait partie des régions les
plus ensoleillées de la planète, car le soleil est présent
quasiment toute l'année. Dans plusieurs pays la volonté politique
d'utiliser les énergies renouvelables semble présente notamment
au Maroc : la centrale solaire NOOR 1 développe 160 MW depuis le 4
février 2016 et à terme ce sera 580MW. Le Maroc vise 42 % de sa
production d'électricité grâce aux renouvelables d'ici
2020. Mais le véritable défi du continent sera d'amener
l'électricité dans les zones rurales.
2. 63 % de la population d'Afrique sub-saharienne vit dans
ces zones.
3. L'accès à l'électricité y est
actuellement tout simplement impossible car le coût de l'extension du
réseau est prohibitif : entre 7 000 et 15 000 euros le kilomètre.
Il faudrait 830 milliards de dollars pour réussir à raccorder
toute l'Afrique au réseau électrique avant 2030.Selon un rapport
de l'Agence internationale de l'énergie : « en 2040, deux tiers des
systèmes autonomes et des mini-réseaux des zones rurales seront
alimentés par le solaire photovoltaïque, de petites centrales
hydroélectriques ou l'éolien ». L'Afrique pourrait
donc
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trouver son émancipation énergétique par
des solutions « hors réseau » et renouvelables. La population
n'attend plus la solution de grand plans étatiques mais prend son destin
en main en utilisant des offres à son échelle
Qu'en est-il de la géostratégie mis en
place depuis les années d'indépendance ?
1960 est la date ou la plupard des pays de l'afrique ont
eu leur indépendance. Cependant niveau acces a l'energie, ce n'est pas
encore regler pour la plupart de la population.
Aujourd'hui en 2017 on se rend compte que cette Afrique
peine encore à subvenir à ses besoins
énergétique.Comme le montre le graphe Cette problemetique est
plus visible lorsqu'on parle de l'afrique de l'ouest. L'Afrique ne peut
continuer à éclairer les autres continents grâce à
ses ressources en restant elle-même dans l'obscurité », a
lancé le président sénégalais Macky
Sall à la tribune de l'Assemblée générale
de l'ONU, le 21 septembre dernier.
Cette phrase à elle seul résume la situation
énergétique de l'afrique actuel. En effet depuis la
découverte spectaculaire d'importants gisements
pétrolifère au golfe de guinée, cette partie de l'afrique
fait l'objet de convoitise de puissance étrangère afin de
garantir leur indépendance énergétique. Cela est d'autant
plus que d'actualité aujourd'hui avec la venue sur le continent d'autre
puissance notamment la chine les usa jusqu'alors présent qu'au moyen
orient. Au XXI siècle l'Afrique de l'ouest n'arrive déjà
pas à satisfaire 100% de la demande énergétique de sa
population locale. « Pour les pays africains, la question de
l'énergie reste donc un enjeu vital parce qu'il ne peut y avoir
d'industrialisation et de développement sans accès à
l'énergie (...).
Quel sont les principaux vecteurs qui freine ce processus
pourtant indispensable au développement de l'Afrique de l'ouest.
Qu'adviendra-il de ce problème avec une population qui
augmente de façon exponentielle.
C'est ce que le travail qui sera développer dans les
moindres détails afin de mieux appréhender la question. On se
penchera sur les politiques mis en place par les pays de l'Afrique de l'ouest
ainsi que leur manière d'aborder le marcher mondiales, leur poids
économique.
GLOSSAIRES
A- CLARIFICATION CONCEPTUELLE
Pour une meilleure compréhension de cette
étude, il est méthodologiquement important de clarifier trois
concepts : jeux, enjeux et offensive.
1- Jeux
Expression polysémique, le jeu est conçu ici
comme une manière particulière d'agir. On peut distinguer trois
classes de jeu, selon le rôle qu'y jouent la coopération et la
lutte. En effet, selon ces deux critères, nous pouvons distinguer les
jeux de coopération à l'état pur, les jeux de lutte
à l'état pur, et les jeux de lutte et de
coopération.
Dans les jeux de coopération à l'état
pur, tous les joueurs ont des intérêts concordants, de sorte
qu'ils forment une coalition se comportant comme un joueur unique. Par contre,
dans les jeux de lutte à l'état pur, aucune possibilité de
coopération n'existe entre les joueurs. Il en résulte que ces
jeux sont des duels, c'est-à-dire des jeux à deux joueurs dont
les intérêts sont strictement opposés. Enfin, dans les jeux
de lutte et de coopération se rencontrent simultanément des
intérêts concordants et divergents.
Dans le cadre de ce travail, nous nous intéresserons
en particulier aux jeux de coopération à l'état pur,
où les joueurs mettent en commun leurs moyens d'action au service d'une
finalité collective. Dans cette optique, nous démonterons qu'en
réalité, dans la gestion de la question pétrolière
en Afrique, les responsables politiques africains et les multinationales
pétrolières (chinoises en l'occurrence) ne forment plus qu'un.
Car, une fois que ces derniers lui garantissent un accès
préférentiel aux ressources naturelles, pétrole notamment,
Pékin établit avec eux des " relations spéciales
".
2- Enjeux
L'enjeu peut s'entendre comme la chose pour la possession ou
le contrôle duquel une entreprise est engagée. C'est ce que l'on
gagne ou perd dans un jeu. Dans le cadre du présent travail, il s'agira
dans un premier temps d'analyser les motivations réelles et profondes de
l'offensive pétrolière chinoise sur le continent. Eu égard
à ces motivations, il sera davantage question d'étudier les
différentes manoeuvres ourdies par la Chine pour accéder au
pétrole africain en général, et à celui du golfe de
guinée en particulier.
3- Offensive
Expression très souvent utilisée dans le
jargon militaire, l'offensive est une action d'envergure menée par une
force armée et destinée à imposer à l'ennemi sa
volonté. Seulement, cette
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conception de l'offensive s'applique beaucoup plus dans un
contexte de guerre. La géostratégie ne servant pas uniquement
à faire la guerre, il devient important de la relativiser, pour
plutôt la percevoir comme une action d'envergure visant à remettre
en cause ou à modifier un ordre existant.
Cette autre conception de l'offensive nous permettra de
démontrer que par sa prise d'initiative, la Chine veut mettre fin au
statu quo, au " patronage exclusif " des pays occidentaux dans le golfe de
guinée, notamment en ce qui concerne l'accès aux ressources
naturelles (pétrole en l'occurrence).
PRÏBLEMATIQUE & DELIMITATIÏN DU
SUJET
Notre sujet de mémoire qui s'intitule : " GEOSTRATEGIE
ENERGETIQUE EN AFRIQUE DE L'OUEST( Cas de la chine et le golfe de
guinée) ", pose en toile de fond la question de la place de l'Afrique de
l'ouest et plus précisément du golfe de guinée dans le
redéploiement de puissances étrangère sur le continent et
surtout celui de la nouvelle puissance chinoise.
Au plan temporel, la présente étude se propose
d'étudier la dynamique chinoise dans le golfe de guinée autour du
pétrole depuis 1993. En effet, l'important redéploiement de la
Chine dans la sous-région depuis cette date est la preuve de son
intérêt stratégique croissant pour la diplomatie
chinoise.
La zone du golfe de guinée étant assez vaste
pour être entièrement couverte dans le cadre d'un travail de DEA.
Il sera davantage question d'une vue générale de la
sous-région. Cependant, un accent particulier sera mis sur trois pays :
le Nigeria, l'Angola et la Guinée Equatoriale. Ce choix tient à
la place qu'occupent ces pays dans la géopolitique et la
géostratégie du pétrole du golfe de guinée d'une
part, et à l'intérêt à eux porté par
Pékin pour la diversification de ses sources d'approvisionnement et la
satisfaction de ses besoins énergétiques d'autre part.
REVUE DE LA LITTERATURE
La question de la dynamique chinoise autour du pétrole
dans le golfe de guinée, est plutôt récente et très
peu développée. Aussi la recherche bibliographique se
résume-t-elle à quelques ouvrages, articles, revues et travaux de
recherche.
Cédric De LESTRANGE ; Paillard C.A ; ZELENKO P. (2005)
insistent entre autre sur l'importance du pétrole pour la satisfaction
des besoins énergétiques des grandes puissances. Ils
présentent des grandes zones pétrolifères mondiales, et
l'assaut qu'elles subissent de la part des grands pays consommateurs. Cet
ouvrage pose également la question du conflit d'intérêt et
celle du redéploiement stratégique des principales puissances
industrielles autour de l'enjeu pétrolier.
L'article de Michael T. KLARE (2008), quant à lui
s'est consacré à l'enjeu pétrolier dans le monde. L'accent
y est mis sur la relation entre matières premières et
redéploiement stratégique des grandes puissances. De façon
spécifique, il est question de la percée de la
8
Chine sur de nombreux théâtres. L'auteur aboutit
à la conclusion selon la quelle, l'approvisionnement en pétrole
et en matières premières en voie de raréfaction est devenu
l'enjeu géostratégique majeur déterminant de la politique
des grandes puissances.
Ainsi, dans son rapport annuel intitulé : " Puissance
militaire de la République Populaire de Chine ", le ministère de
la défense chinois suggère que la Chine renforce ses
capacités de "projection de puissance " dans les régions qui
fournissent à Pékin les ressources dont l'importance est
critique, en particulier les combustibles fossiles.
COPINSCHI P. ; NOEL P. (2005) dressent un brillant tableau de
la place du golfe de guinée dans la géopolitique
pétrolière mondiale. Le golfe de guinée y est
présenté comme l' " autre golfe " un nouveau Moyen-Orient. S'il
n'est certes pas comparable au golfe arabo-persique, il concentre tout de
même l'essentiel des réserves pétrolières d'Afrique
subsaharienne. Les atouts de la région et de son pétrole y sont
vantés. Le pétrole africain est présenté comme
étant au coeur de la politique de diversification des sources
d'approvisionnement du marché mondial.
NTUDA EBODE(2004) a également mené une
étude approfondie de la géopolitique pétrolière
dans la sous-région. Pour lui, l'Afrique en général et le
golfe de guinée en particulier constituent depuis quelques années
une zone pivot du jeu géopolitique mondial du pétrole. En effet,
l'érection du golfe de guinée en zone d'intérêt
stratégique majeur confère à cette sous-région, un
certain nombre d'enjeux, notamment sécuritaire, développemental,
économique et géostratégique.
Wullson MVOMO ELA (2005) quant à lui
s'intéresse à la place centrale qu'occupe le pétrole dans
la sécurité énergétique mondiale (40 % de la
production mondiale d'énergie). Le golfe de guinée y est
présenté comme un "espace - enjeu " de la géopolitique du
pétrole en ce début de 21e siècle. Le recul de
la France sur ce théâtre est observé, en même temps
que la montée en puissance de nouveaux acteurs étatiques
(Etats-Unis, Chine, Inde...). L'auteur propose enfin une logique de gouvernance
collective de cette région par les différents pays qui la
composent.
S'intéressant également à cette
question, Marie JOANNIDIS (2002) met un accent particulier sur l'importance du
pétrole africain en perpétuelle croissance ainsi que sur
l'offensive des grandes puissances, pour la diversification de leurs sources
d'approvisionnement et la garantie d'une sécurité
énergétique. De ce fait, le pétrole africain constitue une
priorité stratégique et relève désormais d'une
question d'intérêt national pour ces dernières. L'auteur
interpelle les responsables politiques africains des pays producteurs de
pétrole à une meilleure négociation des contrats
d'exploitation avec les firmes pétrolières internationales. De
même, l'auteur insiste sur la gestion peu orthodoxe de la question
pétrolière dans son ensemble, mais aussi sur l'impact
négatif de l'exploitation pétrolière sur l'environnement,
l'économie et l'évolution politique des pays africains. Autant
d'obstacles qui empêchent de faire de la manne pétrolière,
un véritable outil de développement.
Côme Damien AWOUMOU(2005) procède à une
délimitation précise de la région du golfe de
guinée, autant sur le plan géographique, culturel et
institutionnel. Il étudie la problématique des convoitises et sa
nécessaire régulation. Quant aux questions de savoir : qui
convoite le golfe de guinée ? Pourquoi ? Comment se manifeste cette
convoitise ? Avec quelle
résistance ? Les réponses de l'auteur sont
précises et édifiantes.
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A la question de savoir : Qui convoite ? La réponse de
l'auteur est précise et détaillée. Sous l'instigation des
Etats-Unis, le golfe de guinée est convoité par les occidentaux
(France ; Grande Bretagne ; Belgique ; Espagne), les orientaux (Chine ; Japon ;
Inde ; Israël), les pays du Sud (Brésil), et d'Afrique (Afrique du
Sud ; Nigeria ; Libye ; Maroc), et par les acteurs privés de toutes
natures : multinationales, institutions internationales, etc.
Le golfe de guinée et notamment sa composante Afrique
centrale, bénéficie d'une position géostratégique
qui le met en contact avec les toutes autres régions. La ruée
vers le golfe de guinée peut donc être perçue comme une
quête de puissance par le biais du contrôle d'une zone
jusque-là négligée, l'expression d'un besoin de
diversification des sources d'approvisionnement en matières
premières, notamment le pétrole.
La convoitise se manifeste quant à elle sous forme
d'investissements politique, militaire et économique.
Les résistances sont nombreuses et diverses. Mais
celles qui retiennent davantage l'attention ici sont celles qui émanent
des populations riveraines des zones d'exploitation. Ceci du fait d'un
éventuel accroissement des conflits de localisation, de type
expropriatif et de nature affective.
Pour tirer le meilleur avantage de ces convoitises, l'auteur
propose l'érection d'un leadership collégial. Un axe Abuja
Yaoundé Luanda lui semble à cet effet approprié.
Alain FOGUE TEDOM (2008) quant à lui présente
tout d'abord l'Afrique comme une terre de convoitise de tout temps. Les
ressources du golfe de guinée (hydrocarbures en l'occurrence) y sont
ensuite présentées comme importantes, de bonne qualité et
à l'abri des tensions sociales, mais aussi compte tenu de sa
facilité d'évacuation. La ruée chinoise observée
depuis quelques années autour de ce pétrole s'explique à
la fois par les atouts sus évoqués de ce pétrole, mais
surtout par l'incapacité des autorités politiques à
protéger cette ressource rare en raison de leur cécité
stratégique et du faible niveau de développement industriel des
pays de la région.
S'agissant de l'offensive chinoise sur les pays de la
région, CHOMTANG (2007) affirme que eu égard à la place
qu'elle occupe désormais dans l'économie mondiale, la Chine
nourrit les ambitions de grande puissance. Sa dépendance progressive
vis-à-vis des ressources énergétiques l'amène
à redéfinir sa politique à l'égard de l'Afrique. Le
golfe de guinée, espace qui jouit d'une position
géostratégique indéniable et d'un potentiel
énergétique important, ne peut que susciter les appétits
d'une telle puissance. Par une offensive diplomatique et commerciale,
pékin entend investir le golfe de guinée afin de s'assurer le
contrôle et l'exploitation des matières premières.
Pierre Antoine BRAUD(2005) étudie la stratégie
pétrolière chinoise dans les relations qu'elle entretient avec
l'Afrique. La Chine est devenue un partenaire de première importance au
sud du Sahara, tandis que le continent africain présente des
opportunités certaines pour trois aspects de la politique
extérieure chinoise :
i. l'entretien d'un réservoir de voix au Nations
Unies ;
ii. l'approvisionnement en ressources naturelles et la
création de nouveaux débouchés à son
économie ;
10
iii. l'isolement de Taiwan.
L'offensive chinoise sur le continent africain constitue
également le principal centre d'intérêt de Philippe HUGON.
Il présente l'offensive économico- diplomatique lancée par
pékin sur l'Afrique en ce début du 21e siècle.
Les pays tels que le Nigeria, l'Angola et la Guinée Equatoriale sont au
centre de cette offensive. Second consommateur mondial de pétrole,
l'Afrique lui fournit jusqu'à 30%8(*) de ses
approvisionnements, même si dans l'ensemble les relations commerciales
entre la Chine et l'Afrique demeurent à l'exception de l'Afrique du sud-
sur un model postcolonial. L'Afrique exporte des matières
premières, alors que la Chine exporte des produits
manufacturés.
S'agissant enfin du couple pétrole et
développement des pays de la région, notre attention sera
principalement portée sur l'ouvrage de Michel KOUNOU (2006). Dans cet
ouvrage l'auteur procède à une analyse minutieuse de
l'exploitation pétrolière dans le golfe de guinée depuis
1956. Contrairement à ce qui est observé dans les autres
continents, le pétrole n'est pas une ressource assurant le
progrès économique et social en Afrique, mais plutôt une
ressource productrice d'insécurité pour les peuples
d'Afrique.
L'intérêt de cette étude réside
entre autre aspect sur une exigence de démarcation par rapport aux
travaux sus-évoqués. Sans vouloir remettre en cause leur
pertinence, il convient tout de même de préciser que nous
essayerons d'analyser, outre les raisons de l'offensive Chinoise, sa
stratégie d'accès aux ressources africaines en
général, et au pétrole du golfe de guinée en
particulier. Par ailleurs, un accent sera mis sur l'impact de cette offensive
sur la démocratie et la paix en Afrique.
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