Pour réussir dans l'environnement actuel, ce qui
importe pour les utilisateurs c'est d'exploiter le maximum pour gagner de
l'argent indispensable pour les échanges et au recouvrement des
financements engagés dans de l'activité de pêche. A cet
effet, les pêcheurs multiplient le nombre de sections de filets dans
leurs activités quotidiennes. Ainsi, des kilomètres de filets
barrent en permanence l'océan ainsi que les cours d'eaux. Situation qui
ne va pas sans inconvénient, puisque les populations riveraines font
état de la rareté du poisson avec pour point de repère
l'obligation de parcourir de longues distances en mer et d'effectuer de longs
séjours dans l'espoir de capturer une quantité raisonnable de
poissons. Dans ce sillage, le témoignage de cet informateur explique
mieux la situation ambiante: «Avant, on n'avait pas besoin de passer
des jours et nuits en mer pour avoir du poisson. Il y en avait en abondance un
peu partout. Maintenant comme le poisson est devenu rare, les gens sont parfois
obligés de passer deux, trois voir quatre jours en mer afin d'avoir de
quoi se nourrir» (NANGA JEAN, Pêcheur, Batanga, Londji I, le
19/12/2010).
Les raisons d'une telle situation sont partagées entre
la pression croissante des divers groupes qui exploitent ces ressources
(Béninois, Nigérians et pêcheurs locaux). Mais à
cela, les populations font état de la violation des zones de pêche
par les chalutiers qui au delà de la surexploitation et de la
destruction du matériel de pêche des pêcheurs artisanaux,
contribuent à la pollution des eaux à travers les avaries de
poissons qu'ils y déversent. Ceci remet en scène la question
d'accessibilité aux ressources, car il est démontré que la
situation de libre accès à l'exploitation des ressources
côtières a pour effet de diminuer les rendements par unité
de pêche, la dégradation progressive de l'environnement
côtier et à la surexploitation de la plupart des ressources
aquatiques (BREUIL, B., 2000). Dans cette circonstance, bien que l'océan
soit aussi vaste et riche en ressources halieutiques, nous pensons que si rien
n'est fait dans le sens de limiter les effets responsables de la
surexploitation, la situation ira sans cesse croissante avec ses
Les raisons de cette situation résident autour de la
ressource halieutique qui devient de plus en plus rare face à une
montée en puissance du nombre d'exploitants. Mais au cas où le
coupable
102
lots de conséquences sur la nature des relations entre
les acteurs de pêche, les acteurs et leur écosystème et sur
la survie des populations riveraines.
En même temps, l'on remarque que l'adoption des
pratiques similaires de capture, entraîne une uniformisation des
calendriers de pêche dans bon nombre de pêcheries. Ce qui est
à l'origine de la multiplication des opérations et une
présence massive et régulière en mer. Ainsi, le partage
des mêmes modes et zones de pêche fait naître plusieurs
accrochages et des conflits liés à l'exploitation. Parmi ces
conflits figurent: les coups de vol du poisson et du matériel de
pêche, le sabotage des filets des collègues jugés
encombrants. A ce sujet, il convient de reconnaître que l'uniformisation
des opérations de pêche amène les pêcheurs à
se déplacer dans le cadre de la pêche long séjour pendant
les mêmes écarts de temps (nous parlons ici en terme de jour de
départ et d'arrivée), cette situation crée au large une
sorte d'embouteillage au moment de la circonscription des zones de pêche.
Avec l'emploi des filets sous marin, les pêcheurs rencontrent
régulièrement le problème de superposition des filets. Au
moment du retrait, les acteurs dont les filets ont été
superposés ont comme seule option que de couper les filets responsables
de la superposition afin de faciliter la tâche aux autres pêcheurs
de retirer leurs filets; c'est ce qui se dégage des propos de ce
pêcheur sur le sujet: «Parfois en mer, pour aisément
émailler ton filet, tu peux te trouver obliger de couper un filet qui
bloque le tien. Mais ce qu'on fait dans cette situation, c'est de le rattacher
par la suite, afin que son propriétaire ne perde pas son filet et ne
rentre bredouille chez lui» (Pêcheur, Batanga, Londji I, le
14/12/2010).
Ces propos de bonne foi ne sont pas toujours les seules
motivations de tous ceux qui fréquentent la mer. En effet, certains
pêcheurs en période de carence, se livrent carrément aux
opérations de pillage. En ce sens, ces derniers sont à mesure de
diviser le filet et /ou de le faire disparaître avec tout son contenu.
Bien qu'il soit difficile d'identifier les coupables étant donné
que la majorité des infractions se déroule en nocturne, les
victimes dans leur ensemble rejettent la responsabilité sur les
personnes de mauvaise foi, les ennemis qui décident de régler les
comptes, ou simplement sur les ressortissants de la communauté voisine
comme en témoignent les propos de ce ressortissant nigérian:
«Il y a de fois, tu arrives en mer, les gens coupent
ton filet, soit ils enlèvent le poisson dessus, soit, ils partent avec
le tout, le poisson et le filet. Mais ceux qui font ça ce sont plus les
Kribien. Lorsqu'ils font çà, ils vont vendre dans les autres
débarcadères. Chaque fois qu'ils volent ils ne peuvent accoster
dans le débarcadère du propriétaire du filet. Ce n'est
vraiment pas bien, [...]» (Pêcheur, Nigérian, Londji I,
le 13/01/2011).
103
est clairement identifié, la victime peut être
dédommagée à la suite d'un procès ou d'un
arrangement auprès d'une autorité compétente.
IV-2-Modifications des conditions de travail et le
circuit de distribution des produits de pêche
Pour ce qui est de la rémunération, l'on
remarque un impact direct sur le mode de répartition des gains entre les
acteurs de pêche et sur les mécanismes d'exploitation et de
distribution des ressources halieutiques. Dans les villages Nziou et Londji I,
le système de distribution des gains de la pêche, s'appuie sur
l'existence des parts où, le capital investi et le travail fourni par
chacun des membres de l'équipe sont respectivement
rémunérés sur une base équivalente dans laquelle le
montant des revenus individuels est proportionnel au volume d'une cargaison de
pêche. A ce titre, après avoir décompté les
dépenses générées par le carburant et la ration,
les gains sont désormais répartis en cinq parties égales:
Une part pour le propriétaire de la pirogue, une pour le
propriétaire du moteur, l'autre pour le propriétaire du filet,
une ensuite pour le capitaine de bord et la dernière pour le
pêcheur assistant. Si le patron est propriétaire de l'ensemble du
matériel de pêche (filet, pirogue, moteur), il aura droit à
trois parts; s'il est membre de l'équipage, il recevra de manière
proportionnelle, le nombre de part correspondant à ses multiples
casquettes c'est-à-dire quatre.
Au niveau du circuit de distribution, le système de
commercialisation des produits de pêche est devenu très complexe
dans les localités de Nziou et de Londji I. Si par le passé, la
pêche était essentiellement destinée à la
subsistance des populations locales et gérée par les hommes, elle
est devenue une activité lucrative et de ce fait, elle voit
l'intervention dans la filière d'une multitude de personnes au rang
desquelles les pêcheurs, les grossistes du poisson frais, les semi
grossistes, les fumeuses, les détaillantes et les consommateurs.
104
Dans cette nouvelle configuration, les femmes d'une
manière générale et celles épouses des
pêcheurs en particulier, occupent une place de choix à travers
leur participation active dans la gestion des produits de pêche. Elles
jouent le rôle d'intermédiaires entre leurs époux en mer,
les fumeuses et les consommateurs de poisson qui se trouvent dans les villages.
A titre d'exemple, les épouses des pêcheurs béninois du
côté de Nziou, tiennent informées à chaque fois que
besoin se fait sentir, les femmes fumeuses du village de l'heure d'accostage,
donnent des indices sur les quantités probables de poissons grâce
à l'usage du téléphone à en croire cette acheteuse:
«Nous achetons le poisson frais aux Béninois. Quant ils sont en
mer, la femme du béninois appelle son mari. S'il y a du poisson, elle
nous dit, même si c'est la nuit. Quand les pirogues arrivent, nous nous
rendons à la plage avec nos cuvettes pour chercher du poisson»
(EDJIDJE YVETTE, Batanga, le 10/01/2011). Au débarcadère de
Londji I, les épouses des pêcheurs nigérians (largement
majoritaires) achètent au retour des pirogues de leurs conjoints de la
pêche, l'ensemble de la cargaison(les espèces destinées au
fumage), pour la revendre aux fumeuses camerounaises. Ces dernières les
revendent directement lorsque les pirogues accostent en journée, tandis
que les ventes sont reportées au lendemain en cas d'accostage nocturne.
Dans cette circonstance, elles les conservent au niveau des chambres froides
existantes afin de garantir leur état de fraîcheur.
En définitive, les mutations des techniques de capture
et de conservation des produits halieutiques sont sous-tendues par un certain
nombre de paramètres parmi lesquels les facteurs internes et externes.
Dans sa manifestation l'on observe une forte adoption des techniques
introduites au détriment des techniques endogènes jugées
moins efficaces. Elles exercent dans le quotidien des populations des impacts
multiformes parmi lesquels l'amélioration des rendements,
l'accroissement des revenus, la réduction des charges du travail. Elles
réconfortent l'hégémonie des acteurs de pêche issus
de la migration, mais aussi en fonction des secteurs, engendrent les conflits
entre les pêcheurs et concourent à la surexploitation des
ressources halieutiques.
105
CONCLUSION
Cette étude intitulée: «Pêche
et conservation du poisson par les populations de Nziou et de Londji I dans la
région du Sud-Cameroun: Une analyse anthropologique des choix et
finalités des savoir-faire des pêcheurs», visait
à cerner les facteurs à l'origine des changements techniques et
le degré de participation des pêcheurs dans l'activité de
pêche. Dans un contexte où se produisent des changements
permanents au niveau des techniques de pêche et de conservation du
poisson, un contraste demeure entre une adoption tous azimuts des mêmes
savoirs et une faible production et participation des pêcheurs locaux
dans l'activité de pêche. L'examen de ce problème nous a
amené à ouvrir quelques pistes de recherche structurées
autour de quatre questions. La question centrale est formulée de la
manière suivante: Quels sont les facteurs socioculturels qui
conditionnent la dynamique des techniques de pêche et de conservation du
poisson chez les pêcheurs de Nziou et de Londji I?
Pour mieux cerner cette préoccupation, trois questions
secondaires ont été formulées à cet effet:
1-Quelles sont les spécificités des techniques
endogènes et exogènes de pêche et de conservation des
produits halieutiques?
2-Qu'est-ce qui sous-tend le degré de participation
des populations dans l'activité de pêche?
3-Quel impact exerce la mutation des savoirs en
matière de pêche dans le quotidien des populations de Nziou et de
Londji I?
L'hypothèse centrale de ce travail postulait que chez
les pêcheurs de Nziou et de Londji I, la place indispensable du poisson
dans la médecine et l'alimentation, les mariages interethniques, les
rites en rapport avec la pêche qui deviennent de moins en moins
valorisés, ont favorisé le changement des techniques de capture
et de conservation du poisson.
Comme hypothèses secondaires, les propositions
suivantes avaient été retenues:
1-Les techniques endogènes de pêche et de
conservation du poisson sont caractérisées par leur
facilité d'accès et une production majoritairement
destinée à la subsistance tandis que les parents jouent un
rôle central dans le processus de transmission des techniques. Par
ailleurs, les techniques émergentes grâce à leurs
performances suscitent beaucoup d'engouement aux yeux des acteurs de
pêche. Pour leur dissémination, le profil des formateurs s'est
élargit grâce à la cohabitation de plusieurs
communautés de pêcheurs.
106
2-Les facteurs limitant ou favorisant la participation des
pêcheurs se trouvent dans la perception des ressources halieutiques, le
niveau économique et la diversification des activités de
subsistance des différents acteurs de pêche.
3-Les changements des techniques de pêche et de
transformation engendrent dans le quotidien de ces derniers des
conséquences multiformes. Elles contribuent à la satisfaction des
déficits en produits halieutiques, l'amélioration des revenus;
mais aussi conduisent également à une surexploitation des
ressources et engendrent les conflits.
Pour conduire à terme ce travail, nous nous sommes
fixés un certain nombre d'objectifs. Comme objectif central, nous nous
sommes appesantis à déterminer les facteurs socioculturels qui
justifient les mutations des savoir-faire en matière de capture et de
transformation des produits de pêche chez les pêcheurs de Nziou et
de Londji I. A cet objectif central, se sont greffés trois autres
secondaires:
1-Présenter les caractéristiques des techniques
endogènes et exogènes de pêche et de conservation du
poisson ainsi que leurs modalités de dissémination au sein de la
population.
2-Identifier les facteurs de motivation des
différentes communautés de pêcheurs dans l'activité
de pêche.
3-Décrire les changements engendrés dans le
quotidien des populations de Nziou et de Londji I par les diverses mutations
des techniques de pêche.
Comme technique de collecte des données sur le
terrain, nous nous sommes servis de l'observation directe et des entretiens
semi directifs. La collecte des données a été rendue
possible grâce à l'utilisation des guides d'entretien, d'un
magnétophone et d'un appareil photo numérique.
L'interprétation des données s'est basée sur les
théories suivantes: l'ethnométhodologie avec comme point de
référence les ethno-méthodes, la théorie de
l'écologie culturelle avec le modèle de la dynamique adaptative
et la théorie de l'anthropologie du nouvel institutionnalisme avec un
accent mis la modification du prix relatif. Après analyse et
interprétation des données, les résultats suivants ont
été obtenus:
La dynamique des techniques de capture et de transformation
des produits halieutiques dans les villages Nziou et Londji I est
conditionnée par plusieurs facteurs. Parmi les facteurs internes,
figurent la place primordiale du poisson dans le système alimentaire des
populations, les mariages interethniques avec la possibilité de
dissémination dans les foyers d'accueil des connaissances
détenues par les personnes de différentes cultures unies par
l'alliance matrimoniale, les rites liés à la pêche qui sont
devenus de moins en moins valorisés, la croissance des besoins en
poisson dans les villes environnantes. Comme facteurs externes, nous avons
l'efficacité d'une technique, le travail en synergie, la migration, le
soutien de l'Etat et des
107
partenaires au développement. Ces divers facteurs
constituent les principaux stimulants des mutations techniques en cours dans
l'activité de pêche.
Les techniques endogènes de capture et de
transformation du poisson sont constituées des méthodes
familières aux populations locales tant au niveau des matériels
employés que des connaissances dispensées. Comme techniques de
pêche, nous avons recensé l'emploi de la canne à
pêche, la pêche à la ligne, la palangre, le
`'tirez-tirez» entre autres. L'essentiel de ces techniques de capture est
constitué des méthodes majoritairement applicables en bordure de
mer, en conformité avec leur degré d'efficacité, cela
reflète l'état de disponibilité des ressources en vigueur
dans le passé. Pour le fumage, les méthodes appliquées
sont constituées des demi fûts, des fumoirs en piquets de petites
dimensions sans oublier les formes de base de fumage constituées du
foyer ordinaire, des foyers en fer, ou ceux faits des résidus des
récipients en fer. Pour obtenir les produits fumés
agréables prisés dans leur alimentation, les populations
exploitaient judicieusement les vertus des principaux combustibles disponibles
dans leur environnement et qui leur permettaient ainsi de donner des formes,
des couleurs et saveurs adaptées. Dans la sphère de la
transmission des techniques de capture ainsi que de conservation du poisson
l'entourage immédiat de l'adolescent jouait un rôle
déterminant.
Les techniques émergentes sont constituées des
méthodes aux spécificités nombreuses, une diversification
des modes de conservation. Parmi les techniques, nous avons au niveau de la
pêche, les techniques de sondage, d'encerclement, la pêche `'long
séjour», qui sont toutes introduites par les pêcheurs
béninois et nigérians; l'émergence de la
congélation, les fumoirs «banda», puis les fumoirs
améliorés, une introduction de l'OPED. Pour nos informateurs,
bien que ces techniques présentent à leurs yeux un certain nombre
d'atouts pouvant expliquer leur degré de dissémination rapide,
ces dernières ne vont pas sans inconvénients. Les parents, les
migrants ainsi que les moniteurs engagés dans les programmes de
formations multiformes participent au relèvement du niveau des
populations sur les nouvelles techniques.
Au niveau des facteurs stimulant la participation des acteurs
dans la pêche, nous avons noté que l'idée qui anime les
populations locales dans leur immense majorité sur une
disponibilité éternelle des ressources halieutiques, peut en
partie justifier leur niveau d'engagement dans la filière. Aussi, les
moyens économiques des uns et des autres viennent favoriser une certaine
pérennisation des savoir-faire, car l'essentiel des techniques ne sont
expérimentables qu'à travers un support matériel aux
coûts élevés. Dans le même sillage, la
diversification des activités de production amène les acteurs
à réserver une portion restreinte de temps à chacune de
leurs occupations. Sur ce point, les populations locales impliquées face
à la diversité de la richesse que regorge leur localité
n'échappent pas à cette règle. En plus,
108
l'implication massive et stratégique des migrants dans
le secteur des captures, crée une situation qui leur permet d'avoir une
main mise sur l'ensemble de la filière.
Les mutations des techniques de pêche et de
conservation engendrent dans le quotidien des acteurs de pêche des
impacts divers. Dans un environnement marqué par une course
effrénée pour l'accès aux ressources, les
différents riverains se battent au jour le jour pour s'octroyer des
engins, des techniques de pêche et de conservation les plus performantes
possibles. C'est ainsi que l'on observe une forte adoption des techniques
introduites au détriment des techniques endogènes jugées
moins efficaces, une croissance des revenus des différents acteurs
vivant de la pêche, une contribution à la satisfaction des
déficits en produits halieutiques, une réduction de la charge du
travail. Mais aussi, l'on relève le maintien de
l'hégémonie des acteurs de pêche issus de la migration, la
surexploitation des ressources halieutiques au travers d'une
élévation du rythme d'exploitation, l'émergence de
quelques conflits entre les pêcheurs qui se matérialisent par la
violation des zones de pêche, le vol de matériel, des cargaisons
et du sabotage des outils de pêche.
Au terme de ce travail, nous relevons que certains axes de
recherche dont la finalité peut contribuer à l'approfondissement
des connaissances scientifiques restent ouverts. A ce sujet, des études
ultérieures pouvant inclure des sites, des théories ainsi que des
disciplines différentes pourraient aboutir à une
compréhension approfondie de la zone, de l'activité de
pêche ainsi que de ses potentialités. A cet effet:
4 Une étude approfondie sur les usages
médicinaux des ressources halieutiques peut contribuer à
l'avancement des connaissances en anthropologie médicale. Dans ce
sillage, à l'image des usages faits du tétrodon
(Tétraondon biocellatus), du poisson salé ainsi que
d'autres recettes présentées dans ce travail, bien d'autres
espèces pourraient être identifiées, étudiées
et valorisées.
4 Une recherche sur le comportement alimentaire des
pêcheurs dans les sites différents est susceptible de nous
présenter les motivations des uns et des autres sur les formes de repas
à consommer pendant leur séjour en mer. En effet, les
pêcheurs de la zone de Kribi centre, essentiellement constitués de
pêcheurs autochtones optent pour la cuisson de leur repas en mer tandis
que, ceux de Londji I composés des pêcheurs locaux et
nigérians y vont avec des repas cuits auparavant. Pour cela, un examen
basé sur les raisons économiques des propriétaires des
matériels de pêche, les préférences alimentaires des
pêcheurs, le statut (titulaire ou employé) des
109
pêcheurs à bord des embarcations et bien
d'autres, sont à même de nous fournir des données denses
à ce sujet.
4 Un travail de recherche comparative entre nos sites
d'études et ceux ayant connu un rythme de changement
modéré peut favoriser la confrontation des résultats et
par voie de conséquence, contribuer à l'enrichissement des
connaissances en anthropologie culturelle.
4 La pêche féminine constitue tout un pan d'une
recherche ultérieure avec comme axe d'exploration l'examen des
savoir-faire mis en oeuvre dans la capture et la commercialisation des
crevettes d'eau douce. Car dans le présent mémoire, nous avons
mis l'accent seulement sur les connaissances des femmes dans la transformation
et la commercialisation du poisson.