3.4. Systèmes de riziculture
Les systèmes de production rizicole peuvent être
répartis en deux grandes catégories. La première
catégorie concerne la riziculture irriguée, c'est-à-dire
celle des aménagements hydro-agricoles qui regroupe selon le
degré de maîtrise de l'eau, la riziculture en submersion
contrôlée avec des superficies exploitées estimées
à 34 076 ha réparties en quatre complexes hydro-agricoles
à savoir Dioro (15 446 ha); Sibila (3 050 ha); Farako (6 670 ha) et
Tamani (8 010 ha) et la riziculture en maîtrise totale de l'eau dans les
rizières de l'Office du Niger estimées à 960 000 ha, les
aménagements de Sélingué, de Baguinéda et les
petits périmètres irrigués le long du fleuve Niger et du
fleuve Sénégal. Le deuxième groupe est la riziculture dite
traditionnelle qui regroupe la riziculture en submersion libre dans le delta
central nigérien, la riziculture dans les bas-fonds et les plaines
inondables dans la partie sud du pays et la riziculture pluviale dans les
régions de Sikasso, Kayes, Koulikoro et une partie de la région
de Ségou. Avec un rendement d'environ 6,4 t/ha, la riziculture en
maitrise totale contribue à 53% de la production totale du Mali (Tableau
3). Ce système de production a un rendement plus élevé que
les rizicultures pluviales car il dépend moins des caprices climatiques.
Ce qui procure à la riziculture malienne un avantage comparatif par
rapport au système de production fortement pluviale(Ouedraogo et
al, 2021)
Tableau 3: Production nationale de riz par système de
culture en 2018/2019
Systèmes de culture
|
Superficie (ha)
|
Rendement (kg/ha)
|
Production (tonnes)
|
Poids/ système
(%)
|
Riz Maîtrise Totale
|
246 768
|
6 392
|
1 577 400
|
53%
|
Riz Submersion Contrôlée
|
109 525
|
3 664
|
401 338
|
13%
|
Riz Submersion Libre
|
226 961
|
1 235
|
280 373
|
9%
|
Riz Bas Fond
|
162 191
|
3 660
|
593 638
|
20%
|
Riz Pluvial
|
45 197
|
3 315
|
149 813
|
5%
|
TOTAL 2018/2019
|
790 642
|
-
|
3 002 562
|
100%
|
Source : Ouédraogo S.A. et al
2021.
19
3.5. Contraintes de la production du riz
La riziculture est très souvent confrontée
à de nombreuses contraintes de nature biotiques et/ou abiotiques.
3.5.1. Contraintes biotiques
Les contraintes biotiques peuvent être liées
à l'action de divers nuisibles : les microorganismes, les insectes, les
adventices, les oiseaux et les rongeurs etc.
3.5.2. Contraintes abiotiques
Les facteurs abiotiques tels que la température (basse
ou élevée), la salinité, la toxicité ferreuse, le
rayonnement solaire, l'eau et le vent influencent le rendement du riz par leurs
effets sur la croissance du plant et sur les processus physiologiques
liés à la formation du grain. Ces facteurs peuvent affecter
indirectement le rendement en augmentant les dégâts causés
par les maladies et les ravageurs. La température constitue l'un des
principales contraintes abiotiques. Les températures basses peuvent
réduire le rendement du fait de la stérilité mâle
des épillets induite par le froid (Andaya et Mackill, 2003), occasionner
un taux de germination faible, une faible croissance des plantules et un taux
de mortalité élevé (Zhang et al., 2014). Les
températures supérieures à l'optimum induisent la
stérilité, ce qui se traduit par la diminution du rendement (Shah
et al.,2011).
3.6. Importance du riz
3.6.1. Importance socio-économique du
riz
La productivité moyenne du riz au Mali est l'une des
plus élevées en Afrique de l'Ouest. Elle est actuellement
estimée à 3,8 t/ha selon la direction nationale de l'agriculture
(DNA). Dans le scénario de croissance, on estime que la
productivité moyenne devrait se situer à 5,2 t/ha d'ici 2030,
comparable au niveau de rendement actuel en Chine et au Vietnam (FAOSTAT,
2020). Ce qui permettra d'assurer une croissance de la production de 6,63 pour
cent par an passant de 2,8 millions en 2020 à 6,4 millions de tonnes en
2030 (Ouedraogo et al. 2021).
Cette croissance est nécessaire pour assurer la
sécurité alimentaire, réduire significativement la
pauvreté en milieu rurale et contribuer à satisfaire la demande
au niveau régional en riz par un accroissement des exportations. La
production est dominée par de petits exploitants dont la taille moyenne
des exploitations est de 0,92 ha. Globalement, la valeur ajoutée totale
de la filière riz est évaluée à 605.89 millions de
dollars américain en 2020, avec le scénario de croissance, elle
devrait passer à 1.21 milliards de dollars en 10 ans soit une croissance
annuelle de 7,14% (Ouedraogo et al. 2021). Cette croissance dans la
filière riz est substantielle pour entrainer une réduction
significative de la pauvreté dans le secteur. En outre, la
filière génère actuellement
20
539 674 emplois. La croissance de la filière devrait
nécessiter une offre supplémentaire de 240 111 emplois, soit une
croissance de 3,75 pour cent par an du volume d'emplois de la filière
(Ouedraogo et al. 2021). La croissance de la filière engendrera
une création de 186 000 et 34 700 emplois supplémentaires dans la
production et la transformation respectivement (Ouedraogo et al.
2021).
Production (tonne)
3500000
|
|
3167528 3196336
|
3000000
|
|
|
2780905 2707557
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
2500000
|
2331053
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
2000000
1500000
1000000
500000
0
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
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2015 2016 2017 2018 2019
Figure 7: Production de riz paddy au Mali de 2015 à 2019
Source : FAOSTAT, 2021
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