3.2.2. Description botanique de la plante
Un plant de riz, quelle que soit l'espèce, comprend un
système racinaire, une tige constituée de talles, des feuilles et
des inflorescences (Figure 4).
Figure 4 : Plant de riz
Source : SAED et al., 2011
13
3.2.2.1. Appareil végétatif
3.2.2.1.1. Racines
En tant que partie souterraine de la plante, les racines
servent de support, puisent la nourriture et l'eau du sol et stockent la
nourriture.
Elles sont fibreuses et comportent des radicules et des poils
absorbants. Les racines embryonnaires qui émergent de la semence au
moment de sa germination ont peu de branches. Au fur et à mesure que le
plant croît, des racines adventives rugueuses se forment
à partir des noeuds au-dessus du sol, (Traoré,
2015).
Le système racinaire du riz est composé de cinq
types de racines, y compris les racines embryonnaires ainsi que les racines
post-embryonnaires : la radicule, les racines de la couronne embryonnaire, les
racines de la couronne post-embryonnaire, les grandes racines latérales
et les petites racines latérales. La radicule émerge d'abord en
cassant la coléorhize. Deux à 3 jours après la
germination, cinq racines de couronne embryonnaires émergent du noeud
coléoptilaire en cassant la gaine au cours des premier et
deuxième stades d'émergence des feuilles.
3.2.2.1.2. Tige (chaume)
La tige est constituée d'un certain nombre de noeuds et
d'entre-noeuds dans un ordre successif. Les noeuds portent une feuille et un
bourgeon qui pourra donner naissance à une talle secondaire. Les talles
secondaires poussent à partir du brin maître dans un ordre
alternatif. La talle primaire pousse à partir du noeud le plus bas et
donne naissance aux talles secondaires. Celles-ci donnent à leur tour
naissance à des talles tertiaires.(Lacharme, 2001)
3.2.2.1.3. Talles et Tallage
Les talles sont des tiges secondaires, munies de leurs propres
racines, qui naissent et se développent à la base de la tige
principale à partir de bourgeons adventifs. Cela permet à la
plante de produire de multiples tiges à partir de la plantule initiale,
assurant ainsi la formation de touffes denses, et de repousser après
avoir été broutées (ou tondues) (Botarela, 2012).
Le tallage commence 3 à 5 semaines après le
début de la germination. Les bourgeons les plus bas, en contact avec le
sol se développent en tiges secondaires qui peuvent à leur tour
donner des tiges tertiaires : c'est le phénomène du tallage qui
donne des touffes de 3 à 50 tiges. Chaque tige donnera une inflorescence
: la panicule. Le rendement est donc fonction du tallage (Botarela, 2012).
3.2.2.1.4. Feuilles
Les feuilles sont à limbe étroit,
linéaire, à nervures parallèles. Elles sont
insérées une à une sur deux génératrices
diamétralement opposées (alternes et distiques). Elles sont
formées chacune
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d'une gaine, d'un limbe et d'une ligule. La gaine foliaire
prend naissance sur un noeud au niveau duquel elle est
généralement épaissie et, fendue longitudinalement (les
bords ne se soudent pas l'un à l'autre) (Botarela, 2012).
Elle entoure le chaume sur une longueur variable, parfois
plusieurs entre-noeuds. Les entre-noeuds sont enveloppés par les gaines
foliaires, de sorte que chaque feuille s'insère sur un noeud
situé beaucoup plus bas que la position du limbe ne le laisse supposer.
Le limbe se détache latéralement de la gaine foliaire sans
présenter de pétiole ; il est rubané, simple, entier,
à bords et nervures parallèles, parfois plié
longitudinalement vers sa face ventrale et selon son plan de symétrie,
plus rarement enroulé ventralement (Botarela, 2012).
La première feuille qui apparait après la
germination est appelée coléoptile. Elle n'a pas de limbe et
n'est pas considérée dans le comptage du nombre de feuilles au
stade plantule. La dernière feuille qui enveloppe la panicule est
appelée « feuille paniculaire » ou « feuille drapeau
». Les feuilles sont le siège de la photosynthèse, où
sont stockés les nutriments transformés grâce aux rayons
solaires qu'elles reçoivent. Par ailleurs, la plante respire et
transpire par les feuilles.
3.2.2.2. Appareil reproducteur
(Inflorescences)
La panicule
La panicule, ou grappe de fleurs, contient les organes
reproducteurs du plant de riz. Portée au sommet du noeud
supérieur de la tige, la panicule est divisée en branches
primaires, secondaires et parfois tertiaires portant les épillets. Les
branches peuvent être disposées seules ou par paires. La panicule
est dressée à la floraison, mais elle tombe
généralement lorsque les épillets se remplissent,
mûrissent et se transforment en grains. Les variétés
diffèrent grandement par la longueur, la forme et l'angle des branches
primaires, ainsi que par le poids de la panicule globale
.
a b
Figure 5: Panicule d'O. glaberrima(a) et Panicule
d'O. sativa (b) Source : Traoré ,2015
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Épillet
Chaque épillet individuel contient un ensemble de
parties florales flanquées de la lemme et de la paléa. La fleur
se compose de six étamines et d'un pistil. Les étamines (qui
contiennent du pollen, ou "sperme") sont composées d'anthères
bicellulaires portées par de minces filaments. Le pistil se compose de
l'ovaire (contenant l'ovule, ou « oeuf »), le style et le stigmate.
Pendant la reproduction, le stigmate attrape le pollen des étamines et
le conduit jusqu'à l'ovaire, où il entre en contact avec l'ovule
et la fécondation se produit(Riziculture (Peace Corps), 2021).
3.2.2.3. Fruits
Le grain est le fruit du plant de riz, un ovule
fécondé et mûr contenant un embryon vivant capable de
germer pour produire une nouvelle plante. Il est composé de l'ovaire
mûr, de la lemme et de la paléole, de la rachille, des lemmes
stériles et de l'arête (pas toujours présente). La lemme et
la paléa et leurs structures associées constituent la coque ou
l'enveloppe. L'embryon se trouve sur la face ventrale de l'épillet
à côté de la lemme et contient la racine embryonnaire. Le
reste du grain se compose en grande partie d'endosperme (la partie comestible),
contenant de l'amidon, des protéines, du sucre, des graisses, des fibres
brutes et des matières inorganiques(Riziculture (Peace Corps), 2021).
3.2.2.4. Croissance et développement du
riz
Le cycle du riz compte 10 stades notés de 0 à 9
dans le Tableau 2 et répartis en trois phases (Figure 7) que sont : la
phase végétative, la phase reproductive et la phase de
remplissage du grain et de maturation (Lacharme, 2001).
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Tableau 2: Stades de croissance et de développement du
riz
Stade
|
Description
|
N°
|
Germination
|
Du semis à la sortie de la 1ère feuille de la
graine
|
0
|
Plantule
|
De la sortie de la 1ère feuille à l'apparition
de la 5ème feuille (en comptant la 1ère feuille sans limbe comme
première feuille)
|
1
|
Tallage
|
De l'apparition de la première talle au tallage maximum
|
2
|
Elongation
|
Croissance de la tige
|
3
|
Initiation paniculaire
|
De la sortie des panicules à leur développement
complet
|
4
|
Montaison
|
Progression de la panicule à l'intérieur de la
gaine de la feuille paniculaire
|
5
|
Epiaison/Floraison
|
De la première apparition du bout de la panicule hors
de la gaine de la feuille paniculaire, jusqu'à une sortie des panicules
supérieure à 90%. L'épiaison est suivie de floraison
|
6
|
Grain laiteux
|
Caryopse aqueux à laiteux
|
7
|
Grain pâteux
|
Caryopse à l'état pâteux tendre à
dur
|
8
|
Maturation
|
Caryopse dur : caryopses pleinement développés
en taille, en fermeté et sans teinte verdâtre. Le dernier stade
est atteint lorsque 80 à 90% des grains de la panicule sont
mûres.
|
9
|
Source : (ADRAO, 2009)
La phase végétative comprend la germination, la
levée, le tallage et l'élongation. Elle dure du semis
jusqu'à la phase de différenciation paniculaire (Initiation
paniculaire). Selon la température, la phase de germination dure de 5
à 20 jours (5 jours en condition chaude et 20 jours sous de basses
températures) (ADRAO, 2009).
La phase reproductive va de l'initiation paniculaire à
la fécondation. Elle dure de 19 à 25 jours. Elle comprend
l'initiation paniculaire, la montaison, l'épiaison, la floraison et la
fécondation. A partir de l'initiation paniculaire, le tallage
s'arrête. Durant la phase reproductive, le plant de riz est
particulièrement sensible à des conditions défavorables
(sécheresse, basses températures, etc.) (ADRAO, 2009).
La phase de remplissage du grain et de maturation
débute de la fécondation des grains jusqu'à la
maturité. Durant cette phase, on observe un remplissage des grains par
un mouvement des éléments nutritifs de la plante vers les grains.
Les grains passent par une phase de grain laiteux, puis grain pâteux et
enfin de grain mature. Cette phase dure de 30 à 42 jours, selon la
variété, les conditions de température et
d'humidité du milieu (ADRAO, 2009).
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Figure 6: Stades de développement du riz Source : SAED
et al., 2011
3.3. Ecologie du riz
3.3.1. Exigences pédoclimatiques
3.3.1.1. Température
Les températures les plus propices (exprimées
par somme des températures moyennes journalières) sont pour les
variétés tardives (cycles de 150 à 260 jours) comprises
entre 4400° et 6000°C, alors que 3500°C suffisent pour les
variétés précoces. En revanche, les températures
critiques varient selon les divers stades de développement de la plante
(Louant, 1986 ; Dinghuhn, 1991).
3.3.1.2. Lumière
S'agissant de la lumière, O. sativa renferme
aujourd'hui des variétés rendues insensibles à la
photopériode et qui sont par conséquent cultivables à
différentes latitudes. C'est la situation rencontrée dans le
sahel, où la longueur du jour varie de plus ou moins une heure : Les
variétés de riz sous irrigation présentent une faible
réponse à la photopériode (Dingkuhn, 1991).
3.3.1.3. Sol
En culture irriguée, les sols à proportion
équilibrée en argile, limon et sable donnent de meilleurs
rendements. Les sols appréciés dans les bas-fonds sont les sols
hydromorphes et les vertisols. Les sols à texture grossière et
sableuse sont impropres à la culture du riz (Kima,1993). Par ailleurs,
la culture de riz a une bonne tolérance à l'acidité avec
un pH optimal de 5,5 à 6 (AfricaRice, 2011).
3.3.1.4. Eau
L'eau constitue le facteur limitant en riziculture. Les
besoins en eau du riz sont fonction du stade phénologique et des
conditions édaphiques. Ils se situent entre 800 et 1000 mm d'eau en
riziculture sur sol limoneux ou argilo-limoneux. Les besoins sont faibles au
repiquage et
18
atteignent un optimum à l'initiation paniculaire, puis
s'annulent à la maturité. Pour ce qui est de
l'évapotranspiration, les besoins en eau du paddy varient entre 450 et
700 mm d'eau, selon le climat et la longueur du cycle végétatif
(Doorembos et Kassam., 1987).
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