2.1.2.2. Activités socioéconomiques
Zone agro-sylvo-pastorale par excellence, son économie
est focalisée sur le secteur primaire. Les principales activités
de production sont fortement tributaires des conditions climatiques. En plus
des productions agro-sylvo-pastorales, des activités de type commercial,
artisanal et touristique rythment le quotidien des populations (PSDR-Sikasso,
2011).
v Agriculture
La Région de Sikasso dispose de 6 000 000 ha de terre
favorable à l'agriculture dont 14 079 ha de Bas-fonds et plaines
aménagées pour un potentiel de 150 000 ha aménageables.
Environ 20 à 45% des superficies agricoles sont cultivées en
coton et 10 à 30% consacrés au maïs selon les cercles. Le
mil et le sorgho occupent environ 57% des superficies agricoles en
céréales contre 37% pour le maïs et 5% pour le riz. En plus
de ces spéculations agricoles, l'horticulture et l'arboriculture
fruitière occupent des superficies assez importantes mais non
quantifiées. L'agriculture occupe une place de choix du fait qu'elle
regroupe le plus grand bassin cotonnier du pays (plus de 70% de la production
nationale) (PSDR-Sikasso, 2011).
v Elevage
La Région de Sikasso, avec 16 % du cheptel national,
est la 2ème Région d'élevage du Mali. Trois types
d'élevage, toutes espèces confondues, se côtoient :
l'élevage de subsistance, l'élevage d'épargne et
l'élevage de rente ou embouche. L'élevage comme la plupart des
autres
8
activités du primaire souffre d'un manque de
valorisation. Le problème de qualité des matières
premières est aussi un facteur limitant son potentiel de croissance
(PSDR-Sikasso, 2011).
v Pêche
La filière poisson comprend plus de 500.000 acteurs
repartis dans plusieurs maillons qui sont l'approvisionnement, la production,
la récolte, la transformation/ commercialisation. Les autres maillons de
la filière comprennent des acteurs qui évoluent dans la collecte,
le mareyage et la commercialisation. La production de poisson tourne autour de
14 000 tonnes/an (PSDR-Sikasso, 2011).
v Exploitation des produits de la
forêt
Il s'agit d'une utilisation spontanée de produits
(ligneux et/ou non ligneux) végétaux issus de la forêt pour
accompagner la récolte (beurre de karité fabriquée
à base de noix de Vitellaria paradoxa) ou pour compléter
les provisions dans les périodes de soudure (feuilles
séchées d'Adansonia digitata, calices
séchés de Bombax costatum, fruits, etc.). Aussi, ces
produits servent de matériaux de construction (branches mortes
utilisées comme charpente), au chauffage (bois morts gisants) et
à la pharmacopée (feuilles, écorces, racines, etc.)
(PSDR-Sikasso, 2011).
v Artisanat
Il est surtout basé sur la confection du
matériel agricole par les forgerons, les meubles par les menuisiers, les
chaussures et les sacs par les cordonniers, les ustensiles de ménage par
les potiers et les sculpteurs du bois (PSDR-Sikasso, 2011).
v Commerce
Il est l'activité majeure de la population. A cause de
la situation frontalière entre trois pays (Côte d'Ivoire ; Burkina
Faso et la Guinée Conakry), la région de Sikasso joue un
rôle très important dans les échanges extérieurs du
Mali. Elle exporte des produits agricoles et d'élevage, importe à
son tour des produits pharmaceutiques et équipements. Les statistiques
de 1999 ont donné un volume total d'exportation de 10,622 milliards
contre 5,034 milliards d'importation. Ce qui fait que la balance commerciale de
la région est largement excédentaire (PSDR-Sikasso, 2011).
2.2. Présentation de la structure d'accueil 2.2.1.
Institut d'Economie Rurale (IER)
L'Institut d'Economie Rurale (IER) est la principale structure
de recherche agronomique au Mali. Il a été créé en
1960 par l'ordonnance N°59/PG du 29 novembre en tant que service
rattaché avant d'être érigé par l'ordonnance N°
01024/PRM du 22 mars 2001, en établissement
9
public à caractère scientifique et technologique
(EPST), Il a subi une mutation d'ordre institutionnel (EPA en 1993). L'IER a
pour mission de :
Ø Contribuer à la définition et à
la mise en oeuvre de recherche et d'études au service du
développement agricole ;
Ø Élaborer et mettre en oeuvre des programmes
de recherche agricole ;
Ø Assurer un appui technique au développement
agricole y compris par des études ;
Ø Contribuer à la formation et à
l'information scientifique et technique du personnel de recherche et du
développement agricole ;
Ø Mettre au point des technologies appropriées
pour l'accroissement de la production et l'amélioration de la
productivité des cultures,
Ø Diffuser les résultats de recherches et
d'études ;
Ø Fournir des prestations de services dans les divers
domaines de sa compétence afin de générer des revenus.
2.2.2. Centre Régional de Recherche Agricole
(CRRA) de Sikasso
Le CRRA de Sikasso est l'un des six centres Régionaux
de Recherche Agronomique de l'Institut d'Economie Rurale. Il a
été créé par arrêté
N°5482/MAEE-CAB du 13 Décembre 1991.
Le CRRA de Sikasso est entièrement situé dans la
zone sud du Mali et couvre la région de Sikasso (3ème
région administrative).
Il a pour mission, la coordination technique, administrative
et financière des activités de recherche agronomique dans la
région de Sikasso. Le centre est responsable de la programmation
à la base des activités de recherche et veille à la prise
en compte des préoccupations des utilisateurs de résultats de
recherche. Il veille au bon développement et fonctionnement des
résultats entre la recherche agricole et ses partenaires
(Administration, service régionaux, associations des producteurs, ONG
etc.). Comme l'indique l'organigramme, le centre comprend :
y' Deux stations principales à savoir :
§ Station de Recherche Agronomique de Longorola ;
§ Station de Recherche Agronomique de N'Tarla.
y' Trois programmes de recherche et quatre
délégations de programmes y interviennent à savoir :
§ Programme Coton,
§ Programme Riz Bas-fond,
§
10
Programme Ressources Forestières,
§ Délégation du Programme
Céréales,
§ Délégation du Programme Fruits et
Légumes,
§ Délégation du Programme Bovin
§ Equipe Système de Production et Gestion de
Ressources Naturelles (ESPGRN) et y' Trois sous-stations de recherche qui sont
: Farako-Finkolo, Kébila et Tiérouala. 2.2.3.
Présentation du programme riz de bas-fond
Le stage s'est déroulé au programme riz de
bas-fond du Centre Régional de la Recherche Agronomique de Sikasso.
Le Programme riz de bas-fond est l'un des 17 Programmes de
l'Institut d'Economie Rurale basé à Sikasso au sein du Centre
Régional de la Recherche Agronomique. Il a été
créé en 1994 à la suite d'une volonté de
régionaliser les structures de la recherche et de rapprocher la
recherche aux utilisateurs des résultats. Le Programme riz de bas-fond
est l'héritier du Projet bas-fond IER/CIRAD. Le programme s'occupe de la
riziculture de bas-fond et plaines inondables, de la submersion libre,
flottante et de la riziculture pluviale stricte.
Le Programme compte actuellement 6 chercheurs nationaux
évoluant dans 4 grands volets :
Ø Le volet Amélioration Variétale,
chargé de la création et de l'amélioration des
variétés de riz adaptées aux différentes conditions
pédoclimatiques ;
Ø Le volet Défense des cultures chargé
de la mise au point des méthodes de lutte appropriée contre les
principaux nuisibles du riz (maladies, insectes et mauvaises herbes).
Ø Le volet Agronomie chargé de la mise au point
de systèmes de cultures motivants, rentables et adaptés aux
différents régimes hydriques.
Ø Le volet Hydraulique, chargé des questions
d'aménagements et d'irrigation dans nos différentes parcelles
Les chercheurs sont assistés par des ingénieurs
qui travaillent avec des techniciens et des agents techniques d'agriculture.
11
3. GENERALITES SUR LE RIZ
3.1. Origine et histoire du riz (Oryza
sp.)
Si le riz sauvage existe depuis des centaines de milliers
d'années, le riz domestique remonterait à plus de 5 000 ans avant
notre ère, en Chine centrale et au nord de l'Inde. Les domestications
des riz japonica et indica auraient eu lieu de façon indépendante
des deux côtés de l'Himalaya. La culture se répand vers le
sud de l'Inde, à travers la Chine, en Corée, au Japon, en
Indonésie, en Thaïlande. Elle se déplace vers l'Ouest, en
Perse. En 320 avant J.C., Alexandre le Grand rapporte la culture du riz en
Grèce. Les Arabes la répandent en Egypte. Au Xe siècle,
ils l'étendent sur les côtes orientales de l'Afrique et à
Madagascar. Les Maures introduisent le riz en Afrique du Nord et en Espagne. La
culture s'étend en Italie au XVe siècle. Les Turcs l'introduisent
dans une partie de l'Europe, les Portugais et les Espagnols aux
Amériques (gnis-pedagogie, 2012).
Indépendamment de la diffusion asiatique et
européenne d'Oryza sativa, l'espèce Oryza glaberrima
est domestiquée en Afrique de l'Ouest. Les premières traces
de la culture du riz, trouvées autour du Lac Tchad, remonteraient
à 1 800 avant J.C. à partir du XVIe siècle, les
variétés asiatiques apportées par les Portugais se sont
ajoutées aux variétés locales. (gnis-pedagogie, 2012).
Les riz appartiennent au genre Oryza qui comprend
plus de vingt espèces (le nombre dépend des auteurs) dont deux
seulement sont cultivées : Oryza sativa originaire d'Asie et
Oryza glaberrima, originaire d'Afrique. De nombreuses classifications
de ces espèces en complexes, en tribus, et en séries ont
été réalisées et elles se recoupent plus ou moins
les unes les autres. La base de cette classification est l'organisation du
génome (ploïdie et niveau d'homologie des génomes), mais
elle est cohérente avec les caractéristiques morphologiques
observées chez ces différentes
espèces.
Oryza sativa a été domestiquée
à partir d'Oryza rufipogon, espèce complexe incluant la
forme pérenne et la forme annuelle anciennement nommée Oryza
nivara.
Les principaux caractères qui séparent les riz
cultivés de leurs ancêtres sauvages sont : la couleur du
péricarpe, la dormance, l'aptitude à l'égrenage, la forme
de la panicule, le nombre de talles et le format des grains La
littérature sur la domestication d'Oryza glaberrima est
beaucoup moins abondante. Elle aurait été domestiquée
à partir d'une espèce sauvage annuelle Oryza. barthii
(anciennement appelée O. breviligulata), elle-même
issue de l'espèce pérenne Oryza longistaminata, dans le
delta intérieur du fleuve Niger, il y a quelque 3000 ans). Son aire de
répartition se limite à l'Afrique de l'ouest (Radanielina,
2010).
12
3.2. Aspect botanique de la plante
3.2.1. Classification et Systématique du
riz
Le riz appartient au genre Oryza, à la tribu
Oryzeae, à la sous-famille Ehrhartoideae et à
la famille Poaceae (Menguer et al., 2017).
Le genre Oryza comprend 24 espèces
réparties dans le monde (Menguer et al., 2017). La
phylogénie du genre Oryza s'étend sur environ 15
millions d'années d'histoire évolutive, un processus qui a
créé diverses adaptations écologiques. Les espèces
Oryza ont 11 types de génomes différents (AA, BB, CC,
BBCC, CCDD, EE, FF, GG, KKLL, HHJJ et HHKK). (Menguer et al.,
2017).
L'espèce sativa est subdivisée en trois
sous-espèces basées sur la distribution géographique, la
morphologie des plants et des grains, la stérilité des hybrides
et la réaction sérologique. Il y'a le type indica, japonica
et javanica. Le riz indica est le principal type cultivé dans les
régions tropicales et sub-tropicales. Il existe au Sri Lanka, au Sud et
au centre de la Chine, en Inde, à Java, au Pakistan, aux Philippines
dans la plupart des pays africains et dans d'autres régions tropicales
(Traoré, 2015).
|