II.2. Importation, exportation et transit
1. Importation
Durant toute la période coloniale, les importations ont
été constituées des biens de consommation, des biens
d'approvisionnement et des biens d'équipement nécessaire à
la mise en valeur de la colonie. La politique d'import-substitution
adoptée par les autorités coloniales visait à remplacer
certaines importations par des productions locales. Ce processus de changement
dans la structure productive permet une réduction dans l'offre globale
d'une part notable de
13LONGUNGA, R., La mondialisation et les
économies des pays africains : craintes et perspectives,
mémoire, Eco, UNIKIN, p.14, Inédit
22
certaines importations, surtout dans le domaine alimentaire.
Mais cette stratégie connue plus tôt une limite et le pays
continua d'importer des biens intermédiaires et des biens
d'équipements, ainsi que d'ailleurs certains biens de consommation.
Ainsi, la structure des importations de la RDC est
restée relativement stable jusqu'à nos jours. Les importations
congolaises sont essentiellement composées des biens de consommation, de
l'énergie, de matières premières et semi-produits, de
biens d'équipement et d'autres biens.
Ces derniers (c'est-à-dire les importés par la
GECAMINES et les autres importations) représentent 47,6% et 49,4% de la
valeur total des importations en 2000 et 2001, respectivement, ils occupent
ainsi la 1ère place parmi les biens importés, suivi
des biens de consommation (21,9% et 21,1%), des matières
premières et semi-produit (11,0% et 10,6% de l'énergie (10,3% et
10,0%) et de biens d'équipement (9,2% et 8,9%) respectivement pour les
mêmes années.14
2. Exportation
L'histoire nous renseigne que la RDC n'exportait que les
produits agricole et miniers depuis l'époque coloniale. La RDC a
commencé par le caoutchouc et aujourd'hui, elle a diversifié son
exportation agricole avec du café, thé, cacao, etc. Depuis
l'effondrement des cours des minerais vers les années 80, la GECAMINES,
principales exportatrice des minerais au Congo, est tombée en faillite
et le pays a enregistré une baisse sensible des exportations
minières qui fut la principale source d'approvisionnement en devise et
contributrice majoritaire aux recettes budgétaires de l'Etat. Avec
l'éclosion des PME, des industries lourdes et légères, la
RDC exporte aussi divers produits industriels dont le ciment, le sucre, le
pétrole brut, et les produits chimiques.
Cependant, avec les pillages, des guerres, la megestion, les
crises économiques diverses qu'a connu le pays, sa capacité
productrice étant affaiblie, les exportations ont essentiellement
diminué les dix dernières années, causant au passage la
désarticulation totale de l'économie congolaise. Les sources
d'approvisionnement en devise sont devenues limitées.
14 OMC, Rapport sur le
commerce mondiale, 2003, p.28
23
Ainsi, la structure des exportations congolaises se
présente avec des secteurs très réduits à cause de
non transformation des produits exportés (sans valeur ajoutée),
par l'outil de production qui n'est pas modernisé,
développé et recapitalisé.
Les exportations ont chuté de 1,5 milliard de dollars
en 1996 à environ 800 millions en 1999. Malgré la progression
enregistrée depuis 2000, les exportations, représentant 1,3
milliard de dollars en 2003, n'ont pas encore retrouvé le niveau des
années 1990. Cependant, depuis 2001, la part des exportations dans le
PIB s'est accrue, de 13,3 % en 2001 à 27 % en 2004.
Parallèlement, la part des importations est en forte hausse
(passée de 12 % du PIB en 2001 à 27,4 % en 2004), traduisant la
reprise des investissements d'infrastructures et la mise en place du
réseau GSM. Cette évolution a entraîné un
déficit commercial, qui s'élevait à plus de 0,4 % du PIB
en 2004.
Concernant les destinations des exportations congolaises,
celles-ci vont essentiellement vers les pays de l'OCDE et autres. Il sied de
noter que contrairement aux importations qui sont composées
essentiellement des produits finis, les exportations elles ne sont pas
constituées des produits travaillés, à part le ciment, le
sucre de canne et certains produits chimiques, le reste est composé des
produits bruts (non traité) et sans valeur
ajoutée.15
|