WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Quelle politique de formation mettre en oeuvre dans les établissements de santé pour accompagner la transition numérique et les possibles usages de l'intelligence artificielle (IA) ?


par Elisabeth Berthelot
IGS - Master Ressources Humaines 2020
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Partie 2 : métiers concernés et accompagnement

En fonction des impacts (positifs/négatifs) des nouvelles technologies et de l'intelligence artificielle sur leur métier, comment les médecins sont-ils / seront-ils accompagnés ?

Dès le début de la rupture, que ce soit pour la télémédecine ou pour l'intelligence artificielle, il y a 2 types de profil et cela vaut pour les médecins, les paramédicaux et le personnel administratif mais c'est encore plus fort chez les médecins : il y a ceux qui sont prêts à se dire c'est nouveau donc c'est intéressant et ceux qui se disent, c'est nouveau donc je n'en veux pas. Il y aura toujours une résistance au changement d'une partie d'entre eux quoiqu'il arrive et d'autres qui seront même à l'avant-garde du changement, ça les intéresse, ils ont déjà

97

compris les enjeux, ils se sont déjà saisis du sujet et ils n'ont pas besoin de nous pour qu'on s'en saisisse avec eux. Il faut s'appuyer sur ces derniers. C'était le cas pour la télémédecine. Les médecins ne comprenaient pas ce que couvrait ce terme. Il faut se servir des médecins acteurs de ce changement pour venir expliquer à leurs confrère l'intérêt qu'il y a à s'en servir et ainsi améliorer les pratiques collectives. Les médecins doivent être les portes paroles du changement à venir. C'est le meilleur moyen pour réussir.

En fonction des impacts (positifs/négatifs) des nouvelles technologies et de l'intelligence artificielle sur leur métier, comment les professions paramédicales, infirmiers plus spécifiquement sont-ils / seront-ils accompagnés ?

On peut procéder en partie de la même manière pour les paramédicaux. Cela sert toujours d'avoir un pair qui est moteur pour expliquer les opportunités liées à une nouveauté ou à un changement. Il y a un aspect très confraternel entre médecins avec une présomption de confiance qu'on retrouve moins dans les métiers paramédicaux. Ce sont déjà des professions très hétéroclites : cela va de l'aide-soignant aux kinésithérapeutes, ce n'est pas du tout le même nombre d'années d'études. Entre pairs cela marche toujours mais il faut mettre dans la boucle l'encadrement de proximité. Il faut que l'encadrement de proximité soit porteur du changement. Là, c'est pareil, on retrouve des personnes motrices et d'autres avec des freins à main. Il faut se servir des gens moteurs pour capitaliser sur les expériences. On peut s'appuyer, avec les paramédicaux, sur ce que telle nouvelle technologie ou intelligence artificielle va permettre pour soulager leur travail ou améliorer la prise en charge du patient. Ce sont ces biais-là qui vont les intéresser. Je n'ai pas encore vu de menace directe des nouvelles technologies dotées d'intelligence artificielle sur les professions paramédicales. Des publications e santé du PIPAME113 indique que le métier d'infirmier ne sera pas impacté par ces nouvelles technologies. L'infirmier d'aujourd'hui est l'infirmier de dans trente ans, à l'inverse d'un radiologue ou d'un chirurgien. Comme ils ne sont pas menacés, on peut les convaincre si on leur prouve que cela va améliorer leur quotidien en leur faisant gagner du temps pour d'autres actes et qu'il n'y a pas de discours caché disant : « grâce à ça vous allez pouvoir économiser du temps et on va pouvoir économiser trois postes. ». Il y a un gros point de vigilance pour la direction des ressources humaines là-dessus.

113 Le Pôle interministériel de Prospective et d'Anticipation des Mutations économiques https://www.entreprises.gouv.fr/files/files/directions_services/etudes-et-statistiques/prospective/Intelligence_artificielle/2019-02-intelligence-artificielle-etat-de-l-art-et-perspectives.pdf

98

En fonction des impacts (positifs/négatifs) des nouvelles technologies et de l'intelligence artificielle sur leur métier, comment le personnel administratif, dont les secrétaires médicales/agents d'accueil, sont-ils / seront-ils accompagnés ?

Il faut encore une approche différente pour le personnel administratif, particulièrement à l'hôpital car il y a la question du ratio entre personnel administratif et personnel soignant. Contrairement à ce qu'on pense, la proportion de personnel soignant est bien plus élevée. Si on imagine une nouvelle technologie capable de prendre instantanément un compte rendu de manière exacte, c'est clairement une menace pour les secrétariats médicaux. Ce ne serait pas objectifs de dire le contraire et les agents sont suffisamment intelligents pour le savoir. Là-dessus, il va y avoir une vraie rupture et particulièrement sur les secrétariats. D'ailleurs il y a de moins en moins de candidats qui postulent à ces postes. On trouve de moins en moins de secrétariats médicaux parce qu'il y a de moins en moins de candidats qui font ces formations. Aujourd'hui on peut se débrouiller pour avoir des comptes rendus par d'autres moyens et on est plus très loin de la technologie qui permette de prendre un compte rendu parfait en trois minutes chrono. Il va falloir repenser ces métiers là même s'ils resteront très importants pour les médecins qui auront toujours besoin de secrétariats médicaux pour s'occuper de ses déplacements, de ses congrès, de prendre les rendez-vous pour les patients privés à côté. Il y a un vrai sujet que l'on n'anticipe pas totalement. On peut encourager des démarches mais c'est difficile de dire aux gens que leur métier changera dans 5 10 ou 15 ans et qu'il faut anticiper leur reconversion. Il y a des gens qui sont très volontaires et qui s'en rendent compte et il y a ceux qui ne voient pas ou qui ne veulent pas voir. On peut les inciter à faire des formations mais tant qu'on n'a pas de date précise, c'est compliqué. C'est beaucoup plus simple d'avoir une échéance précise. A Bichat on a le cas du regroupement Bichat/ Beaujon 114 et Saint-Ouen. Il va y avoir des réorganisations les gens le savent et peuvent l'anticiper. En 2028, on se réunit et on repense les services. Les agents savent qu'il y aura des réorganisations. Les gens peuvent se préparer car il y a une date fixée. Elle peut évoluer à quelques mois près mais la date existe. Si on parle d'une rupture qui aura lieu à une échéance indéterminée et qu'on lui demande de faire des formations pour s'y préparer car cela arrive bientôt mais que cela n'arrive pas, ou bien plus tard. Si on le forme trop tôt, il partira. Il aura envisagé un projet professionnel dans lequel il aura envie de s'impliquer, quitte à ce que ce soit ailleurs si cela n'arrive pas. La dictée phonique n'est pas encore géniale. Pourtant certains annoncent depuis dix qu'elle le sera le lendemain, un peu comme la 3D au cinéma. Encore une fois, il faut une date. Préparer au changement avec une

114 Hôpitaux de l'AP-HP

99

date hyper floue, c'est compliqué. La manière de l'envisager ensuite va dépendre du temps et de l'espace que prend le changement. Si l'hôpital d'à côté envisage le changement six ans plus tard et que l'agent n'est pas prêt à changer, on peut envisager des choses par rapport à ça. S'il est global et que tout le monde change en même temps, cela nécessite que l'encadrement de proximité passe du temps avec eux, les rassure. C'est différent s'il s'agit d'un changement de métier ou d'un métier qui disparait. Si le métier disparait, c'est très difficile pour l'agent. On pourra faire toutes les conduites de changement qu'on veut, si la personne a été formée pour son métier et encore plus si elle a un diplôme rattaché à son métier et qu'on lui annonce qu'il va disparaitre, cela reste extrêmement dur.

Annexe 6 : Interview DRH Camille Giordano

ENTREVUE CAMILLE GIORDANO, Directrice Opérationnelle et Directrice des Ressources Humaines

Clinique Saint Christophe, Bouc Bel Air, établissement privé de soins de suite et de réadaptation (SSR) spécialisée en cancérologie, hématologie, soins palliatifs, soins polyvalents, nutrition

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Nous voulons explorer la bonté contrée énorme où tout se tait"   Appolinaire