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Quelle politique de formation mettre en oeuvre dans les établissements de santé pour accompagner la transition numérique et les possibles usages de l'intelligence artificielle (IA) ?


par Elisabeth Berthelot
IGS - Master Ressources Humaines 2020
  

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3. Comment souhaitent-ils être accompagnés ?

Les infirmiers souhaitent être accompagnés par de la formation, encore et toujours. Elle est nécessaire, au-delà de se former stricto sensu, « pour prendre du recul, pour se parler entre professionnels, interroger les professionnels qui souhaitent [leur] faire utiliser un nouvel outil. » Ils souhaitent pouvoir aller en formation à plusieurs, tout au moins deux d'une même unité pour « ne pas être un seul référent d'une unité » et parce que cela « crée des liens et des débats pour permettre d'être porte-paroles dans son institution. »75

Comme le personnel médical, le personnel paramédical évoque le souhait d'être tenu au courant des avancées technologiques qui concernent l'hôpital dans son ensemble et ce qui pourra avoir un impact sur leur métier sur le long terme. « Sur l'intelligence artificielle par exemple, ce serait se poser une demi-journée ou une journée avec un professionnel qui explique ce qu'est l'intelligence artificielle, comment l'appliquer, comment la mettre en perspective dans les établissements avec des exemples concrets et des témoignages. La communication doit être orale. L'écrit, on n'a pas le temps. » Là où le professionnel médical

73 Annexe 6 : Interview DRH Camille Giordano, Directrice Opérationnelle et Directrice des Ressources Humaines

74 Interview DRH CHU - Annexe 4 : Interview DRH CHU

75 Interview Pauline Cuisine, infirmière CMP de Villefontaine - Annexe 11 : Interview PM/PNM Pauline Cuisine

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prend généralement le temps de lire la presse spécialisée, a minima sur sa spécialité, les infirmiers ne prennent pas le temps de tenir une veille professionnelle. Les rythmes imposés, la difficulté du métier, tant physique que psychologique et les mauvaises conditions de travail qui sont dénoncées ne leur permettent pas de pouvoir envisager de le faire. Seuls les temps de formations peuvent y pallier. Les paramédicaux fonctionne beaucoup par la transmission orale, et particulièrement dans le milieu psychiatrique.

Concernant les outils, il faut tout simplement former correctement les professionnels aux outils et ne pas juste leur indiquer qu'ils doivent travailler dessus comme c'est le cas bien souvent. Cela a pour conséquences beaucoup de temps perdu et des outils qui sont utilisés à peine à moins de 10% de leurs capacités. Ne pas former, c'est, sur le long terme, et même sur le moyen, source d'erreurs et de perte de beaucoup de temps et d'argent.

Il faut également impliquer « les gens dont c'est le métier d'avoir des patients dans la construction de [leur] arborescence. Aujourd'hui, on utilise des logiciels qui sont faits par des informaticiens pour qui les patients sont des numéros. », preuve en est sur des développements établis pour des évaluations patients dans le dossier patient informatisé d'un établissement comme sur le risque suicidaire. « Ce questionnaire n'est aujourd'hui pas du tout adapté. Il faut répondre oui ou non comme si c'était aussi facile. C'est très manichéen. A chaque question, les patients me répondent « ça dépend ». [...] Personne ne nous a expliqué ce que c'était, comment l'utiliser et l'outil n'est, encore une fois, pas adapté. Comme j'ai une formation suicide en octobre j'ai proposé à ma cadre d'être référente dessus et de communiquer dessus quand l'outil sera adéquat ».76 La mise en place de bons outils et la formation qui va de pair avec existent aujourd'hui notamment grâce à des soignants sur lesquels il faut s'appuyer, il faut encourager ces prises d'initiatives. L'idéal serait d'impliquer également des patients, de créer un comité réunissant un soignant, un patient, un informaticien et une personne des ressources humaines.

Afin de répondre au besoin de sécurité et de confiance des soignants, d'autres types de formations, même très courtes, peuvent être envisagées. « Il n'y a pas longtemps on a eu une formation d'une heure et demie par un cadre sup sur l'espoir. Ça, dans ma profession, c'est important. Il y a un truc qui m'énerve chez les infirmiers c'est qu'ils râlent et ne sont jamais contents, parce qu'effectivement on a de mauvaises conditions de travail et qu'on n'est pas bien payé. Alors cette formation m'a fait un bien fou. Les histoires des patients sont horribles, on a de mauvaises conditions de travail, on est mal payé, on a très peu de formation et ce

76 Interview Pauline Cuisine, infirmière CMP de Villefontaine - Annexe 11 : Interview PM/PNM Pauline Cuisine

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type de formation peut être un vrai levier au changement. Le changement c'est d'arrêter de râler et de trainer des pieds et à aller toquer aux bonnes portes et bouger pour faire de son métier quelque chose d'agréable à défaut d'avoir un bon salaire. »77

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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon