3.3.2. La Messe ordinaire ou
dominicale : une exigence sacramentelle
Les fidèles catholiques conçoivent
l'assiduité à la messe dominicale comme une exigence
sacramentelle. Car tout baptisé est tenu de prendre part à cette
célébration eucharistique comme le recommande le troisième
commandement : « Tu sanctifieras le jour du
Seigneur ». C'est ainsi que 90% des enquêtés
déclarent être à la messe tous les dimanches. Pour eux,
elle est obligatoire d'autant plus que nul ne peut être chrétien
tout seul en restant chez soi. La nécessité de faire
Église exige donc des fidèles qu'ils se réunissent au
moins une fois par semaine. C'est une occasion qu'ils ont pour nourrir leur foi
et se familiariser. En effet, ils prient ensemble, écoutent les lectures
et l'homélie qui les éclairent sur la Parole de Dieu et la
manière de la vivre au quotidien.
Dans l'imaginaire de plusieurs chrétiens catholiques,
représentés par 71,82% des enquêtés, la messe
dominicale telle que présentée plus haut est une occasion
d'adoration de Dieu, de reconnaissance de sa souveraineté. Seuls 15,45%
des enquêtés estiment que la messe dominicale leur permet de se
protéger contre les forces maléfiques et 10,91% recherchent
à travers la messe la paix intérieure. Donc la grande masse vient
rendre un culte à Dieu, mais comment ? Nos multiples observations
nous permettent de souligner que, de plus en plus, les messes sont
vécues comme une routinisation qui ne dit pas son nom. Sur ce, le
prêtre (E2) affirme que :
« Les messes du matin et du soir où
l'Église donne les textes bibliques et l'explique pour la nourriture du
fidèle, combien viennent à ces messes ? La plupart ne viennent
pas. C'est le dimanche qu'on les trouve. Et même le dimanche, combien
vivent réellement la messe ? Ils ont le coeur dans leurs affaires, ils
ont la tête dans leurs affaires. On se lève à tout instant
durant la messe. On parle, on dort... Combien reçoivent vraiment la
Parole de Dieu le dimanche pour en vivre dans la semaine ? L'attention à
accorder à la Parole de Dieu, voilà le problème de
l'Église catholique. »
On note une certaine banalisation de la messe qui n'est plus
trop perçue ni vécue comme une occasion où Dieu est
censé venir à la rencontre de son peuple, selon la doctrine
catholique, pour lui communiquer sa vie, donc le délivrer de ses lourdes
charges, de ses problèmes existentiels. Voilà pourquoi, certaines
célébrations eucharistiques sont vides, les chrétiens
étant à leurs affaires : services, marché, etc. ou
les fidèles, bien que présents à la messe, semblent
remplir une formalité. Mais quand il s'agit d'une messe de
guérison ou de délivrance, l'attitude paraît autre.
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