B) Confrontation à la précarité
En général, lorsque gens prennent le malin
plaisir à quitter leur zone pour entrer surtout en masse dans les
villes, il y a toujours des impacts négatifs et des résultats
néfastes sur le milieu environnemental voire sur l'État. De ce
fait, dans les grands pays, on a mis sur pied un système de
solidarité nationale en vue de pallier les effets.
La solidarité nationale est une forme de
solidarité organisée par l'État. La solidarité
nationale a pour objectif de réduire les inégalités entre
les citoyens (dans les domaines des revenus, du travail, de la santé, de
la vieillesse, de l'éducation, etc.), et de préserver la
cohésion sociale, c'est-à-dire, de maintenir l'unité de la
nation.
C'est dans ce but que l'État crée des
institutions publiques de solidarité nationale. Dans le cadre de ces
institutions, chacun, selon ses moyens, contribue au bien de tous.
L'engagement de l'État est relativement récent
puisqu'il remonte au milieu du XXe siècle. La notion d'«
État-providence » apparaît après la crise des
années 1930 et le conflit mondial qui s'ensuit.
Les crises montrent aux gouvernements des démocraties
européennes qu'il faut lutter contre la misère car c'est elle qui
ouvre la voie aux guerres et aux dictatures. Ils reconnaissent que les citoyens
ont des droits sociaux et que l'État a le devoir d'organiser la
solidarité entre les citoyens. Depuis 1946, la Constitution
française garantit le droit au travail, à la protection de la
santé, à l'accès à l'instruction, ainsi que le
droit à la sécurité matérielle, au nom de la
solidarité et de l'égalité de tous.
Des institutions d'entraide publique sont mises en place.
Cette aide publique est financée par l'impôt, qui est un transfert
de richesses : chaque citoyen donne à l'État selon ses moyens et
reçoit de l'État selon ses besoins.
En France, la première de ces institutions est la
sécurité sociale, créée en 1945. «
L'organisation de la sécurité sociale est fondée sur le
principe de la solidarité nationale. Elle garantit les travailleurs et
leurs
24
familles contre les risques de toute nature », annoncent
les fondateurs de la sécurité sociale lors de sa
création.
Ce système d'assurance obligatoire garantit aux
travailleurs et à leurs familles un revenu de remplacement et des
prestations sociales en cas de maladie, de maternité,
d'invalidité, de vieillesse, d'accident du travail ou de
décès.
La sécurité sociale est financée par des
prélèvements obligatoires (argent versé par les
salariés et les employeurs sous la forme de cotisations), qui sont
ensuite redistribués sous forme de remboursements de frais
médicaux et de prestations sociales (allocations familiales,
retraites).
Le système d'indemnisation du chômage
(l'assurance chômage) date également des années
d'après-guerre ; il s'agit d'une allocation versée aux personnes
qui ont perdu leur emploi.
La crise économique et la montée du
chômage qui surgissent au milieu des années 1970 montrent les
limites de l'État-providence. Malgré la redistribution des
richesses organisées par l'État, de fortes
inégalités demeurent entre les citoyens et de nouvelles formes de
pauvreté apparaissent.
À partir des années 1980, de plus en plus de
personnes s'installent de manière durable dans la
précarité et l'exclusion. Sans stabilité d'emploi, de
revenu, de logement, les exclus ne peuvent plus vivre décemment
malgré les dispositifs d'aide sociale. Ce phénomène
crée une « fracture sociale » dans la société
française. Ce fossé est une menace pour le maintien de la
cohésion sociale.
En France, pour lutter contre cette exclusion, l'État a
mis en place de nouvelles formes de solidarité nationale. En 1988, est
ainsi créé le RMI (revenu minimum d'insertion) ; cette allocation
est versée aux personnes qui perçoivent des ressources
inférieures à un certain revenu, fixé par le gouvernement.
En 2000, est instaurée la CMU (couverture maladie universelle) ; la CMU
permet à plus de quatre millions de personnes en grande détresse
de bénéficier de l'accès gratuit aux soins.
Malgré ces actions, l'exclusion persiste. Dans les
faits, les institutions publiques n'ont pas toujours les moyens d'assurer
à chaque membre de la société la protection dont il aurait
besoin : souvent l'aide publique ne parvient pas à atteindre les
personnes les plus démunies, les plus marginalisées.
De plus, il s'agit d'une volonté politique : afin de
réduire les dépenses publiques, un gouvernement peut
décider de réduire ses aides, ce qui aggrave la pauvreté
et l'exclusion. La solidarité nationale a donc des limites : elle ne
couvre pas tous les besoins.
Face aux insuffisances de l'aide publique, des initiatives de
solidarité privées voient le jour sous la forme d'associations.
Ces associations de solidarité jouent un rôle essentiel dans la
lutte contre la pauvreté.
À côté des associations caritatives les
plus anciennes (ATD Quart-monde, le Secours populaire, le Secours catholique,
Emmaüs), d'autres associations, plus récentes (Droits devant !,
Agir contre le chômage ou Droit au logement), témoignent de ces
nouveaux phénomènes que sont l'exclusion et la
précarité ; elles ont aussi un rôle plus politique : elles
défendent les revendications des exclus en réclamant une plus
grande participation de l'État. Les très grandes villes sont
confrontées aux mêmes problèmes que toutes les autres
villes, mais à un degré plus fort.
En particulier, les grandes villes connaissent des
densités de population (le nombre de personnes au km2)
très importantes. Cela les oblige à concevoir des réseaux
extrêmement performants (approvisionnement en eau et en
électricité, assainissement, transports), mais aussi à
repousser en permanence leurs limites géographiques en fonction des
besoins des habitants. Il faut aussi organiser l'évacuation des ordures,
le nettoyage des rues et lutter d'une façon générale
contre les pollutions.
25
Enfin, c'est souvent dans les plus grandes villes que les
inégalités sont les plus fortes : chômage, problèmes
de logement, etc. (16). C'est pour cela que la ville du
Cap-Haïtien n'en est pas épargné, car il y a un pôle
d'attraction particulier ou analogiquement aux très grandes villes.
D'ailleurs, c'est la deuxième ville du pays. Pourtant, par rapport aux
exemples des États étrangers, l'État haïtien a
échoué pourvu qu'on ne remarque aucune action concrète
pouvant diminuer les conditions précaires des habitants vivant dans la
mal-cité. C'est une question de « Nager pour sortir ! » a
déclaré l'ex président René Gracia Préval,
alors chacun pour soi, Dieu pour tous.
î) Le chômage
En Haïti, la situation de l'emploi s'est aggravée
à mesure que s'intensifient les politiques d'ouverture commerciale. Il
est encore difficile d'évaluer la dimension du marché de travail
du pays par manque de séries chronologiques et l'absence d'un organisme
de suivi du dit marché. Mais, les données statistiques
disponibles montrent une claire tendance à la
détérioration de l'emploi tant au niveau global qu'au niveau
sectoriel ou spatial.
Le chômage en Haïti avait été
très élevé durant la période de croissance des
années 70. La disponibilité d'un excédent structurel de
main-d'oeuvre empêchait que la désoccupation diminue
substantiellement, ce qui a été confirmé par le
Recensement de population publié par l'IHSI en 1982. Du point de vue
spatial, le chômage affecte davantage les zones urbaines (en particulier,
la capitale) que les zones rurales : malgré la croissance
économique que connaissait la capitale durant les années 70 du
fait de la concentration des sous-traitances entre autres, le taux de
désoccupation dépassait les 35% de la PEA en 1982. Vers la fin
des années 90, on estimait que le taux de chômage (incluant les
sous-emplois urbain et rural se situait entre 50% et 70% de la population
active (CEPAL, 1997 ; 2000b ; Delince, 2000).
Ces données ne reflètent pas rigoureusement la
situation du marché de travail du pays. En effet, en absence du
recensement récent de la population, les estimations de son effectif
sont basées sur les données de l'avant-dernier recensement
général de 1982, selon laquelle la population croît
à un taux moyen annuel de 2% et de 3.5% à 5% pour la croissance
de la population urbaine. Se basant sur ces estimations, la population
haïtienne totaliserait environ 7.5 millions en 1997, 8 et 8.32 millions
d'individus respectivement pour 2000 et 2002 répartis comme suit : 62%
vivent en milieu rural et 38% dans les villes. Un peu plus de 65% de la
population urbaine se concentre dans la zone métropolitaine de
Port-au-Prince.
Au moment d'estimer le taux de désoccupation de la
population haïtienne surgit une autre difficulté allant
au-delà de la répartition populationnelle ou de la proportion de
la PEA effectivement employée. Cette difficulté se situe dans
l'influence du facteur de l'émigration externe quand on essaie
d'évaluer le taux du chômage. La migration internationale joue un
rôle considérable dans l'évolution de la population en
âge de travailler et de la population active en général :
un Haïtien sur six vit à l'étranger. De plus, les
données officielles montrent qu'un total 128,331 Haïtiens ont
légalement émigré vers les USA entre 1991 et 1997, soit
18,333 personnes sur la base annuelle. Pour 1997, 73% de ce total faisait
partie du groupe d'âge oscillant de 15 à 64 ans. À ces
chiffres, il faut ajouter la migration légale vers le Canada (1,123
individus annuel entre 1997 et 1999) et vers d'autres pays et sur la migration
illégale.
D'une manière conservatrice, Marthelier (2000) essaie
d'estimer à 20000 personnes en moyenne annuelle, les émigrants
légaux, desquels 70% ou 14000 se trouvent en âge de travailler.
Parce que, tenant compte du taux de croissance populationnel de 2%, la
population en âge a augmenté de 64000 personnes en moyenne entre
1997 et 2000. De ce chiffre, il faut déduire la partie de la migration
légale des Haïtiens en âge de travailler ce qui porterait
à 50000 personnes, celles qui pourraient chaque année arriver
effectivement sur le marché de travail. Toutefois, en considérant
la migration illégale en direction de la République dominicaine,
des Antilles françaises et d'autres îles de la Caraïbes,
l'estimation du taux de chômage qui, seulement, tiendrait compte de la
migration légale serait, sans doute, surestimée. Sur ce, il
devient difficile d'estimer sans grande erreur le taux effectif de
chômage dans le contexte haïtien.
16 . Chômage : Microsoft Encarta Junior 2009
26
Cependant, les résultats de l'analyse
réalisée par l'IHSI dans son rapport final de l'EBCM (2000) et de
l'étude de Marthelier (2000) sont sans doute utiles pour
l'évaluation du taux de chômage en Haïti. Pour arriver
à une estimation plus ou moins conforme aux normes internationales, il
est nécessaire de réviser le taux de chômage donné
par l'IHSI (2000). Pour cela, on écarte la population de 10 à 14
ans, un peu plus de 1 million de personnes et que le taux de chômage
élevait à 7,9%. La population du troisième âge ou de
plus de 64 ans a été incluse dans l'estimation du chômage
(dû au nombre de ses membres et surtout par le manque d'un système
universel de pensions), ce qui incite une grande partie de cette
catégorie de la population à travailler pour assurer sa
survie.
Tableau 5.2 Estimation du taux de chômage en
2000
Taux de chômage
|
Résultats d'EBCM (population
de 1 an et plus) (en%)
|
Estimation (Élaboration à
partir de l'EBCM/population de 15 ans et plus (en%)
|
Global
|
7.3
|
5.7
|
Rural
|
2.0
|
2.5
|
Zone métropolitaine
|
20.4
|
13.9
|
Autres villes
|
9.7
|
9.6
|
Moyens pour les villes
|
-
|
12.3
|
Sources : IHSI 2000, Enquête Budget-consommation des
ménages (EBCM, 1999-2000) vol (1), MEF, Port-au-Prince, MARTHELIER,
R., 2000.
Le taux de chômage ouvert tel révisé
approche les taux de chômage retrouvé dans certaines
économies sous-développés où aucune protection
sociale intégrée n'existe et où la majorité des
personnes s'activent dans l'informel. Cependant, tenant compte de
l'inconsistance relevant de certaines données des enquêtes, le
taux de chômage ouvert est sans plus élevé que celui
estimé comme l'a soutenu l'estimation de Montas (2003). L'inexistence de
données pour 2002 le contraint d'estimer le chômage selon le PIB
et selon l'hypothèse que les conditions de production se sont maintenues
constantes entre 2000 et 2002.
Tableau 5.3: Estimation du taux de chômage en
2002
|
2000
|
2002
|
PIB (en million de gourdes de 1986/87
|
13,138
|
12,796
|
Population active (en milliers)
|
3,280
|
3,410
|
PIB par actif
|
4,005
|
3,750
|
Chômeurs (en milliers)
|
187
|
402
|
Taux de chômage ouvert (en %)
|
5.7
|
11.85
|
Individus occupés (en milliers)
|
3,093
|
3,003
|
Source : Estimation de Montas (2003),
miméograhié
Sous l'hypothèse de la chute du PIB entre 2000 et 2002
et considérant que la technologie continuait d'être intacte, le
taux de chômage de 2002 s'élevait de plus de 6% par rapport
à 2000. Cette croissance impressionnante du taux de chômage ouvert
(402,000 individus) entre 2000 et 2002 s'explique selon Marthlier : i) par le
fait qu'une quantité de chômeurs continuaient d'être sans
emplois (187,000 personnes) ; ii) la perte d'emplois (85,000 personnes)
associée à la chute du PIB et iii) la croissance de la population
active (130,000 personnes). La crise du secteur agricole et la
paupérisation en masse résultante des paysans conduisent à
une situation de migration massive vers les villes et vers l'étranger.
Pour cela, il est probable que le taux de chômage rural estimé
vers 2.5% en 2000 n'ait pas été augmenté. Cependant, le
taux de chômage ouvert urbain pourrait avoir été
multiplié par 2.3 entre 2000 et 2002 pour atteindre 28.5%.
Parallèlement, le sous-emploi et l'informalité se sont
étendus dans l'économie haïtienne durant les
dernières décennies.
La distribution sectorielle de l'emploi n'a été
l'objet d'aucune étude systématique en Haïti. Mais à
partir des données dispersées de l'Office National d'Assurance
Vieillesse (ONA), du MEF, de l'IHSI et d'autres travaux récemment
publiés, Marthelier essaie de représenter comme suit une
répartition sectorielle et spatiale de l'emploi en Haïti.
27
Tableau 5.4 : Répartition spatiale et sectorielle
de l'emploi, de 2002 (en milliers d'individus et en %)
(17).
|
Milliers d'habitants
|
En % de la PEA totale
|
A- Population active rurale
|
2,000
|
58.6
|
Emplois agricoles et non agricoles
|
1,950
|
57.2
|
B- Population active urbaine
|
1,410
|
41.3
|
Administration publique centrale / a
|
55-60
|
1.6-1.8
|
Entreprises publiques / b
|
8-10
|
0.2-03
|
Services à la communauté / c
|
40-50
|
1.2-1.5
|
Services (commerce, transport, banques et assurances)
|
15-20
|
0.4-0.6
|
Industries et construction
|
40-45
|
1.2-1.3
|
Autres
|
2-5
|
0.06-0.2
|
Emplois totaux urbains formels
|
160-190
|
4.7-5.6
|
C- Emplois urbains informels
|
870-950
|
25.5-27.9
|
Chômeurs
|
|
|
D- Population active totale (PEA)
|
3,410
|
100.00
|
|
Source : MARTHELIER, R., 2002.
ii) Mode de logement
Les hommes choisissent de s'installer en ville car ils
accèdent plus facilement. Dans les grandes villes de tous les pays, la
pauvreté et le manque de logements ont pour conséquence
l'augmentation de la population des exclus. Ces exclus sont des «
sans-abri » (qui n'ont pas de toit et vivent dans la rue), des « sans
domicile fixe » (qui n'ont pas d'adresse permanente et vont d'un lieu
à l'autre) et des « mal logés » (qui ont une adresse,
mais dont le logement est mal équipé, sans eau ni
électricité, etc.).
Au Cap-Haïtien, les maisons en ruines sont des objets
d'inquiétude. Au Cap, il y a trois ans, les toitures de plusieurs
maisons se sont effondrées après une forte pluie en causant un
mort. La mairie du Cap a dû faire pression sur les propriétaires
de plusieurs maisons jugées inaptes à l'habitation pour qu'ils
les réparent. Au fil des temps, de nouvelles constructions sont
érigées sans tenir compte de l'infrastructure existante : les
canaux de drainage, par exemple. Ceux-ci sont souvent obstrués quand les
marais ou rivages où ils se déversaient sont remblayés
pour se transformer en lieux habitables. D'après les gens ce n'est rien,
il suffit de trouver ou de forger un espace où ils puissent
s'abriter.
Dans les cités des faubourgs du Cap, l'état des
maisons laisse à désirer : murs branlants qui ne tiennent plus
à la verticale, toitures avec des tôles qui se détachent
des poutres traversières, des maisons qui visiblement s'enfoncent dans
le sol, des escaliers sans rampes, etc.
Les maisons sont construites sans plan global d'urbanisation,
plan architectural intégré ou d'occupation de sol. On observe
deux niveaux de construction surtout dans les quartiers bâtis sur les
mornes. D'un côté, les grosses constructions de béton qui
s'implantent sans infrastructures routières, sans canalisation ni
système d'adduction d'eau potable. De l'autre, les petites constructions
en bois et tôles qui colonisent même les collines à forte
pente et forment des bidonvilles. Ces constructions fragiles s'entassent les
unes sur les autres et ne répondent à aucune norme.
Autour notamment des grandes villes des pays de
l'hémisphère Sud se sont ainsi constitués de vastes
bidonvilles, où s'entassent des habitations de fortune fabriquées
avec des matériaux de récupération, le plus souvent sans
eau, sans électricité ni équipements d'assainissement. Le
phénomène touche aussi les pays développés
où de plus en plus de citadins pauvres se retrouvent sans logement.
Selon l'Unesco
17. Le déficit productif et social des politiques de
libéralisation commerciale d'Haïti, Fénol MÉTELLUS,
3e EDITIONS. Impression réalisée par IMPRIMERIE
BRUTUS, Février 2013, pp 326-332.
28
29
et l'OMS (l'Organisation mondiale de la santé), il y
aurait dans le monde un milliard de mal logés et 100 millions de
sans-abri !
Toutes ces personnes sont très vulnérables car
elles sont moins protégées surtout avec les moustiques et les
mouches : leur espérance de vie est souvent plus faible et leur
santé est plus fragile, en cas d'épidémies, de conditions
climatiques extrêmes (vague de chaleur ou de froid) ou de catastrophes
naturelles (tremblement de terre, cyclone, inondations etc.). Donc, le cas des
gens habitant dans les zones périphériques de Haut-du-Cap est
pire en ce qui a trait au logement.
En voici quelques exemples de logement, fatras à
gauche, fatras à droite du côté de Conassa, même
date, même jour.
iii) Le niveau de satisfaction au besoin
primaire
L'accent fut mis sur la satisfaction des besoins fondamentaux
de la population. Dans la zone où le problème est posé les
gens se livrent à eux-mêmes. Ils agissent comme bon leur semble.
Ils n'ont pas accès ni à l'électricité ni aux
infrastructures routières voire aux soins de santé, la nourriture
et le vêtement. Actuellement, au moment de la rédaction de ce
mémoire, on assiste au Cap-Haïtien à un scénario
incroyable. Dès la tombée de la nuit, dans les bidonvilles, on
commence à lancer des bouteilles, des pierres et autres tout en bloquant
les rues en vue de bénéficier de l'énergie
électrique même au cours de ces périodes électorales
de la deuxième moitié de 2015. Dans ces quartiers là,
c'est le blackout, le fatras, la promiscuité, le banditisme, la
prostitution et l'insécurité bat son plein résultant de
l'irresponsabilité de l'État ou du moins des autorités
locales. Il ne pouvait y avoir de développement sans que fût
résolu le problème de l'insécurité alimentaire et
sanitaire, sans élévation du niveau d'éducation des hommes
et des femmes, acteurs du développement local. À la notion d'un
modèle imposé de l'extérieur se substitua l'idée
que le développement devait être un processus endogène,
favorisé par la mise en place d'un cadre politique, financier et
juridique favorable à l'initiative économique. Les populations
devaient être plus étroitement associées aux projets de
développement : leur participation fut notamment encouragée par
les organisations non gouvernementales (ONG), de plus en plus impliquées
sur le terrain.
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