CHAPITRE V : SITUATION ALIMENTAIRE DES MENAGES
Dans ce chapitre, l'étude a abordé la situation
alimentaire des ménages enquêtés à travers les
indicateurs de la sécurité alimentaire. Deux types d'indicateurs
de pauvreté alimentaire sont distingués : les indicateurs de la
pauvreté céréalière et les indicateurs de la
pauvreté énergétique.
5.1. Détermination des indicateurs de la
pauvreté alimentaire
5.1.1. La pauvreté
céréalière
La pauvreté céréalière compare le
disponible céréalier (en Kg) du ménage aux besoins de
consommation céréalière de ses membres (206 Kg/pers/an).
Le disponible céréalier d'un ménage se compose de sa
propre production, de ses réserves, des achats sur le marché et
des cadeaux reçus de tiers. L'accès à ces
différentes composantes peut caractériser un état de
pauvreté céréalière d'un ménage. Ainsi, on
distingue au niveau de cet indicateur les indices de pauvreté
céréalière autonome, de pauvreté
céréalière apparente et de pauvreté
céréalière réelle.
5.1.1.1. Incidence de la pauvreté
céréalière autonome : effet de la production
domestique
L'incidence de la pauvreté
céréalière autonome permet de comparer la production
céréalière domestique du ménage aux besoins de
consommation céréalière de ses membres selon la norme
nationale de consommation, fixée par la FAO pour le Bénin
à 206 Kg par personne et par an. Ainsi, les populations dites non
autonomes sont celles dont la production domestique ne couvre pas leurs besoins
en céréales. L'indice permet aussi de nuancer les notions
d'autosuffisance alimentaire et de sécurité alimentaire.
Par ailleurs, l'analyse de l'indice de la pauvreté
céréalière autonome au niveau des communes ou des
régions, permet de distinguer quatre catégories de communes ou
régions :
- les communes ou régions de forte production
céréalière sont les communes ou régions où
moins du quart de la population (moins de 25%) ne couvre pas ses besoins sur la
base de leur propre production domestique ;
- les communes ou régions de production moyenne sont
les communes ou régions où 25 à 50 % de la population ne
couvre pas ses besoins ;
Thèse d'ingénieur agronome/FA/UP/2010
Situation alimentaire et vulnérabilité des
ménages de la commune de Ouaké
- les communes ou régions de faible production sont
les communes ou régions où 50 à 75 % de la population a
une production par tête en deçà de la norme nationale de
consommation céréalière et
- les communes ou régions de très faible
production sont les communes ou régions où plus de 75 % de la
population à ses besoins non couverts.
En effet, d'après les résultats de
l'étude, environ 23% des enquêtés n'arrivent pas à
couvrir, à partir de leur propre production domestique, leurs besoins
céréaliers, c'est-à-dire qu'ils n'ont pas une autonomie
céréalière. On peut donc conclure que la commune de
Ouaké est une zone à forte production
céréalière, puisque la proportion de la population qui ne
couvre pas ses besoins sur la base de leur propre production domestique est
inférieure à 25%. Ceci s'explique par le fait que les
producteurs, à part les plantations d'anacarde, ne produisent dans leur
majorité que des cultures vivrières. Cependant, les 23% des
ménages non autonomes par rapport à la production
céréalière doit faire l'objet d'une attention
particulière. Les actions des ONG et des partenaires au
développement, en l'occurrence le ProCGRN en matière d'appui
à la promotion des cultures céréalières pour lutter
contre l'insécurité alimentaire et nutritionnelle devront
être orientées prioritairement vers ces derniers. Etant
donné que le taux de couverture céréalier de la commune
(rapport entre la production céréalière de la commune et
sa population) obtenu est de 139,05%, donc excédant de 39,05%, une
gestion efficiente de cet excédant céréalier pourrait
permettre de combler les déficits observés à
l'intérieur de la commune. En d'autres termes, si la production
domestique de la commune est efficacement gérée, elle permettrait
de satisfaire les besoins céréaliers de ses populations. Mais nul
ne saurait empêcher la commune de s'ouvrir à
l'extérieur.
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