RESUME
Il existe un consensus au sein de la communauté
internationale, depuis la conférence mondiale de l'alimentation
convoquée en 1974 par les Nations Unies suite à la crise
alimentaire de 1973-1975, sur le droit à l'alimentation pour tout
individu. Ce consensus a été réaffirmé en 1996 lors
du Sommet Mondial de l'Alimentation (SMA) et en 2000 par la Déclaration
du Millénaire pour le Développement. A ces deux dernières
occasions, la communauté internationale s'est fixée pour premier
objectif de réduire de moitié le nombre de personnes souffrant de
la faim d'ici à 2015. En dépit de l'acceptation, de la
reconnaissance du droit à se nourrir, de l'engagement pris et la mise en
place des projets ou programmes ayant des volets de lutte contre
l'insécurité alimentaire et nutritionnelle, le nombre de
personnes en situation d'insécurité alimentaire, surtout en
Afrique subsaharienne ne cesse d'accroître. Le Bénin à
l'instar de tous les autres pays de la sous région, est confronté
à cette situation de précarité alimentaire surtout dans le
monde rural. Dans le but de contribuer au ciblage des ménages
vulnérables à l'insécurité alimentaire et
nutritionnelle qui constitue le goulot d'étranglement dans les
interventions de la plupart des projets ou programmes, la présente
étude s'est proposé d'analyser la situation alimentaire et la
vulnérabilité des ménages de la commune de Ouaké.
Une commune située dans le département (Donga) qui fait partir
des départements révélée par des études
comme étant des départements ayant un fort taux de ménages
vulnérables à l'insécurité alimentaire, environ 19%
(AGVSAN, 2009).
L'étude a utilisée les données
quantitatives et qualitatives collectées auprès de 220
ménages. Ces données sont complétées par les
données secondaires issues de diverses sources. L'analyse des
données a permis d'appréhender la situation alimentaire des
ménages enquêtés, de comprendre la cause de
l'incapacité de certaines couches de populations à bien se
prendre en charge du point de vue alimentaire. L'estimation des populations
vulnérables a été possible grâce à la formule
généralisée de l'indice de pauvreté
développé par Foster et al. (1984). Cette formule a permis de
définir de nouveaux concepts de pauvreté alimentaire. Ainsi, sont
déterminés les concepts de pauvreté
céréalière autonome, de pauvreté
céréalière apparente, de pauvreté
céréalière réelle et de pauvreté
vivrière.
Selon les résultats de l'étude, 23,16% des
ménages étudiés sont pauvres autonomes autrement dit,
23,16% des unités enquêtés n'arrivent pas, sur la base de
leur propre production céréalière, à couvrir leur
besoin céréalier estimé au Bénin par la FAO
à 206 kg de
V
Thèse d'ingénieur agronome/FA/UP/2010
Situation alimentaire et vulnérabilité des
ménages de la commune de Ouaké
céréale par personne/an. Selon le même
résultat, 20,95% de la population étudiée sont pauvres
céréaliers apparents, en d'autres termes, 20,95% des
ménages étudiés ne couvrent pas leur besoin
céréalier en dépit de l'utilisation de leur stock et leur
participation au marché (flux achat et vente). Enfin, 18,33% de
l'échantillon, en dépit de leur propre production domestique, de
l'utilisation de leur stock, de leur participation au marché (flux achat
et vente) et du mécanisme de solidarité (solde entre don fait et
reçu), n'arrivent pas à satisfaire leur besoin
céréalier.
L'analyse de la situation vivrière qui intègre
en plus des céréales, des tubercules, des racines et des
légumineuses a révélé que 15,17% des unités
enquêtées ne couvrent pas leur besoin vivrier, donc sont de
pauvres vivriers. Le résultat de l'analyse de pauvreté
énergétique qui intègre en plus des produits vivriers, des
produits et des sous produits animaux (viande, lait, oeuf...) a montré
que 14,53% des ménages enquêtés n'arrivent pas à
satisfaire leur besoin énergétique, donc sont vulnérables
à l'insécurité alimentaire. Suivant la classification de
niveau de vulnérabilité définie par le PAM en fonction des
seuils de vulnérabilité, l'étude à
démontré que 12,3% des 14,53% de ménages
vulnérables sont extrêmement vulnérables.
Lorsqu'on s'intéresse aux caractéristiques
sociodémographiques et économiques des ménages
vulnérables, on remarque qu'ils ont en moyenne une taille relativement
plus grande (16 personnes contre 12 pour les non vulnérables). Par
ailleurs, ils exploitent de petites superficies (3 ha contre environ 4 ha pour
les non vulnérables) et sont en majorité analphabètes.
L'étude s'est également intéressée aux
déterminants de la capacité de couverture
céréalière des ménages et il ressort que les
facteurs comme l'effectif du ménage, la superficie allouée
à chaque culture céréalière sont les
éléments qui impactent la capacité des ménages
à couvrir leur besoin céréalier.
Mots clés : pauvres
céréaliers autonomes ; pauvres céréaliers apparents
; pauvres céréaliers réels ; pauvres vivriers ; pauvres
énergétiques.
vi
Thèse d'ingénieur agronome/FA/UP/2010
Situation alimentaire et vulnérabilité des
ménages de la commune de Ouaké
|