- I.1.4.2.2.
Les mécanismes de transmission d'un choc monétaire :
Il est important de distinguer entre quantité
nominale et quantité réelle de monnaie.
La quantité nominale est la somme qui apparaît
sur votre compte en banque.
La quantité réelle est le pouvoir d'achat de
votre argent, c'est-à-dire les encaisses réelles.
M.V = P.Y Niveau d'encaisses réelles : M/P = Y/V
En t1 on a M1/P1. Imaginons que la banque centrale double
l'offre de monnaie, en imprimant des billets puis en les mettant en
circulation au pays (ou en rachetant des obligations d'Etat). Se produit un
accroissement de la quantité de monnaie de M1 à M2 => cela
conduit les agents à détenir une encaisse réelle
supérieure : M2/P1> M1/P1.
Or les agents veulent détenir une part stable de leurs
avoirs sous forme de monnaie, la nouvelle encaisse est excessive. En effet, les
gens veulent conserver un niveau d'encaisses réelles étonnamment
stable au cours du temps. Dans la plupart des pays, développés ou
non, la quantité de monnaie en circulation correspond à 7
semaines de revenu (les entreprises sont les principaux détenteurs de
monnaie).
Les agents se débarrassent des encaisses
excédentaires, ils augmentent leur consommation de biens et services, ou
ils prêtent cet argent à d'autres ; à leur tour ces
prêts permettent à d'autres agents d'augmenter leur consommation.
D'où une hausse de la demande de biens et services. Comme la
capacité de production de l'économie n'a pas varié, cela
pousse les prix vers le haut. Le mouvement se poursuit jusqu'à ce qu'ils
atteignent un niveau P2 tel que
M2/P2 = M1/P1.
On assiste à un retour du niveau d'encaisses
réelles à son niveau initial. Il sera atteint non en
réduisant les encaisses mais en augmentant les prix.
Friedman propose un modèle plus complexe que celui des
premiers quantitativistes. La réallocation du portefeuille des individus
ne se fait pas seulement entre biens et monnaie mais entre de nombreux actifs :
biens, monnaie, actifs financiers, immobilier, etc.
Soit une hausse de l'offre de monnaie. La monnaie
demandée, fonction du revenu, n'a pas changé. Donc les encaisses
monétaires deviennent excédentaires. Les individus vont modifier
la composition de leur portefeuille financier. Ils vont par exemple acheter des
titres. Le prix des titres va augmenter. Les titres mobiliers devenant cher,
les individus vont ensuite se tourner vers l'immobilier. Le prix de
l'immobilier va à son tour augmenter. Le marché des biens et
services est touché en dernier.
Les effets de la hausse de la masse monétaire sur les
prix ne sont pas immédiats. Ils dépendent du rythme auquel les
individus prennent conscience de l'excès d'encaisses nominales par
rapport aux prix initiaux, de la vitesse à laquelle ils désirent
se débarrasser de ces encaisses excédentaires, de leurs
prévisions concernant les variations futures de prix, de la
répartition initiale de ces nouvelles encaisses entre les individus. En
général, pour Friedman, il s'écoule ensuite 12 à 18
mois pour que l'inflation apparaisse ou s'accélère.
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