4.1. Principe de non discrimination aux échanges
commerciaux
Il est résumé autour du maintien
d'égalité du traitement entre les produits et les
opérations économiques ou partenaires commerciaux. Ce principe
s'éclate en deux :
> La clause de la nation la plus favorisée selon
laquelle, les avantages douaniers ou de toute autre nature accordés
à un pays par un autre doivent être concédés
à toutes les autres parties contractantes ;
> La clause du traitement national qui se traduit par ce
principe selon lequel « l'obligation du traitement national qui veut que
les produits importés soient traités de la même
manière que les
13 MWAH, M, Théories et pratiques du commerce
internationales, Op. cit.
14 ABC des Nations Unies, Op. cit.
30
produits nationaux en ce qui concerne les impôts, les
réglementations commerciales. »
4.2. La suppression des obstacles aux
échanges
C'est la suppression des obstacles tarifaires et non
tarifaires que l'OMC réclame à travers les négociations
commerciales multilatérales. Les obstacles tarifaires sont
identifiés par les droits de douanes qui constituent la forme la plus
ancienne du protectionnisme. Les obstacles non tarifaires quant à eux,
sont une perception d'une somme d'argent au moment du passage de la marchandise
à la frontière nationale tout en ayant une incidence
négative sur le volume des produits commerciaux.
4.3. La réciprocité
Selon ce principe, la théorie de la
réciprocité en relations économiques internationales
consiste par l'identité du droit entre les Etats ; l'équivalence
des droits et la globalité par équivalence des droits.
Ces principes essentiels, élaborés en l'absence
des pays en voie de développement, ont été amendés
et revus en faveur de ces derniers. Ces principes adaptés aux
réalités des pays en voie de développement, portaient sur
les intégrations économiques des pays en voie de
développement :
? Le système général des
préférences ;
? Les mesures commerciales justifiées pour les besoins
de développement économiques ;
? Principe de la non réciprocité dans les
échanges commerciaux entre pays en voie de développement et
occidentaux.
Les aménagements en faveurs des pays en voie
de développement à l'ère de
l'OMC15
Près de deux tiers des membres de l'OMC sont des pays
en développement. Ils devraient jouer un rôle de plus en plus
important au sein de l'organisation en raison de leur nombre et aussi de leur
part croissante dans l'économie mondiale.
L'OMC s'efforce de répondre aux besoins
spécifiques des pays en développement de trois manières
:
15 OMC, 2ème édition
révisée, juillet 2001, pp. 52-58
31
1) Les accords de l'OMC contiennent des dispositions
spéciales en faveur des pays en développement et les pays les
moins avancés.
Le GATT, par exemple, qui est un accord visant le commerce
des marchandises, consacre une section spéciale sur le commerce et le
développement. Celle-ci prévoit entre autre l'application du
principe de la non réciprocité dans les négociations
commerciales entre pays développés et pays en
développement. Ceci voudrait dire que lorsque les pays
développés font des concessions commerciales aux pays en
développement, ils ne doivent pas attendre de ces derniers qu'ils
présentent des offres comparables en contre partie.
Toujours en vertu du GATT, les pays développés
peuvent accorder des concessions spéciales aux pays en
développement sans être tenus de le faire pour tous les membres.
Il s'agit là, du principe du « traitement spécial et
différencié. »
L'Accord général sur le commerce des
services16 (ABCS) autorise de même les pays en
développement à bénéficier du traitement
préférentiel dans le cadre des dispositions relatives à
l'intégration économique.
2) Les accords de l'OMC prévoient d'autres mesures en
faveur des pays en développement et les moins avancés telles que
:
? Prolongation des délais pour la mise en oeuvre de
leurs engagements (dispositions dans la plupart des accords de l'OMC) ;
? Dispositions visant à accroître les
possibilités commerciales des pays en développement et les moins
avancés par une amélioration de l'accès aux marchés
(accords sur les textiles, sur les services, sur les obstacles techniques au
commerce, etc.) ;
? Dispositions prévoyant différents moyens de
soutenir les pays en développement (par exemple : aider à
s'acquitter des engagements concernant les normes relatives à la
santé des animaux et à la préservation des
végétaux et à renforcer leur secteur national des services
de télécommunication).
16 Accord général sur le
commerce des services, art. 5 de l'ABCS
32
3) Leur assistance juridique fournie par le
secrétariat.
Le secrétariat de l'OMC compte, parmi son personnel,
des conseillers juridiques spéciaux qui aident les pays en
développement et les moins avancés, parties à un
différend porté devant l'OMC, en leur donnant des avis
juridiques.
Ce service offert par la Division de la Coopération
technique, a déjà été utilisé par plusieurs
pays en développement. Mais l'OMC accorde une attention
particulière aux pays les moins avancés.
Quand le cycle d'Uruguay s'est achevé à
Marrakech en 1994, les ministres avaient proposé que les mesures de
réduction de droits de douane et des obstacles non tarifaires convenus
pour les produits présentant un intérêt pour ces pays
(moins avancés) soient mises en oeuvre à l'avance.
Ils ont reconnu, par exemple, que certains des engagements
pourraient avoir un effet néfaste sur quelques uns des pays les moins
avancés. Citons à ce sujet l'exemple de la réduction des
subventions à l'exportation pour les produits agricoles. Cette
réduction peut provoquer une hausse des prix de certaines denrées
alimentaires importées par ces pays.
Ainsi, les ministres ont publié une décision
indiquant que la situation ferait l'objet d'une surveillance du comité
de l'agriculture. Cette décision s'applique aussi aux pays en
développement qui importent les produits alimentaires. Elle
précise également que ces pays peuvent être admis à
bénéficier d'une aide d'ajustement fournie par d'autres membres
de l'OMC et par des institutions financières internationales comme la
Banque Mondiale et le Fonds monétaire international.
Plus tard en 1996, les participants à la
première conférence ministérielle de l'OMC, tenue à
Singapour17, avaient adopté un plan d'action en faveur des
pays les moins avancés. Ce plan prévoyait que des efforts
spéciaux seront déployés pour aider les pays les moins
avancés du monde par le renforcement de leur capacité de
participer au système multilatéral.
A ce sujet, les pays développés avaient promis
de réfléchir au moyen d'accroître l'accès à
leurs marchés pour les importations en provenance des pays les moins
avancés et d'envisager, par exemple, la possibilité
d'éliminer totalement les droits de douane.
17 OMC, 2ème édition
révisé, juillet 2001, Op. cit.
33
A part tout ce qui vient d'être dit sur les pays les
moins avancés, ceux-ci peuvent demander au Directeur
Général de l'OMC ou au Président de l'organe de
règlement des différends d'aider les parties à
régler le différend en offrant sa conciliation et sa
médiation ou par tout autre moyen (mission de bons offices) lorsqu'un
différend concerne un des pays les moins avancés. Cette
possibilité existe pour toutes les affaires soumises au règlement
des différends, mais il faut en principe l'accord des deux parties.
Cependant, il peut arriver que lorsqu'un des pays les moins
avancés fait la demande, aucune solution n'ait été
trouvée après le premier stade (c'est-à-dire consultation
entre les parties), le Directeur Général ou le Président
de l'organe de règlement des différends doit offrir ses services
pour essayer de contribuer au règlement du différend avant qu'une
demande d'établissement d'un groupe spécial ne soit faite.
Enfin en 1997,18 une réunion de haut niveau
des pays les moins avancés s'est tenue à Genève. Celle-ci
avait réuni l'OMC, la conférence des Nations Unies pour le
commerce et développement (CNUCED) et le centre de commerce
international (CCI).
A leurs côtés s'étaient joints le FMI, la
Banque mondiale et le Programme des Nations Unies pour le
Développement.
L'un des résultats du plan d'action était
l'élaboration d'une approche intégrée commune pour aider
les pays les moins avancés à utiliser plus efficacement le
système commercial.
Notons enfin que l'OMC, depuis sa création, sert de
cadre aux négociations qui ont abouti à l'ouverture des
marchés dans le secteur de télécommunication, du
marché informatique et des services financiers. Elle a contribué
au règlement de plus de 190 différends et continue de superviser
l'application des accords lors des négociations commerciales
internationales au cycle d'Uruguay round.
L'OMC compte 135 Etats membres. Son organe directeur est la
conférence ministérielle qui se réunit tous les deux ans.
Le conseil général gère quant à lui les affaires
courantes.
18 OMC, 2ème édition
révisé, juillet 2001, Op. cit.
34
|