§3. En Libye
Au début de l'insurrection, le chef de l'État,
guide de la révolution libyenne, avait d'abord dénoncé
l'instrumentalisation d'une fraction de sa population pour servir la cause
étrangère, notamment celle des occidentaux et avait, à cet
effet, promis de réprimer violemment les manifestations dans son pays en
soulignant qu'elles voulaient troubler l'ordre établi et favoriser
l'infiltration du groupe extrémiste islamiste d'Al-Qaïda sur le
territoire national libyen. Il déclara de ne jamais quitter le pouvoir
en défendant la Libye jusqu'au dernier souffle et aux dernières
gouttes de son sang et accepta de mourir en martyr de la révolution.
Dans un équilibre fragile entre fidèles et opposants, de
stabilité et développement économique relatif, le colonel
Kadhafi avait su préserver son pouvoir. De la même manière
il n'avait jamais mis en avant l'un de ses fils, pour éviter la
montée d'un successeur potentiel.
Par la suite, le guide avait menacé l'Union
européenne « de cesser de coopérer dans la lutte contre
l'immigration si elle continuait à « encourager » les
manifestations dans le pays ». De plus, exerçant un chantage,
Tripoli avait menacé de nationaliser les sociétés
européennes présentes sur son territoire.
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