§2. EXERCICE DE LA PROTECTION CONSULAIRE DANS LA PRATIQUE
CONGOLAISE : LE CAS DES ETUDIANTS CONGOLAIS EN INDE
A. BREVE PRESENTATION DE LA SITUATION
Vingt et un étudiants congolais ont été
arrêtés après une bagarre survenue samedi 15 juin à
Jalandar-Penjab avec des Indiens. La bagarre selon les étudiants indiens
a été occasionnée par la colère venue du
comportement des étudiants congolais qui font la cour aux filles
indiennes sous forme injurieuse à l'endroit des indiens ; ils l'ont
qualifié de viol. Il faut aussi noter le fait que l'accusation s'est
poursuivie en leur imputant la profanation des divinités indiennes.
Tard, dans la soirée, l'ambassadeur de l'Inde en République
démocratique du Congo, Manohar Ram a affirmé que dix-sept de ces
vingt et un étudiants congolais arrêtés avaient
été libérés. Peu avant cette annonce, son homologue
de la RDC avait annoncé qu'ils pourraient être mis en
liberté provisoire en date du jeudi 20 juin, en attendant la
procédure judiciaire pour faire classer cette affaire. Manohar Ram a
ajouté que les quatre autres seraient libérés dans
peu de temps. Suite aux efforts spéciaux du ministère des
Affaires extérieures de l'Inde, dix sept étudiants ont
été libérés, quatre seront relâches
très bientôt âpres quelques procédures
judiciaires », a déclaré Manohar Ram. Le diplomate
indien dit tout de même avoir regretté les incidents qui ont eu
lieu dans la matinée à Kinshasa, et demande aux Congolais de
préserver la paix, le calme et le respect des uns et des autres. Dans sa
réponse à la question orale lui posée, le vice-ministre
des affaires étrangères a fait cas de la « vigoureuse
réaction » du gouvernement afin d'exiger leur
libération. Signalons que l'ambassade de la RDC en Inde n'en a
été informée que tardivement d'où sa
réaction tardive et quelque peu contradictoire de celle de son homologue
indien. Tout ceci est de nature à nous faire des réflexions sur
l'efficacité de sa mission. C'est ainsi que le classement judiciaire
dont il a fait mention dans sa déclaration a été attendu
alors que les concernés avaient déjà obtenu leur
libération suite à la pression autant du ministère des
affaires étrangères de la RDC que celui de l'Inde et de son
ambassadeur en RDC. C'est ainsi que celui-ci a tout mis en mouvement pour
permettre à so homologue congolais de rencontrer et de dialoguer avec
les étudiants, les autorités académiques ainsi que les
autorités de police.
Il faut donc noter la faible présence des
autorités diplomatiques congolaises dans la résolution de ce
problème.
Il y a aussi lieu de noter les expulsions des congolais
au Congo-Brazzaville. Malgré leur caractère massif, il a fallu
l'intervention du gouvernement à Kinshasa pour que la situation trouve
solution. C'est dans ce sens qu'un peu plus tard, cinq cents étudiants
expulsés avaient été autorisés à s'y rendre
de nouveau. Il y a lieu de se poser rationnellement une question sur le
rôle de l'ambassadeur de la RDC au Congo-Brazzaville dans cette
situation. Il semblerait évident d'affirmer que la gestion du
ministère est centralisée à Kinshasa ou bien, dans une
autre hypothèse, que les diplomates t consuls existent bien mais ne sont
pas dotés des compétences, des moyens ou des pouvoirs
nécessaires pour l'exercice de leurs fonctions.
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