c) Avis des usagers sur la gestion actuelle des points
d'eau
L'observation de la figure 12 montre que plus du trois quart
des usagers enquêtés ne sont pas satisfaits de la gestion
actuelle. Les griefs exprimés cours des échanges, s'analysent en
terme de mauvaise gestion, de dilapidation des recettes, de non versement des
recettes à la banque locale et de manque d'entretien des
équipements. C'est aussi l'avis des élus locaux qui se
préparent à changer le système de gestion.
frequenoe ...
80
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76
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70 60 50 40 30 20 10 0
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10 9
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5
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Mauvaise gestion Gestion passable Bonne gestion sans reponse
Appréciation
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Figure 12: Appréciation de la gestion par les
usagers
Source : résultat d'enquête de terrain,
août 2009
d) Entretien des ouvrages et la gestion des pannes
L'entretien des ouvrages simples se fait, le plus souvent par
des artisans réparateurs formés et recyclés par le Service
de l'Eau. D'après les Comités de Gestion des Points d'Eau, ils
sont payés à partir des recettes épargnées. Dans le
cas de l'Adduction d'Eau Villageoise, selon les techniciens du Service de l'Eau
approchés pendant les investigations de terrain, la maintenance a
été confiée par le projet qui a réalisé le
réseau, dès sa mise en service en 1992 à une
société professionnelle sous contrat pour une durée de
cinq (5) ans. Mais le contrat n'a pas été renouvelé faute
de suivi. Depuis lors, ce sont des plombiers et hydro-mécaniciens qui
sont commis à la volée pour des interventions ponctuelles. Les
pièces d'usure courante sont les robinets de puisage, raccords,
compteurs de distribution ou tuyauteries. Quand il s'agit de panne lourde ou si
les pièces de rechange ne sont pas sur le marché local, les
populations souffrent de manque d'eau pendant tout le temps que dure le
processus de réparation.
56
Actuellement, le compteur tête forage est en panne
depuis près de deux ans. Ainsi l'eau produite n'est plus
évaluée. C'est alors la porte ouverte à la mauvaise
gestion, puisque le principal outil de contrôle n'est plus fonctionnel.
La Mairie, par son Service Technique est entrain de prendre les dispositions
avec l'appui du Service Eau pour sa réparation.
e) Prix de vente de l'eau
L'eau est vendue par des fontainiers qui sont
rémunérés au prorata du volume vendu. Cela varie entre
50FCFA et 75FCFA par mètre cube vendu totalisé en fin de semaine
ou mois compte tenu de ce qui a été convenu.
Quant au prix de vente de l'eau, il varie selon l'outil
d'approvisionnement et selon le type d'exhaure. Dans tous les cas de figure
l'eau est vendue au comptant à la population. Les tarifs
pratiqués sont les suivants:
Tableau 10 : Répertoire des
prix de vente de l'eau selon le type d'ouvrage
Type ouvrage Bassine de 35 litres
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FPM
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BF de l'AEV
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Prix (francs CFA)
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10
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25
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Source : Enquêtes de terrain, août. 2009
1
6
93
frequence % 1
Trop cher Moins cher Acceptable
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Figure 13: Appréciation du coût de l'eau
par les usagers
Source : résultat d'enquête de terrain,
août 2009
Les usagers se plaignent du coût excessif de l'eau. Il
est à noter que 93% des ménages enquêtés trouvent
que l'eau potable leur revient trop chère compte tenu de leur pouvoir
d'achat très faible (Figure 13). Les recettes sont réparties dans
deux comptes: Un compte de fonctionnement pour les entretiens courants et un
compte de renouvellement des équipements. Les avis sont partagés
en ce qui concerne l'alimentation des comptes. 25% des enquêtés
disent que le versement se fait par trimestre alors que 45% déclarent
qu'il n'y a plus de versement. Les 30% ont refusé de se prononcer sur
cette question. Selon les CGPE, ce sont les pannes
répétées qui consomment toutes les recettes. Ces pannes
sont dues au défaut de maintenance des ouvrages et au manque de rigueur
dans la gestion quotidienne.
Le constat est qu'il n'y a pas un rapport formel entre les
comités et le Service de l'Eau. C'est parfois en cas de panne qu'ils
demandent l'appui du Service de l'Eau. Mais ils reconnaissent que c'est la
Mairie qui est le responsable de ces infrastructures devant la loi. Des
explications ci-dessus présentées, il se dégage que la
gestion communautaire actuelle a montré ses limites surtout avec
l'avènement des communes. Ceci confirme donc la dernière
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hypothèse de l'étude selon laquelle
l'approche de gestion adoptée par la population, ne concoure pas
à une gestion pérenne des points d'eau potable à
l'ère de la décentralisation dans la commune. Des
suggestions pour améliorer la gestion actuelle pourraient contribuer
à un changement positif dans la vie des populations lacustres.
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