4. Stratégie de gestion des ouvrages
a) Gestion des ouvrages
Les ouvrages de la commune des Aguégués sont
gérés par les communautés elles-mêmes
constituées en comité. Cette approche d'avant la
décentralisation qui consiste à laisser la gestion des ouvrages
à quelques individus constitués en association ou comité,
n'a pas encore évolué dans les Aguégués. Il s'agit
d'un Comité Directeur de l'Association des Usagers de l'Eau (CD/AUE)
dans le cas de l'AEV et du Comité de Gestion du Point d'Eau (CGPE) dans
le cas des FPM. Les principaux responsables de ces structures sont
exclusivement des hommes qui, malheureusement, ne connaissent pas les textes,
mais organisent des réunions sporadiques de compte rendu et font
à leur manière, le bilan financier de la gestion pour
éviter la pression sociale et les rappels à l'ordre de la mairie,
voire leur destitution. Les mairies ont acquis ce pouvoir depuis
l'avènement de la décentralisation où la loi fait d'elles
les maîtres d'ouvrages.
Mais il est à déplorer que l'approche genre est
très peu prise en compte dans la gestion des points d'eau qui sont
pourtant plus fréquentés par les femmes. Au sien des six
comités de gestion de neuf membres chacun, il y a 11% de femme. Aucun
poste important comme la trésorerie ou la présidence n'est
confié à une femme.
Les enquêtes de terrains ont prouvé que 76% des
usagers ne sont pas satisfaits de la gestion dans la plupart des cas. Les
conflits d'intérêt et les querelles au sein des structures de
gestion ne sont pas non plus de nature à faciliter une gestion efficace
et efficiente des ouvrages hydrauliques réalisés à grand
frais. Le tableau suivant renseigne sur la situation financière des
pompes.
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Tableau 9 : Situation
financière des pompes manuelles
Localités
|
Institution d'épargne
|
N° compte
|
Solde compte
(FCfa)
|
|
CLCAM
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241400-
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Achassoukpamè
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|
112.915
|
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P/NOVO
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17861/6/17
|
|
|
CLCAM
|
241400-
|
|
Aholouhoué
|
|
|
203.754
|
|
AGUEGUES
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1455/6/15
|
|
|
|
241400-
|
|
Vêvi
|
CLCAM
|
|
90. 560
|
|
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1434/6/19
|
|
|
CLCAM
|
241400-
|
|
Dessa
|
|
|
136.433
|
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P/NOVO
|
18390/6/17
|
|
|
CLCAM
|
241400-
|
|
Hèlokanmè
|
|
|
204.793
|
|
P/NOVO
|
17356/6/17
|
|
Source: Résultat d'enquête de terrain,
août 2009
Au regard de ce tableau, on peut comprendre que les
populations ont déjà l'habitude de payer le service de l'eau
même si les conditions de gestion de ces points d'eau restent à
améliorer pour la pérennité des ouvrages.
b) Simulation de la recette annuelle à un point
d'eau
En partant sur la base d'un point d'eau où l'eau est
vendue à 10F la bassine 35 litres comme dans la commune des
Aguégués, avec une moyenne de 50 bassines vendues par jour pour
1an (360 jours), on a 180.000F de recette annuelle. On se propose de
considérer 10% de jour de panne, soit 36 jours ce qui réduit la
recette à 162.000F. En réservant 30% de ce montant pour la
réparation des pannes, 20% pour la rémunération du vendeur
(fontainier), 10% pour les jetons de présence du comité de
gestion lors des réunions et 5% pour les imprévus, le profit net
à épargner fait 56.700F. En l'estimant sur une période de
8ans puisque les ouvrages ont été réalisés en 2002,
ce montant s'élève à 453.600F. Si on se
réfère
54
aux montants recopiés des livrets d'épargne de
ces ouvrages (tableau 9), on constate qu'aucun n'a atteint la moitié de
453.600F obtenus après un calcul fait sur des valeurs minimales. Alors,
on n'a pas besoin d'un audit pour se rendre à l'évidence que la
gestion actuelle n'est pas la meilleure, surtout que les cahiers de recette ont
montré que les quantités vendues par jour sont bien
au-delà des 50 bassines de 35litres considérées dans la
présente simulation.
En épargnant judicieusement ces recettes qui n'ont
l'air de rien (10F la bassine) mais avec l'effet multiplicateur, deviennent des
montants d'investissement, on peut penser à faire l'extension des
ouvrages existants vers les localités non desservies en attendant que
l'état et les partenaires au développement n'apportent leur appui
à nouveau.
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