Section 3. Limites et défauts au
déploiement en local
Comme dans tout projet, j'ai fait face à beaucoup de
réticences de la part des collaborateurs dans le cadre de nos missions
de promotion digitale au sein de la DEC.
3.1. Le manque d'intérêt des
équipes
Au départ, beaucoup ne réalisaient pas
l'importance de notre présence dans un cadre strictement « digital
». C'est d'ailleurs la raison pour laquelle il nous a été
rapporté très vite par notre tutrice de stage que : « On
a marqué `'chargée de promotion digitale» dans ta convention
pour pouvoir avoir une possibilité de recruter une stagiaire. Autrement,
on n'a pas besoin de stagiaire pour le digital, uniquement pour les
activités de prêts immobiliers ». Quelque part, on
pouvait aussi remarquer quelques « discordes » entre les
collaborateurs : pour le directeur, notre mission était bien
justifiée compte tenu de ses objectifs de manager. Pour ses
collaborateurs (le DCPP40 et l'APP41), la transformation
digitale du groupe n'est qu'un effet de mode et il vaudrait mieux de ne pas
faire perdre du temps aux stagiaires alors qu'il y a des suivis commerciaux
à effectuer. Ce fut des semaines très difficiles à
vivre...
40 Directeur Commercial Particuliers et Professionnels
41 Animatrice de la Prescription et des Partenariats
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En outre, les profils « digitaux » des
collaborateurs étaient assez variés. Les uns, plus jeunes,
étaient à l'aise lors des réunions de formation et parfois
s'ennuyaient. D'autres étaient moins avancés et
nécessitaient un b-à-ba relatif aux pratiques digitales.
Dès lors, il fallait preuve de patience, de compréhension.
D'autres encore, du fait de leur portefeuille majoritairement constitué
de clients seniors et donc moins digitaux, voyaient en ces interventions une
importance subsidiaire.
3.2. Déphasage du DFA avec les activités des
conseillers
Plus loin, plusieurs collaborateurs ont trouvé l'usage
des tablettes en déphasage total avec leurs activités
professionnelles. En effet 66% des conseillers pensent que l'utilisation des
tablettes n'est pas utile ou ne sert pas à grand-chose d'après
l'analyse des réponses à notre questionnaire. Ils voudraient que
les applications de travail comme Contact (répertoire de tous
les clients BDDF), IPPI (prêts immobiliers), MAP (suivi
commercial), etc. soient accessibles via les tablettes. L'accès à
leur messagerie et à d'autres applications bancaires est insuffisant
pour eux, car ces applications ne leur serviraient pas assez dans leurs
pratiques quotidiennes.
Seulement, si les applications professionnelles étaient
toutes accessibles dans les tablettes, on risque d'arriver à un manque
d'effectifs physiques en agence, le travail pouvant se faire à
distance.
Il est tout de même nécessaire de rappeler que
ces barrières sont progressivement tombées au fur et à
mesure de la réalisation de nos missions. Aujourd'hui, l'APP peut
projeter une présentation depuis sa tablette et le DCPP reconnait en
cette transformation digitale une réelle opportunité pour
l'avenir de la banque. Il émet d'ailleurs des doutes sur l'existence des
métiers bancaires à l'avenir avec l'arrivée des Fin Tech.
Avec les autres collaborateurs, on est passé du « Ingrid, on en
a rien à foutre dans notre DEC » à « Ingrid,
s'il te plaît peux-tu nous caller un rendez-vous pour une réunion
digitale en agence ? On en a besoin là ! ». Mais il a fallu du
temps pour y arriver.
Apports de ces missions à notre casquette de
communicatrice : au terme de ces missions, nous avons renforcé
mes capacités de création et nous avons développé
un esprit de proactivité. Nos capacités en Excel ont
été nettement améliorées : la banque étant
un domaine de chiffres, l'utilisation du logiciel Excel est d'une grande
utilité.
Au niveau personnel, nous avons appris la patience et surtout
compris l'importance de la hiérarchie en matière de
décision (validation) dans un projet. Cela nous a aussi permis
d'apprendre de nos erreurs ou encore d'accepter d'autres idées
même si elles contrarient ou ne
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s'apparentent pas entièrement aux miennes. Une autre
aptitude que nous avons développée, c'est la capacité
à travailler sous pression et à faire plusieurs choses au
même moment.
Nous n'oubliions pas la persévérance et
l'optimisme qui nous ont animée durant tout ce stage. Compte tenu de la
distance et des heures de train à effectuer chaque jour (trois heures de
route entre Nice et Saint Raphaël), les premiers mois se sont
avérés difficiles à passer. Avec les conseils de ma
directrice de mémoire, Mme Laurence Saglietto, nous avons
exploité ces heures de route pour les débriefings de nos
journées ainsi que les comptes rendus. Cela nous a permis d'avancer
considérablement dans la rédaction et la structuration du
présent mémoire.
Figure 20. Chapitre II. La plateforme Est Var
Communities
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