L'union africaine face aux obstacles et défis majeurs du développement de l'Afrique.( Télécharger le fichier original )par Blaise-pascal MONENGABI ELOKO Université de Lisala - Licencice en Droit 2014 |
§3. LE REGLEMENT DE LA QUESTION DE LA DETTE ET LES GRANDES PANDEMIES1. La question de la dette« l'africain vient au monde avec des factures à honorer, alors que l'européen nait ayant à la main des chèques à encaisser »55(*). Cette assertion évoque éloquement que le continent africain est endetté. Pendant que l'occident conforte ses acquis en matière de développemnt, l'Afrique est condamnée à supporter le poids de ses dettes. Donc à demeurer prisonnière d'un cercle vicieux qui consiste à utiliser perpétuellement ses ressources internes pour le remboursement de la dette extérieure. En effet, depuis longtemps, la viabilité de la dette africaine est l'un des problèmes de développement les plus aigus auxquels la communauté internationale doit faire face. La plupart des pays africains ont été confrontés en permanence à des problèmes d'endettement extérieur insolubles. Le stock de la dette africaine était en l'an 2000, de 334,3 milliards de dollars, selon le rapport de BAD sur le développement en Afrique 2001. Sur ce total, ce même rapport indique que, les obligations à court terme se montrent à 38,9 milliards de dollars et celles à long terme à 295,3 milliards de dollars. Cette répartition s'explique par la prépondérance des prêts publics. Soixante dix pour cent (70%) de la dette sont dus à des créanciers publics. Douze pour cent (12) seulement de la dette africaine étaient dus à des banques et des institutions financières et les dix huit pour cent (18)% restant à des créanciers privés. L'endettement extérieur demeure élevé. Il représente en moyenne 60% du PIB de l'Afrique, soit plus de deux fois le niveau des exportations. Près du quart des recettes des exportations a été consacré au service de dette extérieure. Par ses effets pervers, la dette paralyse le développement car elle accentue l'insuffisance des ressources, aggrave le chômage, détériore les conditions de la femme et l'enfant, augmenté la mortalité infantile, fait croître le nombre de malade du SIDA et affaiblit le système éducatif. Certains pays à faibles revenus risquent de voir leur endettement s'aggraver sous l'effet de la détérioration des termes de l'échange et de la perte éventuelle des parts des marchés pour les produits primaires, du fait de la chutte de leurs cours. Aussi la lourde dépendance des Etats africains vis-à-vis des sources de financement extérieures en particulier les prêts bilatéraux et multilatéraux a plus contribué au gonflement de la dette extérieure du continent. Notamment dans les années soixante dix et quatre-vingt. Pour de nombreux pays de l'Afrique, le fardeau de l'endettement n'est plus viable. Compte tenu de son ampleur et du niveau élevé des taux d'intérêt combinés à des termes de l'échange défavorables, nombre de pays ne peuvent tout simplement plus honorer le service de leurs dettes sans recourir à un rééchelonnement. La production et les échanges, sont organisées de telle façon que les pays pauvres très endettés ne cessent d'importer davantage qu'ils n'exportent. Donc d'investir davantage qu'ils n'épargnent. Ce qui les amènent à emprunter à l'étranger pour tenter de combler cet écart. Ainsi, la persistance de cette tendance a conduit à une accumulation de dettes à des problèmes de rembourssement. Les capitaux empruntés pour compenser le manque de moyens financiers ayant été soit détournés à des fins personnelles, soit utilisés pour financer la consommations, ou encore investis dans des activités qui n'ont pas pu modifier la configuration des échanges et générer suffisamment des recettes en devises pour permettre le remboursement de la dette. Dans le but de soulager donc l'Afrique du fardeau que représente son endettement, l'UA doit encourager et même susciter, ou encore négocier des initiatives en faveur de l'annulation de la dette dans le cadre des pays pauvres très endettés sont en cours depuis 1996. Mais elles doivent être motivées et soutenues par une coalition de tous les Etats africains qui vivent presque tous la même situation d'endettement56(*). Enfin, l'UA qui vise l'instauration d'un mieux être chez les populations et le développement du continent tout entier doit trouver les moyens de bien gérer l'endettement et veiller à ce que l'Afrique en sorte définitivement. * 55 EZZAHF AL AKHDAR « la dette de l'Europe envers l'Afrique : le temps d'honorer les arriérés », , édition spéciale. * 56 A ce propos, le représentant démocrate noir Américain de l'Etat de l'Illinois, JESSE JACKSON Junior dans son projet de loi « Hope for Africa », la dette dont les efforts d'allègement sont encore trop lents et trop maigres doit constituer pour les Etats africains un combat prioritaire. Son annulation permettrait à l'Afrique de rétablir l'équilibre et d'avoir avec les autres continents un échange plus équitable. Mais surtout d'éviter la marginalisation dont elle est actuellement l'objet dans les echanges au plan international. Car on peut s'en rendre compte, le fardeau de la dette fait de l'Afrique un continent otage de ses créanciers qui peuvent lui dicter la conduite à tenir selon leur gré du moment. |
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