L'union africaine face aux obstacles et défis majeurs du développement de l'Afrique.( Télécharger le fichier original )par Blaise-pascal MONENGABI ELOKO Université de Lisala - Licencice en Droit 2014 |
§.2. LE DEVELOPPEMENT DU CONTINENT, BONNE GOUVERNANCE ET DEMOCRATIEA. LE DEVELOPPEMENT DU CONTINENTLes statistiques indiquent chaque année que le développement est inégal sur l'ensemble du globe44(*). L'économie des pays dits développés a abordé en cette fin de siècle un nouvel épisode d'expansionnisme global qui oblige les pays sous développés à se rendre à l'évidence de la nécessité de se réveiller. Les pauvres sont plus en plus pauvres et nombreux en Afrique. Cette situation alarmante est fortement tributaire du ralentissement de la croissance économique du continent. Le rapport annuel 1998 de la BAD indique à ce propos que « les objectifs fondamentaux du développement en Afrique sont l'accélération de la croissance économique et la réduction de la pauvreté45(*). Du coup, ces deux aspects du développement constituent d'autres défis que l'union africaine devra s'atteler à amener le continent à relever. 1. L'accélération de la croissance économique Les efforts que consent le continent pour assurer l'accélération de la croissance économique sont continuellement affectés par un contexte économique mondial financièrement néfaste. Le taux de croissance mondiale a été chuté à 2,2% en 1998 et celui de l'Afrique à 3,2%46(*). La croissance économique de l'Afrique reste fondamentalement tributaire des performances économiques mondiales et des évolutions des marchés internationaux de produits de base. A mesure que les marchés reprennent de la vigueur, la demande pour des produits tels que les hydrocarbures, les métaux et les produits agricoles, base des économies africains devrait repartir. Et avec elle, les perspectives économiques de l'Afrique. Or, en l'état actuel de la situation, les prévisions de la BAD tendent à indiquer qu'à court terme les prix des produits de base, surtout ceux des produits agricoles resteront déprimés. Dans ce contexte, la croissance économique en Afrique se heurte à plusieurs difficultés notammemnt l'état de sous capitalisation dont suffle le continent. Les taux de croissance actuels, selon le rapport 1998 de la BAD résultant de l'introduction des réformes économiques et d'une meilleure utilisation du capital, ne sont pas viables, avec les taux d'investissement actuels. Si le stock de capital s'était accru au lendemain des indépendances et ce jusqu'au milieu des années 70, l'accumulation a marqué le pas dans un certain nombre de pays sur les vingt dernières années. Elle a même régressé dans beaucoup d'autres. Ramené au PIB, l'investissement total est passé en Afrique de 25% au milieu des années 70 à quelques 20% au début des années 90 avec un investissement privé s'élevant à 15%. La faible capitalisation est encore plus prononcée dans les pays à faible revenu où seulement 17% du PIB sont consacrés à l'investissement et où la part du privé ne dépasse guère les 12%. Selon ce même rapport, pour espérer voir se réaliser une croissance durable en Afrique, il faudrait que les taux d'investissement dépassent les 25% sur le moyen terme. Or de nombreux facteurs annihilent les efforts dans ce sens. Et l'UA a un travail colossal à abattre à cet effet. Les conflits sociaux et les guerres civiles qui menent le continent en font une zone d'investissement à risque que redoutent les investisseurs étrangers. Dans une approche globale, l'UA doit mener une politique d'incitation à l'investissement en sécurisant davantage le continent. Par ailleurs, eu égard à l'interaction qui existe entre infrastructures et croissance économiques, il est indispensable de susciter la plus large adhésion des communautés locales, du secteur privé, des pouvoirs publics et des bailleurs de fonds surtout pour le développement des infrastructures. Car elles revêtissent une importante certaine dans l'accélération de la croissance économique parcequ'elles renforcent les capacités de production de l'agriculture, de l'industrie et des services47(*). Leur faiblesse sur le continent représente alors l'une des contraintes majeures du développement. L'infrastructure en Afrique est caractérisée par un faible taux de pénétration, des équipements dépassés et des prestations très médiocres dans certains secteurs notamment, ceux de l'électricité, de la téléphonie, de la distribution d'eau, des ports et des aéroports. Il est donc important pour la relève de l'économie africaine que la demande dans tous ces domaines soit satisfaite. Des infrastructures neuves ou rénovées, surtout dans le secteur du transport et les télécommunications peuvent aider à accroitre les investissements et partant la croissance économique par l'élévation de la production et de la productivité. Toutes ces analyses diagnostiquent et posent les conditions de la croissance économique en Afrique. Elle nécessite pour être menée à bien que des actions concertées, soient les entreprises en Afrique se posent le plus souvent de la même manière. 2. La lutte contre la pauvreté La réduction de la pauvreté devra constituer un objet primordial pour l'UA. Aussi une stratégie efficace de lutte contre la pauvreté doit elle être conçue pour contrer de façon signicative l'avancée de ce mal qui aujourd'hui a atteint des proportions inquiétantes sur le continent. Sur les 600 millions d'africains recensés en 1998, près de 475 millions survivaient avec moins de deux dollars par jour. Cette forte prévalence de la pauvreté qui résulte en partie de l'accumulation d'un déficit considérable dans les infrastructures de base et sociaux, constitue l'une des plaies du continent48(*). Quasiment enlisées dans la pauvreté, les populations africaines continuent de s'appauvrir. Et les experts affirment que l'Afrique est le seul continent à vivre un tel phénomène. Chose plus alarmante, le forum économique mondial (FEM) dans son rapport 2000-2001 sur la compétivité des pays africains, indique que « le continent est pris dans un cercle vicieux de népotisme et de sous développement faisant apparaître d'espoir pour améliorer sa compétitivité et atteindre une croissance viable ». Or, la « croissance économique rapide selon Omar Kabbaj, est une condition nécessaire à une lutte efficace contre la pauvreté ». c'est d'ailleurs pourquoi combattre la pauvreté constitue l'une des priorités de la BAD et devra préoccuper davantage les institutions financières (banque centrale africaine, banque africaine d'investissement, fonds monétaire africain) dont est dotée l'UA (art 19). L'acte constitutif de l'union note clairement dans ces objectifs cette priorité. L'union entend « promouvoir la coopération et le développment dans les domaines de l'activité humaine en vue de relever le niveau de vie des peuples africains »49(*). Cette volonté manifeste d'améliorer les conditions de vie des populations africaines appelle à l'élaboration d'une stratégie commune de la part des gouvernants africains par les biaies de l'union. Elle survirait de cadre d'échange et d'harmonisation des politiques nationales et/ou sous régionales pour repousser la pauvreté. Aussi cette stratégie qui selon les experts de la BAD, doit reposer « sur l'implication de tous les acteurs dans le processus de développement » devra-t-elle s'appuyer sur la pleine participation des communautés locales dans la conception et la mise en oeuvre des projets et programmes50(*). Dans ce domaine, l'expérience du groupe de la BAD pourrait inspirer les nouvelles institutions financières de l'UA. Afin d'accroitre l'efficacité de ses interventions contre la pauvreté, le groupe de la BAD a entrepris la programmation de ses actions par pays et l'amélioration de la gestion du cycle des projets51(*). Cette approche aurait l'avantage de permettre aux institutions financières de l'UA de mieux suivre et de mieux coordonner les stratégies de lutte contre la pauvreté, avec les donateurs, les ONG et la société civile. Ainsi, une fois les zones les plus atteintes ciblées avec rigueur et précision, les actions auront une incidence positive sur la pauvreté. Reconnaissant en outre, le rôle préponderant que joue l'agriculture dans les économies africaines et plus particulièrement dans la réduction de la pauvreté, l'union devra veiller à ce que ce domaine d'activité connaisse un essor particulier. De la performance de l'agriculture dépend de la sécurité alimentaire. Or à mes égards l'insécurité alimentaire est l'image réfléchie de l'état général de la pauvreté. Il faut donc éviter que la famine ou la malnutrition continuent de constituer des menances pour les populations qui ont besoin de vivre et de travailler pour assurer le développement du continent. De même, le développement rural est impératif, car à l'analyse l'on se rend compte que la pauvreté en Afrique concerne principalement les campagnes. Un appui particulier doit donc être accordé aux activités relevant des domaines de la santé, de l'éducation, des programmes communautaires de base, du développemnt de la petite industrie et des initiatives de micro financement. Car elles améliorent l'horizon économique et social des pauvres par la création d'emploi et la génération de revenus. L'UA doit prendre à bras le corps la question du développment du continent afin d'en faire désormais une priorité. Car à n'en point douter, l'heure est au développement et à l'indépendance économique après que l'indépendance du continent soit un acquis. * 44 BAD, Compendium de statistiques sur les opérations du groupe de la banque, 2001, p.72-176. * 45 BAD, rapport annuel, 1998, p25 * 46 BAD, idem. * 47 BAD, rapport sur le développement en Afrique : renforcement de la bonne gouvernance en Afrique, Economica, 2001 * 48 BAD, op. cit. * 49 Art. 19 acte constitutif de l'UA. * 50 BAD, Op. cit, p75. * 51 BAD, politique du groupe de la BAD en matière de bonne gouvernance. |
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