L'union africaine face aux obstacles et défis majeurs du développement de l'Afrique.( Télécharger le fichier original )par Blaise-pascal MONENGABI ELOKO Université de Lisala - Licencice en Droit 2014 |
CHAPITRE DEUXIEME : DEFIS ET OBSTACLES DE DEVELOPPEMENT DE L'UNION AFRICAINE.Au lieu de restaurer les textes de l'OUA, pour la mettre en phase avec les réalités nouvelles de la planète, les dirigeants africains ont plutôt posé les jalons d'une nouvelle organisation panafricaine. La question est alors de savoir à quoi l'ont devrait s'attendre avec cette nouvelle organisation. Quels sont les défis qu'elle est appelée à relever pour assurer au continent un développement durable ? SECTION I. LES DEFIS D'UNE NOUVELLE ORGANISATION PANAFRICAINE§1. LE REGRLEMENT DES CONFLITS ET LE MAINTIEN DE LA PAIX.L'un des plus grands obstacles au développement en Afrique est la prolifération des conflits armés. Même si le nombre de conflits en 1999 et 2006, il y a eu, néanmoins, une résurgence des changements anti constitutionnels et gouvernements et des coups d'Etat ainsi que des violences poste électorales, aggravant ainsi les défis de paix et de securité auxquels est confrontée l'UA35(*). Compte tenu du nombre de pays vivant dans des situations de conflits et post-conflits en Afrique, il est nécessaire de redoubler d'efforts pour répondre aux besoins de développement humain, social et économique des personnes vivant dans ces situations, surtout en raison du fait qu'elles restent les plus éloignées de la réalisation des OMD et des autres objectifs de développement continental36(*). Une multitude de conflits armés jonchent le continent africain. Outre la corne de l'Afrique et la région des grands lacs, théâtres de plusieurs affrontements armés, l'Ouest du continent connait depuis peu une recrudescence des foyers de tensions auxquels l'UA devra trouver des solutions dans la perspective de l'unité du continent. Pour ce faire, elle doit d'abord régler les conflits existants ou lentents, mais ensuite trouver les moyens d'assurer la paix sur le continent. 1. Le règlement des conflits Les conflits menacent sérieusement le développement du continent. Aussi l'UA doit elle pouvoir réagir rapidement lorsque des problèmes se posent. Aujourd'hui, il faut se rendre à l'évidence que rien de durable ne peut se construire dans une atmosphère d'insécurité. Lorsque les guerres ne viennent pas détruire tout ce qui s'est construit parfois sur des décenies, elles empêchent l'évolution et le progrès. Au Libéria et en Sierra Léone, tout comme en Angola, la guerre civile avait emporté plusieurs milliers d'investissement. Depuis que la paix était revenue au Libéria en 1997, le pays n'arrive point à se rélever économiquement, de ses sept (7) années de conflit37(*). Signalons également la situation désastreuse que commette le groupe « BOKO HARAM » au Nigéria, le conseil de paix et de sécurité s'est réuni le 29 janvier, avec la présence de quinze chefs d'Etat, mais en l'absence du Président du Nigeria GOODLUCK JONATHAN, pour lutter contre le terrorisme et notamment BOKO HARAM. L'idée de l'Union Africaine est la création d'une force régionale contre Boko Haram. L'UA a entériné la création d'une force militaire de 10. 000 hommes contre les islamistes nigérians a été proposée faisant appel au financement des Nations Unies. Ce sont des pays membres de la Commission du Bassin du Lac Tchad (CBLT), Tchad, Nigéria, Caméroun, Niger ainsi que le Bénin.38(*) Sur le plan économique, les pays dont les territoires sont le théâtre de guerres ont du mal à rétrouver le chemin de la croissance. Car les guerres empêchent toutes les activités économiques, aggravent l'insécurité et la famine, entraînent l'inflation et bloquent les exportations. Les ressources, la plupart du temps soit investies dans l'acquisition de matériels de guerre. Ainsi, le développement économique est ralenti ou annihilé selon l'ampleur des conflits. Rares sont les pays africains où les ressources naturelles sont aussi abondantes qu'en République Démocratique du Congo. Pourtant la population continue à vivre dans la misère. Il est donc urgent, voire capital que les Etats africains ouvrent le concert au règlement des conflits en s'attaquant de front aux causes profondes de ceux-ci. Le cas de l'intervention des soldats de la paix de la CEDEAO en Sierra Léone, ayant conduit à la conclusion de l'accord de Lomé qui a mis fin au conflit le 07/07/1999, montre bien que les africains peuvent prendre en main la résolution des conflits qui ont lieu sur le continent. L'Afrique doit donc chercher les voies et les moyens d'éteindre tous les foyers des tensions sur son sol. Cela demeure un impératif et même un préalable nécessaire au développement du continent, qui du moins a besoin de stabilité pour connaître le progrès. Selon KOFI ANAN, secrétaire général de l'ONU, « tant que l'Afrique ne sera pas venue à bout de ses conflits, les progrès resteront précaires même dans les pays éloignés du théâtre des hostilités ».39(*) Cet impératif dégagé, c'est à la tribune de l'union africaine, organisation panafricaine qu'il faudra poser le problème du règlement des conflits. Cette approche constitue un héritage légué par la défunte OUA qui déjà a servi de cadre à la résolution de certains conflits restés pendants devront tôt ou tard constitués l'ordre du jour des rencontres au sommet de l'union africaine. Notamment le problème Sahraouie, opposant le Maroc à la RASD40(*). A l'analyse, on s'aperçoit que la question du règlement des conflits en Afrique constitue un défi majeur à relever par l'union africaine. Elle devrait y parvenir dans la perspective de l'unité du continent, mais surtout de son développement intégré. Notons cependant qu'une fois la préoccupation des conflits réglée, il reviendra à l'union africaine de faire en sorte que soit instaurée sur l'ensembble du continent une paix durable d'où un autre défi à relever : celui du « maintien de la paix ». 2. Le maintien de la paix « la stabilité intérieure et la paix extérieure sont inséparables du développement ». Il est donc tout à fait normal et légitime que les africains recherchent ensemble cet idéal, si tel est que le développement du continent est leur objectif commun41(*). Le 24ième sommet de l'union africaine (UA) s'est tenu à Addis Abeba du 21 au 28 janvier 2015. L'évenement symbolique tient en la désignation de Robert Mugabe, comme nouveau Président de l'UA, âgé de 90 ans, cet autocrate au pouvoir depuis trente cinq ans, héros de la lutte contre l'apartheid, a lancé des flèves contre l'occident. Son élection est un symbole de la contradiction des pays africains exprimant un panafricanisme anti-occidental malgré l'impuissance des Etats membres de l'UA de traiter de manière autonome des questions de la paix et de la sécurité ou des épidémies. En effet, nous signalons également la position de l'Union africaine face à la situation anti démocratique troublant la paix et la sécurité au Burundi, l'UA se dit horifiée et condamne « un acte de barbare »42(*). L'une des préoccupations majeures de l'union africaine sera donc de maintenir la paix entre les peuples, au sein des Etats, mais aussi entre les Etats sur l'ensemble du continent. Comme on peut s'en rendre compte, cette tâche de maintien de la paix n'est pas sans difficulté. Les nombreuses crises latentes, l'esprit de revanche et la persistance des comportements xénophobes rendent cette mission beaucoup plus ardue. Pourtant l'UA devra faire de la paix un credo et oeuvrer perpétuellement à assurer les conditions les plus favorables à son maintien sur le continent. Car tout compte fait, dans sa mission d'union du continent, la quête de la paix s'impose à elle comme un défi de premier ordre. Pour ce faire, il importe qu'elle se dote des structures éfficaces et fiables pour assurer la prévention de tout conflit de nature à troubler la stabilité de l'Afrique. A ce titre, l'expérience de l'OUA à travers le mécanisme pour la prévention, la gestion et le règlement des conflits en Afrique devra être améliorée et consolidée dans son volet « prévention » afin de permettre l'anticipation sur toute possibilité d'affrontement ouvert. L'anticipation et la prévention des conflits doivent se faire sur la base d'un répertoire systématique de toutes les zones à risque afin que soit exercé sur celles-ci un suivi permanent pour régler et aplanir les différends avant qu'ils n'atteignent des proportions de non-retour. Le maintien de la paix, suppose par ailleurs l'existence d'une force qui pourrait intervenir si une partie passant outre les résolutions dans le sens d'un règlement pacifique, décide d'utiliser la force des armes. Pareille structure nécessite d'énormes moyens. Et l'UA en plus de songer au comment la constituer, devra inscrire au titre de ses missions, la recherche des moyens nécessaires à son organisation et à son entretien. Aussi, devrait-on remarquer à l'analyse que l'action de l'OUA en matière de prévention des conflits a été surtout efficace lorsqu'il s'est agit de différends portés sur des rivalités personnelles43(*). L'organisation a réussi à les aplanir par l'usage de la « palabre africaine » un type de diplômatie propre à la réalité africaine. Mais dans les cas où les différends ont portés sur des questions frontalières les succès remportés par l'OUA sont restés très maigres ; car l'organisation n'est pas juridiquement équipée pour faire face à ce genre de dissension qui nécessite un arbitrage beaucoup plus délicat à titre préventif, l'UA devra donc se doter de toutes les capacités qui pourront lui garantir un arbitrage qui puisse être accepté par tous les Etats du continent, afin que son intervention en matière de maintien de la paix soit plus crédible et plus fiable. * 35 KOFI ANAN, op. cit, pp110-112 * 36 Plan stratégique de la (U.A. 2009-2012, projet 7), p23, §61 * 37 http// : www.memoireoneline « défis et obstacles de l'union africaine », consulté le 14/06/2015 * 38GUIBBAUD P. Histoire d'un islamisme Sahélien, Paris, l'Harmattan, 2014, p109 ( BOKO HARAM ; Conte-Rendu d'études géostratégiques, 3 juin 2014) * 39 KOFI ANAN, op cit. , pp110-112. * 40 La République Arabe Sahraouie Démocratique est en conflit avec le Maroc. Son admission à l'OUA en 1984 à entrainée le retrait du Maroc de l'Organisation Panafricaine * 41 KANTE BABACAR ; instabilité politique et reconstruction de l'Etat en Afrique, pour un changement de para digme, Saint Louis, 2000, 22P. * 42 www.google.fr/Bujumbura News. * 43 C'est le cas du conflit qui opposait Côte d'Ivoire-Ghana. |
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