CONCLUSION GENERALE ET
IMPLICATIONS DE POLITIQUES
ECONOMIQUES
Ce chapitre présente la conclusion
générale de notre étude, les implications de politiques
économiques qui en découlent, et s'achève par les limites
et perspectives de recherches futures.
VI.1. Conclusion générale
L'assainissement et la restructuration des finances publiques
par la plupart des pays africains à l'instar des pays de la
sous-région en proies aux problèmes de développement, de
réduction de la pauvreté et de raréfaction des capitaux et
d'appuis provenant des pays avancés, imposent plus que jamais aux pays
de la sous-région Afrique centrale à l'instar des pays en voie de
développement à améliorer l'utilisation de leurs
ressources. Le revenu est bien entendu crucial, sans ressources tout
progrès est difficile toutefois les ressources sont rares et les besoins
illimités, ainsi quel que soit les montants que nous y choisissons
d'allouer, ils doivent être utilisés le plus efficacement possible
; d'où l'intérêt de cette étude. L'analyse des
dépenses publiques en général et de l'intervention de
l'Etat en particulier étant des sujets très vastes, nous avons
centré notre attention sur l'analyse de l'efficience des dépenses
publiques de santé et son impact sur la croissance économique
dans la zone CEMAC, afin de voir si le peu d'objectifs atteints en
matière de politiques de santé l'ont été dans une
atmosphère de parfaite rationalisation des dépenses
engagées. Tel était l'objectif principal de notre étude.
Pour atteindre cet objectif, 2 hypothèses spécifiques ont
été postulées : d'une part que les dépenses
publiques de santé sont efficientes dans la zone CEMAC ; et d'autre part
que le degré d'efficience de ces dépenses permet un accroissement
du PIB plus vite que le volume des dépenses engagées.
Mémoire rédigé par AJOULIGA DJOUFACK
Hermann Blondel 71
Efficience des dépenses publiques de santé et
croissance économique en zone CEMAC
Afin de tester ces hypothèses, nous avons eu recours
aux données de sources secondaires sur la période 1996-2013, la
plupart provenant des bases de données de la Banque Mondiale, et de la
base de Kaufman. Nous avons d'abord procédé à l'estimation
des scores d'efficience avant d'étudier l'impact de ces scores sur la
croissance économique des pays de la sous-région.
Les scores d'efficiences ont été estimés
au moyen de la méthode d'enveloppement des données à la
Malmquist (DEA-Malmquist) selon une orientation input. 3 variables ont
été retenues dont un input (dépenses publiques de
santé en % du PIB) et deux outputs (espérance de vie à la
naissance et taux de mortalité infantile). Les résultats de ces
estimations ont montré qu'en moyenne sur la période
considérée, les dépenses socio publiques de santé
ne sont pas efficientes dans la zone CEMAC. Ce résultat pourrait
être dû à la faible sensibilité des indicateurs de
santé par rapport aux moyens qui y sont investis ; ou par ailleurs aux
effets pervers et endémique de la corruption, due à
l'ingérence des pouvoirs publics caractérisée par
l'entretien des missions floues ou complaisantes ne tenant pas compte des
règles de gestion saine nourrie par les soucis d'efficacité. Plus
spécifiquement, 28 ,67% en moyenne des dépenses de santé
ont été gaspillées sur toute la période, soit un
score d'efficience moyen de 0,713 pour l'ensemble des pays sur toute la
période (ce qui infirme ainsi notre 1ere hypothèse
d'étude). Le Cameroun et le Gabon sont les pays les moins inefficients
de la zone, la RCA et la Guinée Equatoriale étant les plus
inefficients.
S'agissant de la vérification de la 2e
hypothèse, 2 modèles de régression du taux de croissance
du PIB ont été formulés à partir du modèle
théorique de croissance à la Solow augmenté (le
modèle MRW). L'un privilégiant la variable dépenses
publiques de santé et l'autre le degré d'efficience de ces
dépenses. La méthodologie retenue était celle des
données de panels. Après avoir effectué les tests
préliminaires sur les données relatives à nos
différentes variables, les paramètres des modèles ont
été estimés par la méthode des moindres
carrés généralisés faisables dû au fait que
le panel bien qu'étant homogène, nos régressions
souffraient d'un problème
d'hétéroscédasticité et d'autocorrélation
d'ordre 1. Les résultats des estimations des paramètres des
modèles à partir du logiciel Stata 12 nous ont amenés aux
principaux résultats suivants : les dépenses publiques de
santé ont un impact négatif et significatif sur la croissance
économique dans la zone CEMAC au seuil 5%, contrairement aux
degrés d'efficience de ces dépenses qui ont un impact positif et
significatif au seuil théorique de 10% sur la croissance
économique dans la zone. Ainsi, une utilisation efficiente des
ressources publiques de ce secteur est porteuse de croissance plus vite qu'une
augmentation de celles-ci.
Ces résultats confirment ainsi notre 2e
hypothèse d'étude et dans la foulée ces conclusions
rejoignent celles d'Ebert, Schuknecht et Thorne (2005), Chemli et Neticha
(2006) et Damas Hounsounon (2009).
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