III.1.2. Concept de croissance économique
Etymologiquement, le terme croissance vient du latin «
crescere » et qui signifie croître, grandir. Alors que dans
le langage courant, le terme croissance est employé dans le cadre
d'évolutions à court terme, les économistes l'utilisent
conventionnellement pour décrire une augmentation de la production sur
le long terme. La notion de « croissance économique »
désigne l'augmentation du volume de la production de biens et services
d'une année sur l'autre (Bastiat, 1850). Pour Jean De Bornier, « la
croissance économique peut être définie comme
l'évolution à moyen et long terme du produit total et surtout du
produit par tête dans une économie donnée ». Selon la
définition de l'économiste français, François
Perroux (1961), la croissance économique est « l'augmentation
soutenue pendant
Mémoire rédigé par AJOULIGA DJOUFACK
Hermann Blondel 18
Efficience des dépenses publiques de santé et
croissance économique en zone CEMAC
une ou plusieurs périodes longues d'un indicateur de
dimension, pour une nation, le produit global net en terme réels »
(Mankiw P. et Taylor M. 2010).
A court terme, les économistes utilisent plutôt
le terme d'« expansion », qui s'oppose à la «
récession », et qui indique une phase de croissance dans un cycle
économique. Par ailleurs, on évoque souvent le terme de «
croissance potentielle » pour désigner l'écart entre la
croissance mesurée et celle qui serait obtenue avec une pleine
utilisation de tous les facteurs de production. Cet écart est minimal au
plus fort d'une expansion. Au sens strict, la croissance décrit un
processus d'accroissement de la seule production économique. Elle ne
renvoie donc pas directement à l'ensemble des mutations
économiques et sociales propres à une économie en
développement. Ces transformations au sens large sont,
conventionnellement, désignées par le terme de
développement économique9.
Plusieurs indicateurs permettent d'appréhender la
croissance économique. Le plus utilisé en pratique est le Produit
Intérieur Brut (PIB) qui correspond
à la valeur marchande de tous les biens et services finaux produits dans
un pays au cours d'une année (Mankiw P. et Taylor M. (2010)).
Il renvoie à l'appréciation d'une augmentation
quantitative. C'est ce que l'on qualifie d'indicateur de dimension dans la
mesure où il décrit des changements de dimension. Il offre une
certaine mesure quantitative du volume de la production. A l'échelle des
ménages, on se sert de l'évolution des « revenus »
comme indicateur du progrès dans la création de richesse. Afin
d'effectuer des comparaisons internationales, on utilise également la
parité de pouvoir d'achat (PPA), qui permet d'exprimer la pourvoir
d'achat dans une monnaie de référence comme le dollar
américain.
L'indicateur du PIB reste cependant imparfait comme mesure de
la croissance économique. Il est pour cela l'objet de plusieurs
critiques. Il ne mesure ainsi pas, ou mal, l'économie informelle.
D'autre part, s'il prend en compte la production des services publics gratuits,
il ne mesure pas l'activité de production domestique.
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