II.3. Dépenses publiques de santé et
état de santé en zone
CEMAC :
Globalement, le continent africain et notamment la
sous-région d'Afrique centrale est l'une des sous-régions du
monde, où les taux de mortalité, particulièrement de
mortalité infantile, demeurent encore très élevés
et l'espérance de vie faible. Malgré les dispositions
administratives prises, la qualité des prestations de services offertes
est encore insuffisante à cause : de l'insuffisance d'équipement;
de l'insuffisance et de la démotivation du personnel de santé; de
l'ignorance en matière d'éthique professionnelle; et de
l'insuffisance des ressources. Les engagements d'Abuja d'allouer 15 % du PIB au
secteur de la santé sont et resteront insuffisantes ; ainsi outre le
niveau des dépenses publiques, la qualité de la gestion des
ressources publiques est une condition forte de l'efficacité des
dépenses.
En effet bien qu'étant un secteur prioritaire, la part
de la santé dans les budgets nationaux est relativement faible soit
environ 2% dans la quasi-totalité des pays membres ou elle atteint 4% en
2009 en Guinée Equatoriale. Toutefois malgré la faiblesse des
ressources allouées à la santé, l'espérance de vie
à la naissance dans tous les pays de la zone a considérablement
augmenté jusqu'aux années 2011 et 2012 avant de connaître
une chute à l'année 2013 suite à la décroissance
des dépenses publiques de santé. Le Gabon, bien qu'étant
le 2e pays qui alloue le moins de ressources dans le secteur
sanitaire après le Cameroun, est le pays ou l'espérance de vie
est la plus élevée entre 1996 à 2013 (60 ans en moyenne
sur la période) ; par ailleurs la RCA est le pays qui alloue le plus de
ressources dans la santé, mais où l'espérance de vie est
la plus faible (soit en moyenne 46 ans). (Confère figure ci-dessous)
Figure 2.4 : Dépenses publiquees de
santé et espérance de vie à la naissance en zone CEMAC
0 0,5 1 1,5 2
Gabon
|
Congo
Cameroun
Tchad Gu
|
RC
|
|
|
|
Dépenses publiques de santé en % du
I
|
inée E. A
IB
Espérance de vie à la naissance
70
60
50
40
30
20
10
0
Source : Construction de l'auteur
à partir des données extraite du WDI de la BM (2014).
Efficience des dépenses publiques de santé et
croissance économique en zone CEMAC
S'agissant de la relation niveau de dépenses de
santé et taux de mortalité infantile entre 1996 à 2013, la
survie des enfants a progressé de manière considérable
dans la zone CEMAC ceci malgré la faiblesse des ressources
allouées, et l'ampleur des pandémies (paludisme, VIH/sida...). La
RCA bien qu'étant l'un des pays qui alloue le plus de ressources dans la
santé, est le pays de la zone où on enregistre le plus grand
nombre de décès d'enfants de moins d'un 1an, soit en moyenne 108%
pour 1000 naissances vivantes. Paradoxalement le Gabon est le 2nd
pays de la sous-région après le Cameron qui alloue le moins de
ressources à la santé (soit 1,4% du PIB), mais où le taux
de longévité après la naissance est le plus faible (49,7
décès pour 1000 naissances vivantes). Ce résultat peut
être dû à la mauvaise allocation des ressources ou de fortes
instabilités politiques qui ont frappé le pays. Ainsi Si les
dépenses sociales sont nécessaires pour un accroissement
potentiel du niveau de vie des populations, leur efficience en est une autre
non moins importante si non plus importante que les autorités doivent
promouvoir.
Figure 2.5 : Dépenses publiquees de
santé et taux de mortalité infantile en zone CEMAC
40
20
0
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1 1,2 1,4 1,6 1,8 2
Dépenses publiques de santé en % du
PIB
Taux de mortalité infantile
120
100
80
60
RCA
Thad
Guinée E.
Cameroun
Congo
Gabon.
Source : Construction de l'auteur
à partir des données extraite du WDI de la BM (2014).
Mémoire rédigé par AJOULIGA DJOUFACK
Hermann Blondel 15
Mémoire rédigé par AJOULIGA DJOUFACK
Hermann Blondel 16
Efficience des dépenses publiques de santé et
croissance économique en zone CEMAC
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