2.4. Réaction de la population kinoise, en
particulier et Congolaise, en général vis-à-vis du
phénomène Kuluna
Réactions de 213 membres d'organisations des
droits de l'homme de la République Démocratique du Congo. Comme
tout congolais et congolaise ; nous, les Défenseurs des droits humains,
sommes toujours opposés à toute sorte d'actes criminels commis
dans la ville de Kinshasa et sur l'ensemble de R.D. Congo par des gangs, les
Kuluna, etc.
Avec la population de Kinshasa, nous avons
salué l'engagement du gouvernement congolais à combattre «
le phénomène Kuluna » par le lancement de « «
l'opération Likofi »57.
56 Entretien de Human Rights Watch avec le ministre de
l'intérieur, Richard Muyej, Kinshasa, 4 septembre 2014, p.16.
57 Déclaration conjointe de 2013 ONGDH, p.1,
paragraphe 1-2-3
71
Pourtant, avec l'opération « Likofi
», les Kinois ont connu plusieurs mois de répit parce que les
« Kuluna » étaient introuvables dans les rues de Kinshasa. On
attendait même que ces hors-la-loi disparaissent comme par enchantement.
L'opération Likofi était d'heureuse mémoire pour la
population Kinoise58.
2.5. De l'entrée en jeu de l'Etat congolais
Les organisations sociales depuis celles des tribus
jusqu'aux systèmes étatiques les plus sophistiqués ont
dû édicter des règles pour régir la vie en
communauté afin de lui assurer un certain ordre qu'on appelle «
ordre public ». Cet ordre, s'il n'est pas respecté, conduirait
à une déviance ou à une anarchie.
C'est dire donc que l'ordre public est un
élément fondamental pour la cohésion sociale sans laquelle
aucune liberté ne pourrait réellement s'exprimer. Mais la
protection et la garantie de l'ordre public ne pouvant résider dans
l'action individuelle de chaque citoyen, il est alors nécessaire que
soit constituée une Force publique59.
La Force publique comprend deux grandes composantes
à savoir ; les éléments civils (la police nationale avec
toutes ses composantes) et les éléments militaires (les forces
Armées ; air, terre mer).
58 Afrique Kongotimes. Info, consulté
le 19 Octobre 2015.
59 Guide de police administrative, police nationale
Congolaise, 1er éd. Eupol RDC, p.11
72
La déclaration de Droit de l'homme et du citoyen (DDHC)
de 1789 en son article 12 dit « la garantie des droits de l'homme et du
citoyen nécessite une force publique, cette force est constituée
pour l'avantage de tous et non pour l'utilité particulière de
ceux à qui elle est confiée ».
A ces deux notions « ordre public et force publique
» s'ajoute le désir de la nation qui est l'expression des
libertés publiques. L'art. 4 de la DDHC stipule à cet
égard que : « le pouvoir de faire tout ce qui ne nuit pas à
autrui est un exercice des droits naturels de chaque homme n'ayant de base que
celles qui assurent aux autres membres de la société la
jouissance de ces mêmes droits... ».
Donc, les libertés publiques s'exercent dans un enclos
de l'ordre dont la sécurité incombe aux forces publiques. Dans le
souci de ne pas voir ces forces monopolisées par un individu, fusse-t-il
commandant de la force publique, le législateur a prévu que la
mise en oeuvre de ces forces ne peut se faire, sauf en flagrant délit,
que sur réquisition de l'autorité civile, responsable du maintien
de l'ordre. Dans le cas de notre thèse l'excellence, l'ex ministre de
l'intérieur Richard Muyej qui réquisitionnait le
Général Célestin Kanyama.
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