Section 2. LANCEMENT ET IMPLICATIONS DE L'OPERATION
LIKOFI
Comme tout Etat d'Afrique, la République
Démocratique du Congo entretient des rapports assez mitigés avec
les ONG qui oeuvrent sur son territoire. En effet, l'Etat congolais pense que
les rapports des ONG vont jusqu'à porter atteinte à la
souveraineté de l'Etat.
2.1. Origine de l'opération Likofi
Le gouvernement de la République Démocratique du
Congo à lancé « l'opération Likofi » le 15
novembre 2013, une opération de la force publique, dirigé par le
commandement de la police visant à mettre fin aux crimes
perpétrés par les membres de gangs criminels organisés
appelés les « Kuluna ».
A la suite du discours du Président de la
République à la Nation en 2013 un conseil supérieur
à la Défense fut convoqué par le chef de l'Etat pour
aborder la question de la réponse du gouvernement à
l'insécurité à Kinshasa et dans d'autres villes.
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2.2. De l'évolution de l'opération Likofi
La ville de Kinshasa était devenue une jungle.
Les gens n'avaient pas le droit de circuler librement. Il y avait de graves
incidents de vol, d'assassinats, et de nombreuses autres exactions par les
Kuluna. Le gouvernement avait décidé de lancer une campagne pour
éradiquer le phénomène Kuluna.
Il y avait établissement d'une cartographie
avec tous les détails sur les Kuluna, leurs noms, surnoms, les endroits
où ils opéraient, leurs complices, etc.
La police à travers son service de
renseignement et aussi avec l'appui des chefs de localités, chefs des
rues et aux patriotes de bonne foi, victimes des actes de Kuluna a pris
plusieurs mois d'études pour bien faire ce travail avant que
l'opération commence.
L'objectif était d'éradiquer le mal, de
conquérir le territoire, de vaincre la peur, et de s'assurer que ce
n'étaient plus les habitants de Kinshasa qui avaient peur mais les
Kuluna qui avaient peur55.
2.3. Les policiers congolais face à
l'opération Likofi
Ils ont été courageux pendant
l'opération, mais accusés par l'ONG de droit de l'homme et
BCNUDH/MONUSCO ainsi que HRW pour exécutions extrajudiciaires et
jugé d'illégalité et de
55 Entretien de HWR, avec la mère de la
victime, Kinshasa, 21 janvier 2014, p.26
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brutalité. Dans certains cas, la police n'a
fait aucune tentative pour cacher sa participation aux exécutions. Au
contraire, les policiers appelaient souvent les habitants à se
rassembler pour regarder le présumé Kuluna qu'ils avaient
tué56.
Parfois, la scène était mal
organisé au point où même les petits enfants curieux
étaient obligés de regarder comment la police passait à
l'exécution les personnes.
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