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Le droit international face à  la protection des minorités en RDC. Cas de Human Rigth Watch et l'opération Likofi en 2013 - 2014.

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par Serge MBEMBE
Université pédagogique nationale  - Licence 2015
  

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3.1.2. Définition

Les défenseurs de l'ingérence humanitaire la justifient principalement au non d'une morale de l'urgence : « On ne laisse pas les gens mourir ». Elle puise son fondement dans la déclaration universelle des droits de l'homme de 1948. Elle se présente comme une oeuvre universelle et éternelle, affirmant que les principes proclamés par elles sont inhérents à la nature humaine46.

Pour eux, une ingérence n'est donc légitime que lorsqu'elle est motivée par une violation massive des droits de l'homme et qu'elle est encadrée par une instance supranationale, typiquement le conseil de sécurité des Nations Unies.

46 DUVERGER H., Droit public, Paris, PUF, 1963, p.14

47 Ibidem

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Entre 1988 et 1991, l'ONU vote trois résolutions destinées à secourir les victimes du tremblement de terre en Arménie, les populations Kurdes d'Irak, les ressortissants de l'ex Yougoslavie menacés par la « purification ethnique ».

Bien que, depuis décembre 1988, la notion d'ingérence humanitaire soit reconnue par le droit international, certains pensent qu'elle aurait dû rester dans la sphère des valeurs strictement morales.

Cette notion est en effet totalement contraire aux fondements des règles de droit international qui dispose qu'un Etat n'est lié par une règle de droit que s'il l'a acceptée en ratifiant un traité ou en adhérant à une règle préexistante47.

Dans la pratique, les actions d'ingérence humanitaire sont toujours réalisées par des contingents nationaux, ce qui peut impliquer deux situations relativement différentes : le droit d'ingérence, terme créé par le philosophe Jean François révèle en 1979, est la reconnaissance du droit qu'ont une ou plusieurs nations de violer la souveraineté nationale d'un autre Etat, dans le cadre d'un mandant accordé par l'autorité supranationale.

Le devoir d'ingérence : est l'obligation qui est faite à tout Etat de veiller à faire respecter le droit humanitaire international. Refusant ainsi aux Etat membres de l'ONU tout

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« droit à l'indifférence », cette obligation n'ouvre, toutefois, aucun droit à l'action de force unilatérale. Elle doit plutôt être comprise comme une obligation de vigilance et d'alerte à l'encontre de telle ou telle exaction qu'un gouvernement serait amené à connaitre.

3.1.3. Les Limites

En dépit des idées généreuses qui placent au premier rang des valeurs comme la démocratie ou le respect de droits de la personne humaine, la notion depuis l'origine suscite le questionnement, voire les critiques.

Dans les faits, une mission d'ingérence est contraire aux objectifs fondamentaux de l'ONU : respect de la souveraineté des Etats et maintien de la paix : l'article 27 de la Charte des Nations-Unies dispose qu'aucune disposition de la présente Charte n'autorise les Nations Unies à intervenir dans les affaires qui relèvent essentiellement de la compétence nationale d'un Etat »48.

Pour les nombreux juristes, la création de ce concept est inutile. En effet, la Charte des Nations-Unies contient déjà de nombreuses dispositions allant dans ce sens. La réelle question ne serait donc pas celle de la création d'un nouveau droit, mais celle de la mise en application de droits déjà existants.

48 Charte des Nations-Unies, chap VI et VII, article 27

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Plus fondamentale que ce problème de droit, l'ingérence humanitaire souffre d'un certain nombre de contradictions qui sont principalement dues à la confusion volontairement entretenu entre droit et devoir d'ingérence.

Il est en effet difficile dans ces conditions de séparer les mobiles humanitaires, des mobiles politiques et de s'assurer du total désintéressement des puissances internationales.

En tous temps et sur tous les continents, bien avant l'existence des Nations-Unies, des considérations idéologiques de toutes sortes ont servi à justifier des opérations à caractère impérialiste ou hégémonique. Il y a toujours un risque que l'humanitaire ne serve que de prétexte à une volonté impérialiste.

Bien qu'elle se veuille universelle, la déclaration des droits de l'homme est fortement influencée par les travaux des philosophes occidentaux et plus généralement par la morale Judéo-chrétienne. L'ingérence a donc toujours été une action dirigée depuis le nord vers les pays du Sud.

Il est donc logique qu'une remise en cause aussi dissymétrique de la souveraineté des Etats se heurte à des réticences très fortes. Notamment de la part des pays du tiers monde qui y voient une résurgence des pratiques coloniales : ainsi le sommet du G77, qui réunit les pays en développement,

L'existence d'arrière-pensées impériales chez les puissances intervenantes, ou simplement la recherche d'une

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condamne en 1990 le « prétendu droit d'intervention humanitaire » mis en avant par les grandes puissances.

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry