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Efficacité de la production agricole et pauvreté au Cameroun.

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par Elie NGASSEU NOUPIE
Université de Yaoundé 2 Soa - MASTER2 EN ECONOMIE 2013
  

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2.1.2. La méthode DEA

L'approche de la DEA est une méthode non paramétrique qui vise à évaluer à partir d'un programme linéaire, l'efficacité relative des unités de prise de décision, les DMU. Contrairement aux méthodes paramétriques qui nécessitent de faire une régression dont les résultats s'appliquent à toutes les DMU, la DEA cherche plutôt à optimiser chacune des DMU.

La méthode DEA (Data Envelopment Analysis), initialement introduite par Charmes et al. (1978), a permis d'étendre l'analyse de l'efficacité technique à des situations multi produits et de rendements d'échelle non constants. D'après celle-ci, la frontière est construite par la technique de la programmation linéaire. Le terme « envelopment » est utilisé pour désigner l'hypothèse selon laquelle la frontière de production enveloppe toutes les observations.

La méthode DEA évalue l'efficacité relative des unités de production comparables et génère les niveaux d'efficacité à partir des informations sur les inputs et outputs des entreprises (Kobou et al., 2009). Elle est fondée sur la programmation linéaire et permet d'identifier des fonctions de production empiriques. C'est une méthode qui se base sur la théorie économique, qui compare toutes les unités similaires en prenant en compte simultanément plusieurs dimensions. Elle détermine la frontière d'efficience du point de vue de la meilleure pratique. Chaque unité est considérée comme une unité décisionnelle (« decision making unit » DMU)4. Les inputs sont des ressources utilisées pour créer des outputs d'une qualité donnée.

La méthode DEA permet d'identifier un ensemble efficace pouvant servir de référence pour les unités de production inefficaces. Les unités de productions efficaces ont des inputs et des outputs similaires à ceux des exploitations inefficaces. Ainsi, elles peuvent servir de référence. La méthode DEA produit une surface de production empirique par morceaux qui, en termes économiques, représente la frontière de production de la meilleure

4 Dans le cas de notre étude, ce sont les unités de production agricole du Cameroun qui transforment des « inputs » en « outputs ».

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Mémoire de Master II soutenu par : NGASSEU NOUPIE Elie

pratique révélée. Les unités de production efficace se situent sur la frontière d'efficacité empirique qui indique le maximum de production qui peut être produit avec différentes combinaisons de facteurs pour une technologie donnée.

Dans la littérature, les deux variantes de la méthode DEA les plus employées sont : le modèle CCR (Charnes, Cooper et Rhodes, 1978) qui suppose les rendements d'échelles constants (CRS model)5 et le modèle BCC (Banker, Charnes et Cooper, 1984) qui suppose les rendements d'échelles variables (VRS model)6. Dans le cas des rendements d'échelles constants, on suppose qu'une augmentation dans la quantité d'inputs consommés mènera à une augmentation proportionnelle dans la quantité d'outputs produits. En revanche, dans le cas des rendements d'échelle variables (croissants ou décroissants), la quantité d'outputs produits est considérée pour augmenter plus ou moins que l'augmentation dans les inputs. La différence de mesure de l'efficacité entre les deux modèles donne l'efficacité d'échelle (Figure 1.5) qui représente le cas d'une entreprise en situation de concurrence parfaite, et qui opère à une échelle appropriée ; c'est-à-dire que son coût marginal doit être égal aux prix du marché de son produit.

Soit une technologie à rendements d'échelles constants (ABOX sur la figure 1.5), à rendements d'échelles non croissants (ABDD'X) et à rendements d'échelle croissants (C'CBDD'X). La mesure de l'efficacité technique obtenue pour l'unité de production E par rapport à la technologie à rendements variables est plus faible que celle obtenue par rapport à la technologie à rendements constants ou non croissants, comme l'illustre cette figure. Ainsi, on en déduit que l'observation E présente, à court terme, des rendements d'échelles croissants et donc que les économies de coûts peuvent être obtenues pour cette unité de production en augmentant son niveau de production. Inversement pour F, qui présente des rendements d'échelles décroissants, c'est en réduisant le volume produit que les économies peuvent apparaître.

5 CRS est la traduction anglaise de Constant Returns to Scale.

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6 VRS est la traduction anglaise de variable Returns to Scale.

Mémoire de Master II soutenu par : NGASSEU NOUPIE Elie

Figure 1.5 : Mesure de l'efficacité d'échelle

Y

A

C

C'

F

B

D

E

O D'

X

Source : Piot-Lepetit et Rainelli, (1996)

Par ailleurs, dans les deux cas (modèle CCR et modèle BCC), on distingue :

Les modèles dits « orientés inputs » si l'on étudie l'efficacité en termes d'inputs ; c'est-à-dire si l'on s'intéresse à l'inefficacité en termes d'excès d'inputs.

Les modèles dits « orientés outputs » si l'on veut analyser l'efficacité en termes d'outputs ; c'est-à-dire si l'on souhaite appréhender l'inefficacité par l'insuffisance d'outputs.

Dans le cadre de notre recherche, nous retiendrons la méthode DEA d'indice de productivité de malmquist, car comme le note Blancard et Boussemart (2006), cette approche est particulièrement adaptée à la modélisation d'une technologie primale multi produits-multi facteurs, sans passer par la fonction de coût dual présupposant l'absence d'inefficacité technique. Il s'agit d'une méthode ne retenant que des hypothèses de libre disposition des inputs et des outputs et de convexité pour l'ensemble de la production. Elle n'impose aucune forme fonctionnelle des fonctions de production et de coût.

La méthode DEA est traitée de façon intensive comme la note Ambapour (2001) par Seiford et Thrall (1990), Lovell (1993), Ali et Seiford (1993) et Charnes, Cooper, Lewin et Seiford (1995).

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Mémoire de Master II soutenu par : NGASSEU NOUPIE Elie

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