1.2 Méthodes de calcul de la PGF
La PGF peut être approximée par deux
méthodes distinctes: l'approche comptable et l'estimation
économétrique.
L'approche comptable est centrée sur le calcul des
relations (5) ou (5'), notons que dans le cas de l'équation (5) les
hypothèses sur les rendements et l'égalisation des prix des
facteurs aux coûts marginaux supposent l'adoption d'une fonction de
production à rendements constants de type Cobb-Douglas.
La production est représentée par le PIB ou la
Valeur Ajoutée, le facteur travail par la force de travail ou le nombre
d'heures travaillées, et le facteur capital par une mesure réelle
du stock de capital. A ce niveau, la principale difficulté
rencontrée réside dans la façon de mesurer les
facteurs.
En relation au capital, une mesure idéale de celui-ci
devrait porter sur le flux, en heures, de services employés dans le
processus de production. Cependant, puisque généralement ce type
d'information n'est pas disponible au niveau agrégé, une approche
alternative basée sur l'évolution de la formation brute de
capital fixe est employée ; il s'agit de la méthode des
inventaires permanents. Soit :
Kt+1 = Kt + It - ?Kt (6)
Kt est le stock de capital physique au temps t, It est
l'investissement brut au temps t et ? représente le taux de
dépréciation du capital.
Après quelques manipulations l'équation (6) peut
s'écrire :
Le stock de capital initial, à un moment donné
dans le temps, est fonction du taux de croissance de l'investissement (g), du
taux de dépréciation et de l'investissement brut initial.
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Mémoire de Master II soutenu par : NGASSEU NOUPIE Elie
A l'aide des équations (6) et (7) il est donc possible
de mesurer le stock de capital dans le temps. Cette méthode suppose
néanmoins, le choix parfois difficile d'un taux de
dépréciation, ainsi que l'adoption d'un taux d'investissement
constant17. De même elle n'intègre pas les changements
qualitatifs du capital.
En ce qui concerne le facteur travail, celui-ci devrait
être mesuré en termes d'heures totales travaillées pour une
période donnée. Mais une fois de plus, le manque d'information
statistique, surtout dans le cas de PED, oblige à utiliser un proxy tel
que la force de travail.
Par ailleurs, la méthode économétrique
porte sur l'estimation, en fonction de l'information disponible, des relations
présentées en (4) ou (4'). Le progrès technique est
dérivé, soit à partir des coefficients de
l'équation estimée (ceci permet d'avoir l'évolution de la
technologie par période), soit en introduisant une constante telle que
suggérée par Barro (1998), dans ce cas on obtient une mesure
moyenne de la PGF.
Le grand avantage de l'estimation économétrique
est la flexibilisation des hypothèses. Tout d'abord il n'est plus
nécessaire de supposer l'existence d'une relation
préétablie entre le prix des facteurs et leur coût
marginal. De même, les rendements peuvent être croissants,
décroissants ou constants, ce qui permet de ne pas avoir à
choisir, dans le cas de la procédure de Solow, une fonction de
production spécifique ou en tout cas de choisir une fonction ayant une
forme plus flexible18. Cependant des problèmes liés
aux erreurs de mesure de certains agrégats, à la
simultanéité des variables et à leur non
stationnarité posent des contraintes assez significatives sur les
procédures d'estimation. Passons maintenant en revue quelques travaux
portant sur l'estimation de la PGF.
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