II.2- Recommandations de politiques
économiques.
Au regard des résultats issus de notre estimation
précédente, nous proposons des recommandations de politiques
économiques qui vont même au-delà du cadre de cette
étude. Ceci dans le but de faciliter aux gouvernements de la zone
l'atteinte des OMD à l'horizon 2015 ; et ainsi que celui de l'atteinte
de leur objectif d'émergence d'ici 2025. A cet égard, nous
proposons :
· La stabilisation des recouvrements fiscaux au sein de la
sous-région
La composition fiscale est un facteur important et
exploitable pour atténuer l'instabilité des recouvrements
fiscaux. En effet, les gouvernements doivent réduire leurs
dépendances envers les taxes commerciales au profit des impôts
indirects nationaux. Autrement dit assurer leurs transitions fiscales (Chambas,
2005). Cette situation est observable actuellement dans certains pays en
développement30. Si l'on en croît Ebeke et Ehrahrt
(2013), les pays qui ont adopté cette recommandation sur la
période 1980-2005, connaissent des niveaux d'instabilités
fiscales modérées. Aussi, cette proposition est de nature
à diminuer la dépendance de nos pays envers l'aide
étrangère. En effet, l'aide extérieure constitue certes
une aubaine pour les pays en développement, mais comme nos
résultats le montrent, elle est source de volatilité de la
croissance économique des pays de la zone (à cause des crises
répétées que connait la planète parmi lesquels la
récente crise financière, la recrudescence du terrorisme
international).
· La stabilisation de l'environnement politique
Les gouvernements de la zone CEMAC doivent mettre en oeuvre
des stratégies pour promouvoir la paix et la sécurité des
biens et des personnes. Notamment, ils doivent éviter le
népotisme en formant et en intégrant toutes les couches sociales
et ethniques à l'exercice du pouvoir, et au développement
économique des pays de la sous-région. Ce qui empêcherait
que l'Etat ne soit perçu comme le lieu d'appropriation du pouvoir par un
groupe de la population, soit ethnique, soit de classe et contribuerait par
conséquent à la baisse du chômage et des tensions
politiques, sources des conflits armés. A cela, pourrait s'ajouter la
création d'une force militaire panafricaine garantissant la paix. En
effet, lors du dernier sommet France-Afrique31, les
30 Voir Ebeke et Ehrahrt (2013)
31 Les 6 et 7 Décembre 2013
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participants ont insisté sur l'urgence à doter
l'Afrique d'une force de réaction rapide, immédiatement
mobilisable, dont la création avait d'ailleurs été
annoncée en mai 2013 lors du dernier sommet de l'Union Africaine. Cette
force, dotée d'un état-major projetable pourrait être
opérationnelle dès 2015, grâce notamment au soutien
renforcé de la France qui a proposé de mettre à
disposition de l'Union africaine des cadres militaires et de former 20 000
soldats africains par an32.
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