Le tableau IV.9 de l'annexe, implique que la
corrélation entre les variables instabilité de la croissance et
instabilité fiscale est de -0,112 ; celle entre cette instabilité
fiscale et le taux d'inflation est de 0,036 et celle entre cette
instabilité fiscale et le logarithme du taux d'ouverture commerciale est
de 0,739. Par conséquent, notre variable explicative
d'intérêt est donc endogène, et les covariances d'une part
entre cette variable endogène et celle du taux d'inflation est non
nulle, et d'autre part, entre notre variable explicative d'intérêt
et celle du logarithme de l'ouverture commerciale est également non
nulle. Dans ces conditions, il nous est possible d'effectuer une
régression en panel à erreurs composées, avec le taux
d'inflation et le logarithme du taux d'ouverture commerciale, constituant nos
variables instrumentales.
Page 47 Page 55
L'estimation par la méthode de notre modèle de
panel à erreurs composées effectué au
chapitre
précédent, nous a fourni les résultats
consignés dans le tableau suivant que nous interprétons :
Tableau IV.10: Estimation du modèle 2. (Variable
dépendante ln_sigma_t_c)
Notes : Toutes les variables
explicatives sont retardées de 4 ans excepté le logarithme de
l'écart-type du taux de pression fiscale.
L'influence d'une variable est en gras-italique lorsque son
coefficient estimé est *= Significatif à 1%, et **= Significatif
à 5%.
Sources : Estimations de
l'auteur sous le logiciel Stata 12
Les résultats présentés dans ce tableau
impliquent que seule la variable élections est non significative. Toutes
les autres le sont soit à 1% (un pour cent), soit à 5% (cinq pour
cent). Les variables peuvent donc être classées en deux
catégories. D'un côté la catégorie des variables qui
ont des élasticités positives à savoir les variables :
élections ; conflits armés ; logarithme de l'écart-type du
taux de pression fiscale et le logarithme de l'aide par habitant. De l'autre
côté, on a les variables qui ont des élasticités
négatives. Il s'agit des variables : logarithme du PIB réel par
habitant et logarithme de la dette extérieure.
Pour la première catégorie de
variables
Les élections présidentielles ont un impact
positif sur la variabilité du taux de croissance économique, mais
non significatif.
Page 56
Les conflits armés ont un impact négatif sur la
volatilité du taux de croissance du PIB des pays de la zone CEMAC. Il va
de soi qu'en périodes de conflits armés, les recettes fiscales
baissent, et entraine par là une volatilité de la croissance
économique. Le cas du putsch manqué en République
Centrafricaine de 2001 le montre ci-bien. En effet, les pertes fiscales
étaient chiffrées pour le mois de juin et juillet 2001 à
respectivement environ 75% et 40%, et le taux de croissance économique
est passé de 3,5% à 2,2% 29.
L'instabilité des recettes fiscales (mesurée
par le logarithme naturel de l'écart-type du taux de pression fiscale) a
un impact négatif sur la variabilité de la croissance
économique. En effet, les résultats montrent avec 5% de chances
de se tromper que toute hausse de l'instabilité des recettes fiscales de
1% entraine une variabilité de la croissance économique de 0,540.
Ce résultat est conforme aux travaux de Ebeke et Ehrahrt (2013).
L'aide par habitant (mesuré par le logarithme du
volume d'aide par habitant), influence positivement la volatilité de la
croissance du PIB. Avec 1% de chance de se tromper, nos résultats
montrent que toute hausse de cette variable de 1% augmente l'instabilité
de la croissance économique de 0,371. Autrement dit, la
dépendance à l'aide est source d'instabilités de la
croissance économique des pays de la sous-région.
Pour la deuxième catégorie de
variables
Le niveau de PIB par habitant a un impact négatif sur
la croissance économique, du fait du signe de son coefficient. A cet
effet, avec une significativité de 1%, nos résultats montrent que
toute hausse de 1% du niveau de cette variable, entraine une réduction
de la volatilité de la croissance économique de 0,421. Autrement
dit, le niveau de développement économique est
négativement corrélé à l'instabilité du taux
de croissance économique. En d'autres termes, l'amélioration du
niveau de vie des populations de la zone CEMAC est de nature à
réduire l'instabilité de la croissance économique.
Le volume de dette extérieure (mesuré par le
logarithme du niveau de la dette extérieure) a un impact négatif
et significatif sur la variabilité de la croissance du PIB. En effet,
avec 1% de chance de se tromper, toute augmentation de 1% du niveau de cette
variable réduit la variabilité de la croissance de 0,924. Ce
résultat n'est pas surprenant car le volume de dette extérieure
constitue des ressources supplémentaires pour les gouvernements. Ces
montants sont ensuite
29 Selon l'Agence France Internationale, Libreville(Gabon), 21
juin 2001 Page 48
Page 49 Page 57
injectés dans l'économie pour le financement des
dépenses gouvernementales, créatrices des externalités
positives qui stimuleront la croissance économique de long terme (Barro,
1991).