Conclusion du Chapitre
Il était question de présenter,
d'interpréter les résultats des estimations et des proposer des
recommandations de politiques économiques pouvant aider la zone CEMAC
à atteindre les OMD d'ici 2015, et à devenir d'ici 2025, un
espace économique intégrer et émergent où
règnent la sécurité, la solidarité et la bonne
gouvernance, au service du développement humain.
Nos résultats font état du fait que : (1) le
niveau de PIB par tête, le capital physique, et le taux d'ouverture
commerciale ont un impact positif sur la croissance économique ; (2) le
taux de pression fiscale et la dévaluation de 1994 ont une influence
négative sur la croissance du PIB ; (3) les conflits armés,
l'instabilité fiscale, le volume d'aide par habitant, influencent
positivement la volatilité de croissance économique ; (4) le
niveau du développement(capté par le logarithme du PIB
réel par habitant), et le volume de dette extérieure ont quant
à eux un impact négatif sur la variabilité de la
croissance économique.
Face à ces constats, nous proposons des
stratégies suivantes pouvant aider la sous-région à se
développer. Il s'agit de : (1) l'augmentation des recouvrements fiscaux
; (2) la réduction de la pression fiscale ; (3) la Promotion de la
transparence et de la responsabilité dans la gestion des deniers publics
; (4) la stabilisation des recouvrements fiscaux au sein de la
sous-région ; et (5) la stabilisation de l'environnement politique. Nous
espérons qu'en appliquant ces recommandations, notre sous-région
pourra assurer sa transition fiscale, et ambitionner de passer à une
croissance moyenne à deux chiffres sur la période 2010-2025 (10%
par an) tel que /recommandé par le Programme Economique Régional
(PER) de la CEMAC.
32 Le nouvel Observateur, le 07 Décembre
2013
CONCLUSION GENERALE
Les pays de la zone CEMAC ont enregistré au cours de
ces dernières années des performances macroéconomiques
relativement fortes et très au-dessus de la moyenne de l'ensemble des
autres pays africains au sud du Sahara. Ces performances sont basées sur
l'exploitation des matières premières notamment le
pétrole. Ce qui rend la sous-région sensible aux
instabilités internationales telles les crises récurrentes (crise
d'endettement, crise alimentaire, crise financière, réchauffement
climatique, terrorisme...) que connait le monde ; et justifie le regain
d'intérêt du rôle de la Puissance publique dans
l'activité économique. A cet égard, l'objectif de cette
étude est de montrer que les pays de la zone CEMAC, ont
intérêt à moderniser leurs politiques fiscales, afin de
disposer d'autres sources de recettes plus stables avant la réduction
progressive des tarifs douaniers. Ceci dans l'optique d'atteindre les Objectifs
du Millénaire pour le Développement (OMD) d'ici la date butoir
2015 ; et de devenir en 2025, un espace économique intégré
émergent, où règnent la sécurité, la
solidarité et la bonne gouvernance, au service du développement
humain.
La théorie derrière l'effet de la
fiscalité sur la performance économique des nations est assez
vaste et constitue l'un des domaines de la macroéconomie
théorique le moins contesté33. La plus part des
modèles théoriques néoclassiques et keynésiens
s'accordent pour montrer qu'une charge fiscale trop élevée a un
impact négatif sur l'activité économique à travers
la réduction du niveau d'épargne et d'investissement, ce qui
réduit l'emploi et l'entreprenariat. Les tentatives de
vérification empiriques par des données de panels, par des
modèles VAR, et même par des séries temporelles rendent
compte du lien négatif existant entre la politique fiscale et la
croissance économiques des pays à travers le monde. Aussi,
l'instabilité des recouvrements fiscaux entraîne celle de la
croissance économique.
Pour mener à bien cette étude, nous avons
utilisé des données couvrant la période 1980-2005 issues
du WDI 2013, de l'oeuvre récente de Keen et Mansour (2010), des
statistiques sur l'éducation de l'Unesco 2013, de la base de
données des institutions politiques, et de la base UCDP / PRIO Armed
Conflict Dataset (Gleditsch et al., 2002) pour analyser la relation entre le
taux de pression fiscale et la croissance économique d'une part, et pour
rechercher une éventuelle causalité entre l'instabilité
des recouvrements fiscaux et la variabilité de la
33 Voire Szarowska (2010)
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ae 52 Page 60
croissance économique de la sous-région d'autre
part. Cette analyse s'est faite grâce à la construction de deux
modèles de panel à effets aléatoires avec variables
instrumentales en relation avec nos hypothèses d'étude.
Nos résultats impliquent que : (1) le niveau de PIB par
tête, le capital physique, et le taux d'ouverture commerciale ont un
impact positif sur la croissance économique ; (2) le taux de pression
fiscale et la dévaluation de 1994 ont une influence négative sur
la croissance du PIB ; (3) les conflits armés, l'instabilité
fiscale, et le volume d'aide par habitant, influencent positivement la
volatilité de croissance économique ; (4) le niveau du
développement(mesuré par le logarithme du PIB réel par
habitant), et le volume de dette extérieure ont quant à eux un
impact négatif sur la variabilité de la croissance
économique.
A cet effet, nous proposons des stratégies suivantes
pouvant aider la sous-région à se développer. Il s'agit de
: (1) l'augmentation des recouvrements fiscaux par l'intégration du
secteur informel au paiement des impôts et taxes, la lutte
énergique contre la fraud fiscale
Page 51 (encourager le civisme fiscal) en menaçant de
dénoncer publiquement les fraudeurs ; (2) la réduction de la
pression fiscale. Afin d'encourager l'investissement national, sous
régional et étranger, moteurs de la croissance, nous proposons
une baisse du taux de pression fiscale sur l'économie de la
sous-région ; (4) la promotion de la transparence et de la
responsabilité dans la gestion des deniers publics. Il va de soi qu'une
administration fiscale bien formée, bien qualifiée, joue un
rôle décisif dans la capacité de la mobilisation des
recettes fiscales ; (4) la stabilisation des recouvrements fiscaux au sein de
la sous-région ; par la réduction de la dépendance envers
les taxes commerciales au profit des impôts indirects nationaux ; et (5)
la stabilisation de l'environnement politique en évitant le
népotisme, en formant et en intégrant toutes les couches sociales
et ethniques à l'exercice du pouvoir, et au développement
économique de la sous-région. Nous espérons qu'en
appliquant ces recommandations, notre sous-région pourra assurer sa
transition fiscale, et ambitionner de passer à une croissance moyenne
à deux chiffres sur la période 2010-2025 (10% par an) tel
recommandé par le Programme Economique Régional (PER) de la
CEMAC.
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