2.1.1.2. Agriculture
a- Définition
L'agriculture dans son acception large désigne l'
« ensemble des travaux transformant le milieu naturel pour la production
des végétaux et des animaux utiles à l'homme5
». En plus donc de la culture des végétaux, sont
également prises en compte les activités d'élevage, de
pêche et de chasse. Du point de vue économique, l'agriculture
représente un secteur d'activité, une activité
génératrice de revenu à partir de l'exploitation des
terres, de l'élevage des animaux, etc. A ce titre, elle contribue
à la formation du revenu national et emploie de la main d'oeuvre. Les
principes d'économie politique peuvent donc s'appliquer à
l'agriculture afin de comprendre les différents mécanismes qui
concourent à son fonctionnement en tant qu'activité
économique. Il s'agit des mécanismes de production, de
maximisation du profit, de formation des prix, d'écoulement du produit,
etc. Ce secteur d'activité a un caractère spécifique pour
l'économie d'un pays : il répond au besoin le plus important de
l'être humain qui est l'alimentation.
b- Spécificités de
l'agriculture
L'activité agricole est dotée de nombreuses
spécificités indispensables à la compréhension de
son fonctionnement. Selon la FAO (2013), on distingue :
? La terre : La terre joue un
rôle particulier dans l'activité agricole. Les techniques
agricoles exigent d'être développées sur
des grandes étendues de terre, les superficies des exploitations
agricoles se mesurent souvent en hectares. L'abondance ou non des terres peut
justifier le système de production pratiqué. Ainsi, dans les
zones où le facteur terre est limité, l'activité agricole
sera plus
5 RNHD, 2015, AGRICULTURE, SECURITE ALIMENTAIRE ET
DEVELOPPEMENT HUMAIN AU BENIN
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Réalisé et soutenu par Codjo Serge ABALLO pour
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EFFICACITE DE LA MISE EN OEUVRE DU PLAN STRATEGIQUE DE
RELANCE DU SECTEUR AGRICOLE AU BENIN
intense en capital ou en travail, contrairement aux zones dans
lesquelles ce facteur est abondant où l'activité sera
extensive.
V' Les conditions naturelles et les saisons : La
dépendance de l'agriculture vis-à-vis des conditions naturelles
et des saisons est très marquée. Elle l'est davantage dans les
pays en développement où la maîtrise des techniques
sophistiquées n'est pas encore un acquis. Cette dépendance
entraîne certaines conséquences : la saisonnalité de
l'emploi des facteurs et le risque. La saisonnalité des facteurs,
même si elle n'est pas spécifique à l'agriculture impose
à la fonction de production agricole des caractéristiques
particulières. On parle par exemple de tomates pluviales, de tomates
irriguées. Quant au risque, aucune activité économique n'y
échappe. En agriculture, au risque classique qui provient de
l'incertitude quant au prix auquel une marchandise sera vendue, s'ajoute une
incertitude sur la quantité de produits obtenus avec des moyens de
production et une technique de production donnée. Un orage peut par
exemple ravager l'ensemble des résultats, une pluviométrie peu
abondante peut entraver le développement normal des plantes, une
épidémie peut détruire la production d'un
élevage.
V' La rigidité de la demande : Concernant la demande
des produits alimentaires, elle est peu sensible aux prix (loi de KING,
1688)6 et au revenu (loi de ENGEL, 1857)7. Il faut tout
de même faire la distinction entre produit alimentaire et produit
agricole. Tout produit alimentaire n'est pas agricole et tous les produits
agricoles ne sont pas alimentaires. Cependant, il apparaît que la
rigidité de la demande alimentaire se transmet pour l'essentiel à
la demande des produits agricoles. Cette situation a pour effet une difficile
intégration de l'agriculture dans une économie en croissance.
6 La loi de King ou loi King-Davenant - dans son
énoncé le plus général- constate les effets sur les
prix d'un défaut ou d'un excédent d'approvisionnement des
produits agricoles de base. La demande et la consommation de ces produits
représentant pour les ménages des postes budgétaires
relativement stables.
7 D'après cette loi, la part du revenu allouée
aux dépenses alimentaires (ou coefficient d'Engel) est d'autant plus
faible que le revenu est élevé.
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