INTRODUCTION
0.1. PROBLEMATIQUE
Bien qu'il y a plusieurs facteurs qui influent sur la
qualité de l'éducation en général et celle de
l'enseignement en particulier, nous pouvons à titre illustratif citer
l'environnementl'interaction
maître-élève les conditions
matérielles, pédagogiques la formation de
l'enseignant, etc. Même si aucune de ces facteurs n'est
théoriquement pas efficace que d'autres, Carron et Ta Ngoc Châu
cité par Christian Grêt1, notent que les
différences des résultats entre les écoles sont davantage
liées à la qualité du maître qu'à la
disponibilité des équipements. A cela, disons que la
qualité du maître est fonction de sa formation, qu'elle soit
initiale ou continue.
Pour Michel Develay2, la formation initiale des
enseignants poursuit a pour objectif de développer les
compétences des enseignants et leur sentiment d'identité
professionnelle. Dans les contenus de la formation, l'on doit voir les
connaissances relevant des champs disciplinaires que les savoirs didactiques et
pédagogiques mais également une formation psychologique.
Les multiples reformes dans le secteur de l'éducation
face au progrès rapide de la science et de la technologie exigent que
les rencontres soient initiées pour aider les enseignants à
relever leurs niveaux et leur permettre d'acquérir des nouvelles
compétences qui les faciliteront pour la mise en oeuvre efficace et
efficiente des programmes d'étude.
Tentant de répondre à la question: « En
quoi la formation contribue-t-elle au développement des
compétences professionnelles ? », Danièle
Houpert3 nous propose six grandes compétences que celle-ci
offre aux enseignants, citons : les compétences du praticien
réflexif, de l'enseignant savant, de l'enseignant
technicien, de l'enseignant artisan, de l'enseignant acteur
social et enfin celles liées à la personne de
l'enseignant.
En insistant beaucoup sur la qualité du maître,
Carron et al cités ci-haut, ils ajoutent qu'un maître
est efficace lorsqu'il possède un style d'apprentissage plus
actif.
Et c'est pour outiller les enseignants de ce style que les
instances gouvernementales africaines attachent une grande importance à
la pédagogie active, participative et créative qui, son
1 C. Grêt (2006), Formation des
enseignants à la pédagogie active et participative en milieu
africain. Elaboration du port folio pour la formation des formateurs,
Thèse inédite, UNKIKS, p.27
2 M. Develay (1994), Peut-on former les
enseignants?, Paris: ESF.
3 D. Houpert (s.d), En quoi la formation
contribue-t-elle au développement des compétences
professionnelles?, in Enseigner, un métier qui s'apprend,
Dossier N° 435.
![](Analyse-des-opinions-des-enseignants-du-primaire-de-Bukavu-au-regard-de-la-formation-en-pedagogie-a2.png)
implication dans l'éducation a fait l'objet des
recommandations de la table ronde ministérielle sur la qualité de
l'éducation qui s'est tenue au siège de l'Unesco du 3 au 4
octobre 2003.
Pour ce qui est de la RDC, dans un numéro
spécial paru en 2006, Gratien Mokonzi4 fait remarquer que le
système éducatif congolais est en crise depuis plus de deux
décennies. A cet effet, la question « Que faire pour redresser
ce système ? » a fait l'objet de débat dans cet
article. Au tour de cette question, plusieurs réponses ont
été proposées et dont les unes insistent sur la
détermination nationale, faite autant la volonté
politique; les autres mettent plutôt l'accent sur la
nécessité de mener au préalable une recherche qui
établirait minutieusement l'état de lieu actuel de l'école
congolaise; d'autres encore soutiennent la restauration
préalable de la dignité du matériel de
l'enseignement,...
Pour cet auteur, toutes ces propositions et d'autres non
préconisées dans cette publication sont de nature à
inciter à l'amélioration de l'efficacité du système
éducatif congolais; l'état de la
dégénérescence de ce système étant si
avancé que tout y parait aujourd'hui prioritaire. A cela, il focalisa
quant à lui son attention plus particulièrement sur
l'instauration de la pédagogie active et participative comme
l'une des moyens susceptibles à contribuer significativement au
rendement de la qualité de l'école congolaise. Cette opinion se
justifie par sa participation à une première session de formation
qui s'est tenue à Kinshasa par la coordination nationale des ECP du 24
octobre au 25 novembre à l'intention des coordinateurs provinciaux et
communautaires, session consacrée justement sur la PAP.
Cet auteur fait de plus savoir qu'il y avait lors de cette
première session de formation une grande confusion chez l'enseignant
congolais entre les méthodes de la PAP et celles dites actives. A la
sortie de cette dernière, il éclaire enfin que l'on n'a pas
encore véritablement atteint l'étape de la PAP en Afrique. La
méthode d'enseignement la plus moderne enregistrée dans les
classes congolaises, il ajoute africaines est sans doute la méthode
interrogative.
Après cette session de formation qui poussa ce
pédagogue à insister sur l'instauration de la PAP dans le
système éducatif congolais, d'autres sessions se sont
organisées dans les quatre coints du pays; et c'est sur celle des
enseignants du primaire que l'on va tenter à analyser les opinions.
Signalons en plus que notre source d'inspiration c'est le port
folio qui était élaboré par Christian Grêt en 2006
pour la formation des enseignants à la PAP en milieu africain.
Vu la dégénérescence du système
éducatif congolais en général et pour la ville de Bukavu
en particulier du point de vue méthodologique (didactique), style
d'apprentissage,
4 G. Mokonzi (2006), La pédagogie active et
participative au chevet de l'école congolaise. In Ecole
Démocratique, mise à jour du 20 avril 2006
~ 3 ~
l'environnement social dans des classes, style de
communication pédagogique, nous allons à l'aide des opinions des
enseignants du primaire répondre à la question ci-après:
« La formation des enseignants du primaire en PAP au cours de leur
carrière enseignante développe-t-elle leurs compétences
professionnelles d'une manière efficace et efficiente ? »
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