2.2.6. Entretien de la cane à sucre
L'entretien de la canne à sucre commence par le
sarclage, le remplacement des boutures manquantes et l'utilisation des
intrants.
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V' Le sarclage et remplacement des boutures
manquantes
Le sarclage ou (kaptou) consiste à arracher
les mauvaises herbes mais aussi permet de rémuer le sol. Il se fait 10
à 15 jours après la plantation à l'aide des
matériels traditionnels tels que la houe la daba, la hiller, etc. Dans
la zone d'étude le prémier sarclage se fait avant ou après
la plantation et sa fréquence varie selon la nature du sol. Au fur et
à mésure que le paysan sarcle son terrain il procède au
remplacement des boutures qui n'ont pas répris ou qui sont
détruites par les termites et les souris. Le remplacement des boutures
manquantes dès le premier sarclage permet d'éviter le
décalage d'âge entre les cannes.
V' Utilisation des intrants
Malgré la fertilité des sols de la cuvette, les
producteurs ont conscience, qu'un sol évolue et qu'il a besoin d'un
amendement pour maintenir et accroître sa fertilité. C'est
pourquoi, ils procèdent à l'utilisation systématique de la
fumure organique et minérale. Les résultats de nos investigations
de terrain montrent que 95% des producteurs utilisent de la fumure organique
qui provient essentiellement de la collecte d'excréments des animaux et
des ordures ménagères collectés au sein de la concession
ou de l'achat auprès d'un charretier moyennant une somme de 200 à
300 FCFA le voyage. En plus de la fumure organique, les producteurs de la canne
à sucre font aussi usage d'engrais chimiques. Nos enquêtes de
terrain montrent que 91,7% des producteurs enquêtés utilisent des
engrais (chimiques), notamment l'urée, le composé azote phosphate
potassium (NPK) et du phosphate diammonique (DAP).
Cependant, force est de constater que la quasi-totalité
des producteurs n'ont aucune notion sur la dose à apporter à
cette plante ni à quelle étape de son cycle
végétatif. Aussi, 87,7% des producteurs utilisent le pesticide
dont 64,3% font un traitement préventif, 16,7% un traitement curatif et
19% font un traitement curatif et préventif.
2.2.7. Système d'irrigation
Il existe deux (2) systèmes d'irrigation: l'irrigation
manuelle et l'irrigation motorisée. Les résultats de nos
enquêtes montrent que 66,7% de l'irrigation est manuelle contre 33,3%
motorisée, tandis que la fréquence de l'arrosage varie selon les
saisons. En saison sèche et froide une (1) séance par semaine par
contre en saison sèche et chaude une (1) séance tous les 3 jours.
L'irrigation manuelle se fait de deux manières:
V' l'irrigation par poquet qui se fait au moyen d'une puisette
et consiste à arroser la jeune plante de la canne à sucre pied
par pied;
V' l'irrigation gravitaire qui se fait au moyen d'une
calebasse, utilise le plus souvent l'eau des puits traditionnels.
L'opération consiste à renvoyer l'eau à l'aide d'une
calebasse à partir d'un monticule de terre localement appelé
«doki» muni d'une cavité dans
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laquelle est déversée l'eau. Cette cavité
est recouverte des herbages ou de vieilles nattes pour éviter
l'infiltration (photo 3. a).
A Doungou, l'irrigation par poquet et gravitaire tendent
à disparaitre, avec l'introduction des forages maraichers et des
motopompes ces dernières années (photo 3. b)
![](Perception-du-changement-climatique-sur-la-culture-de-la-canne--sucre-dans-la-cuvette-de-Doungou-9.png)
Photo 3: a. Irrigation gravitaire à Doungou b. Irrigation
motorisée à Doungou
Cliché : I. Anass (2015)
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