2.2.3. Organisation des producteurs
L'un des plus grands handicaps de la production de la canne
à sucre dans la commune de Doungou est le manque des structures
organisationnelles permettant de développer d'avantage la filière
de la canne à sucre. Ainsi, parmi les trois villages
enquêtés (Doungou Haoussa Kabori et Garin Gao), c'est seulement
à Doungou Haoussa que les producteurs sont organisés en
mini-coopératives : kantoma, Boulboula Hadin Kay et Tallabi.
L'état n'intervient auprès des producteurs que
par la vente à prix modéré des intrants agricoles. Mais,
en 2013, dans le cadre de l'initiative 3N (les nigériens nourrissent les
nigériens), l'état à travers le projet PPI/RUWANMU a
foncé dans le chef -lieu de la commune 132 forages maraichers
équipés des groupes motopompes. Aussi, il est venu en appui
à travers l'encadrement des paysans en techniques et technologies
agricoles par la création d'une école d'adultes
dénommée « Garka makaranta » ou « jardin
école ».
2.2.4. Choix des boutures
Après la récolte les paysans procèdent au
choix des boutures qui vont servir à la prochaine plantation. Ils
sélectionnent généralement les boutures qui portent 3
à 4 bourgeons, qui ne portent pas des bléssures ni des trous
d'insectes ou des maladies mais aussi ayant la même taille.
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2.2.5. Variétés cultivées
Au cours des années 80, 139 variétés de
canne à sucre ont été introduites au Niger et
testées à la station expérimentale de Tillaberi en vue de
l'implantation d'un complexe agro-sucrier sur les terrasses du fleuve Niger.
Six (6) variétés sont retenues comme cannes industrielles et
trois (3) autres comme canne de bouche (INRAN, 1987). La canne de bouche la
plus répandue au Niger est le saccharum officinarum dont les tiges sont
riches en saccharose. Cette espèce regroupe la canne verte et la canne
violette. Dans la commune de Doungou, la canne verte (photo 2. a),
appelée « Kara » fait partie des premières
espèces cultivées, mais en 1977 un paysan a introduit la canne
violette depuis Mai Aduwa (Nigeria). C'est la tige de cette dernière qui
a été coupée en morceaux et ensuite replantée.
Depuis lors, la canne violette remplaça progressivement la canne verte.
De nos jours la canne violette appelée « kantoma »
est la plus cultivée dans la zone (photo 2. b). Le choix de cette
variété s'explique d'une part par le fait que la canne verte ne
peut plus supporter les conditions climatiques actuelles mais aussi pour des
raisons économiques car la canne violette est de très bonne
qualité avec des tiges grosses et longues, très tendres et
juteuses comprenant 10 à 15 talles par touffes et elle est plus
recherchée sur le marché comme exprimés par 83,33% de la
population enquêtée.
Photo 2: a. Canne à sucre verte à Doungou b. Canne
à sucre violette à Kabori
Cliché : I. Anass (2015)
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