§2. La Chine républicaine
Commençons par démontrer que la Chine cessa
d'être un empire à la suite des insurrections, causées par
des nationalistes ayant contesté la mauvaise politique qui avait
mené à des guerres d'opium eux fois de suite, mais aussi par la
défaite de la Chine face au Japon. En effet, la guerre de l'opium
asphyxia l'économie chinoise à cause de dommages payés
à la Grande Bretagne. La Chine perdra Hong-Kong et des sommes colossales
à l'issu de cette guerre qui avait été
déclaré par l'Empereur le 29 janvier 1841. Elle perdu au Taiwan y
compris les îles Pescadores et la presqu'île du Liaodong, lors de
la guerre avec le Japon, laquelle guerre était due à propos de
controverse sur la Corée, royaume se trouvant entre les deux empires. Ce
sont là les causes de la chute de l'empire chinois, lesquelles causes
contribuent grandement à l'émergence des mouvements
nationalistes.
En effet, les paysans en colère créent une
société secrète (yihetuan) opposée à la
présence étrangère, connue sous le nom de Boxers. Les
boxers comme le dit Mwayila Tshiyembe, se soulevèrent, envahirent les
missions catholiques, assiègent les légations
étrangères, tuent les prêtres ainsi que l'ambassadeur
allemand Von Ketteler. Les puissances étrangères présentes
en Chine depuis la guerre de l'opium réagissent aussitôt,
obligeant l'impératrice Cixi à s'enfuir de Pékin. Mais
malgré les dommages que la Chine devait encore de nouveau payer aux
puissances étrangères à cause des insurrections et
soulèvement, les rebellions des provinces se généralisent
et finissent en 1901 par des soulèvements populaires, dirigés par
le Tong Meng Hui (qui deviendra plus tard Kuomintang à la tête de
laquelle se trouve
122 122 Chaliand, R., et Regneau, J., op.cit., p.110
83
Sun Yat Sen. L'empire est en fin aboli et la République
de Chine proclamée, mettent ainsi fin à 2000 ans de domination
impériale. La Mongolie extérieure prend de même son
indépendance, vers 1908123.
Le 25 décembre 1911, Sun Yat Sen est élu
président provisoire de la nouvelle république de Chine à
Nanking, contrôlant 16 de 22 provinces chinoises. Il en est ainsi car le
pouvoir impérial n'a pas totalement caputilé, il y a encore des
coins du pays qui soutiennent encore l'idée de l'empire. Le 1er janvier
1912, la première démocratie d'Asie voit le jour sous la
présidence de Sun Yat Sen. Son premier acte est de demander à
toutes les provinces de déléguer leurs sénateurs à
la constituante (l'assemblée nationale de la république de
Chine). Cette chambre élabore une constitution provisoire ainsi que
diverses lois pour la nouvelle république.
Toutefois, l'auteur souligne que le pouvoir de Sun-Yat-Sen
n'est pas effectif, car la résistance impériale des provinces du
Nord existe encore. D'où il fallait recourir à un grand chef
militaire du Nord Yuan Shikai qui contrôle et maitrise bien
l'armée du Nord. Celui-ci les conditionna d'être président
de la république, un accord est conclu et Yuan Shikai force l'empereur
à abdiquer. Sun Yat Sen tente de force à revenir au pouvoir, mais
en vain, il s'exila au Japon. Après la mort de Yuan Shikai en 1916, Sun
Yat Sen revint au pouvoir élu en 1921 comme président du
gouvernement national à Guangzhou124.
En 1923, il édicte trois principes du peuple et la
constitution de cinq Juans dont le but principal est d'établir la paix,
la liberté et l'égalité pour les citoyens de la Chine. Il
prôna l'idéal de fraternité universelle issue du
nationalisme du peuple, respect de la constitution (avec trois pouvoirs aux
quels il ajoute deux autres pour remédier aux faiblesses de la
démocratie occidentale, il prône également
l'égalité de classes sociales, rejetant ainsi le capitalisme et
la solution pour lui ici c'est l'étatisation des moyens de production,
pour contrer l'instabilité économique. Il repense l'armée
pour contrer les seigneurs de guerre, c'est pourquoi en 1924, il
123 Mwayila, T., op.cit., pp. 241-242
124 Idem, p. 242
accepte l'aide du parti communiste crée en 1921 et
forme un gouvernement nationaliste à canton. Il demande de même le
soutien militaire à l'URSS par le biais du Kuomintern, afin de
conquérir les provinces rebelles et de pacifier la Chine, mais il meurt
en 1925, laissant son oeuvre inachevée125.
Il faut noter qu'après la mort de Sun Yat Sen, il eut
des vagues des conflits entre Wang Jingwei qui le succéda et qui
était le chef de l'aile gauche au parti communiste d'une part, et Tchang
Kai-Chek qui dirigeait l'aile droite de Kuomintang. Ces deux personnages
s'accusaient mutuellement des complots. Des soulèvements communistes se
succèdent, menés soit, par Zhou Enlai à Nauchang, soit par
Mao Zedong à Hunan et Jiangxi où il crée un gouvernement
des soviets. La troupe de Tchang-Kai-Chek écrase le soulèvement
te Mao réussit à s'en fuir126.
Dès lors, la Chine devint un théâtre de
guerres de fraction et de soulèvement populaires des différents
camps. Mais la guerre qui eut lieu entre la Chine et le Japon (1931-1945)
réunit les différents protagonistes, qui, aidés par
l'URSS, écartèrent le danger.
Toutefois, le 21 janvier 1949, face aux désastres
militaires, Tchang-Kai-Chek démissionne de son poste de président
de la république pour tenter une négociation avec les
communistes, les pourparlers tournent court le 20 avril 1949. Le premier
octobre 1949, Mao au balcon de Tian an Mer, proclame officiellement à
Pékin la république populaire de Chine. Tchang Kai Tchek se
réfugie à Taiwan, désormais la république de
Chine.
A l'issu de la guerre, la Chine a deux Etats et deux
gouvernements : la République populaire de Chine avec Mao et la
République de Chine avec Tchang Kai Tchek. La guerre froide et la
politique de containement aidant, les Etats-Unis et l'URSS prennent faits et
causes pour les deux Etats. Aucun traité de paix n'est signé
entre les deux pays.
125 Mwayila, T., op.cit., pp. 242-243
126 Idem, p.243
85
Pékin considère Taiwan comme une province
rebelle, tandis que Taiwan n'affirme pas formellement son
indépendance127.
§3. La république populaire de la Chine
(Maoïste et post-Maoïste)
3.1 Chine Maoïste
Mao Zedong, communément appelé « Mao de la
Chine », accède au pouvoir en 1949. Ses axes prioritaires de la
politique étrangère sont :
? le respect mutuel de la souveraineté, de
l'intégrité territoriale, de l'égalité des Etats et
des avantages mutuels
Il avance comme idée lors de la deuxième session
plénière du comité central du parti communiste chinois
d'un « nouveau départ » d'après laquelle il faut mettre
la maison en ordre avant d'éviter les hôtes. Il s'agit ici, comme
nous l'a dit cet auteur, d'une rupture avec la politique
étrangère de la République de Chine, qui, selon lui,
paraissait sagassante. Désormais la RPC renonce à toutes les
relations diplomatiques que le gouvernement du kuomintang avait établies
avec les pays étrangers, y compris les traités signés et
les missions diplomatiques accréditées. Les nouvelles relations
diplomatiques devraient être construites avec d'autres pays sur base de
principe de « respect mutuel de la souveraineté et de
l'intégrité territoriale, de l'égalité des Etats et
des avantages mutuels128.
? Choix de l'alliance avec le camp socialiste dirigé par
l'Union soviétique :
Selon Mao, les Etats-Unis se tenaient sur le côté
opposé au peuple chinois et le Koumintang soutenu dans le lancement de
la guerre civile. En outre, après la naissance de la Chine nouvelle, les
Etats-Unis ne se sont pas réconciliés avec leur défaite en
Chine. Ils ont procédé à une intervention armée
contre la Chine alors que l'Union soviétique a longtemps
sympathisé et renforcé la révolution démocratique
nationale du peuple chinois.
127Mwayila, T., op.cit., p. 248 128 Idem,
pp. 248-249
? Indépendance d'intégrité territoriale et
souveraineté : cas de Taiwan
Cet axe est défini lorsque le comité national de
la politique du peuple chinois de la conférence consultative tient sa
première session à Beijing. Ce comité adopte le programme
commun disposant que « le principe de la politique étrangère
de la République populaire de Chine est la protection de
l'indépendance, la liberté, l'intégrité,
l'intégrité du territoire et la souveraineté du pays, le
maintien de la paix durable et de la coopération amicale entre les
peuples de tous les peuples de tous les pays et l'opposition à la
politique impérialiste de l'agression et de guerre.
Tandis que la question de Taiwan elle demeure la pierre
angulaire de la souveraineté et de l'intégrité
territoriale de la RPC. En effet, à la suite de la guerre de
Corée (1950) et l'intervention militaire de la Chine, fut-elle
réalisée par des volontaires, selon la RPC. Le président
Truman déclare le 27 juin 1950 : « l'ai ordonné à la
septième flotte d'empêcher toute attaque contre Taiwan
»129.
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