1.2 la dynastie des Tang
Elle va de 618-907, elle est percée sous angle d'un
rayonnement global multiforme. La Chine réunifiée grâce
à la brève dynastie des Sui (581618) est dirigée par une
dynastie exceptionnelle aux traditions militaires héritées des
nomades du Nord et des Etats qu'ils avaient formés. En effet, elle a
subi de multiples influences de populations ceppiques, turcophones ou
originaires de Mandchourie. L'administration du pays est
réorganisée. Les concours mandarinaux sont repris à une
échelle plus vaste qu'autrefois. On
118 118 Chaliand, R., et Regneau, J., op.cit., pp. 108
119 Idem, p. 108
81
constate à cette période une montée du
bouddhisme qui est par la suite contre battu par un retour au
confucianisme120.
L'expansion vers l'Ouest se poursuit selon des voies
désormais classiques :couloir du Ganzu, contournement du Zarim par les
routes de la soie et poursuite, passé les monts du Pamir, vers le
Ferghana. Les chinois bénéficient d'une alliance avec les
ouigours (turcophones). L'empire Tang atteint Samarcande et même Herat.
Graduellement, le centre de gravité de la Chine passe du Nord vers le
Sud, économiquement et démographiquement.
En 751, des forces Tang subissent une défaite face aux
arabes et à leurs auxiliaires turcs Karluks à la rivière
Talas (Kazakhstan). La même année, la Chine est battue au Yunnam
par l'Etat Thai du Nan-Chab. Surtout la dynastie est fragilisée par la
considérable révolte menée par le général
Anlunshan (755-763) qui met en cause la puissance de l'aristocratie. Par
ailleurs, les tibétains, qui se sont renforcés, profitent des
troubles et menacent la capitale en 763. Ils mettent provisoirement fin
à la présence chinoise en Asie centrale en se rendant maitres du
corridor de Ganzhou en 791. Les Khitans s'emparent du Nord de la Chine et
fondent, sur ce modèle chinois, l'Etat rival de Liao. De façon
classique, ils sont, par la suite, victimes d'une nouvelle poussée
nomade. En Corée également les chinois doivent reculer. L'empire,
durant cette période difficile, se crispe et rejette les rapports
étrangers. Le poids politique et les intrigues des eunuriques à
la cour, affaiblissent le pouvoir incertain des deniers empereurs. C'est sous
les Tang que l'influence de la Chine est la plus grande en Asie orientale et
rayonne, entre autres, au Vietnam et au Japon par l'intermédiaire de la
Corée. Lorsque la dynastie Tang disparait, la Chine connait une
période de division, mais celle-ci, cette fois, est
brève121.
1.3 la dynastie des Song
Elle part de la période de 960 à 1279. Elle est
caractérisée par son renom d'une grande dynastie emportée
au Nord par des nomades et
120 Chaliand, G., et Regneau, J., op.cit., p. 108
121 Idem, p. 110
difficilement conquise jusqu'au Sud par les mongols.
L'unité est restaurée dans une Chine dont le poids
démographique et économique se situe désormais au Sud.
Aucun succès notable en politique extérieure :
l'Annam n'est pas réintégré dans l'empire, aucun
contrôle n'est exercé sur l'Asie centrale ou les steppes du Nord.
Cependant, le pouvoir central est convenablement restauré et les
seigneurs de guerre éliminés122.
|