Information, sensibilisation et conscientisation dans la lutte contre les violences sexuelles par la commission diocésaine justice et paix à Uvira dans le sud-Kivu.( Télécharger le fichier original )par MUKOKYA Morgan MUBENGWA Université Catholique du Congo - Licence 2014 |
CONCLUSION PARTIELLECe chapitre a tourné autour de quatre sections. La première a présenté succinctement le diocèse d'Uvira du point de vue géographique et historique. La deuxième, après avoir situé la CDJP/ Uvira comme l'une de ses structures, a passé en revue ses différentes actions en faveur des survivantes des violences sexuelles mais aussi en vue d'endiguer ce fléau. La troisième s'est penchée sur la typologie et les formes que prennent les violences sexuelles dans cette région d'après les rapports de la CDJP/ Uvira ainsi que de ceux d'autres organisations qui s'intéressent à cette question. La dernière section enfin, a été consacrée au décryptage de l'étiologie et aux conséquences de ces actes ignobles sur la société qui habite l'aire géographique de notre étude. Le phénomène des violences sexuelles touche toute la population et pour l'endiguer, ce sont tous ses membres qui doivent s'y impliquer. Que faire alors pour y parvenir ? La réponse à cette question est l'objet du dernier chapitre de notre travail. CHAPITRE IV. INFORMATION, SENSIBILISATION ET CONSCIENTISATION DANS LA LUTTE CONTRE LES VIOLENCES SEXUELLES AU DIOCESE D'UVIRA0. INTRODUCTIONCe chapitre confirme l'hypothèse du travail (information, sensibilisation et conscientisation en vue de l'éradication de la violence sexuelle) et corrobore notre cadre théorique (la communication pour le changement de comportement). Le troisième chapitre vient de révéler que la violence sexuelle est toujours d'actualité au Diocèse d'Uvira. Ce constat alarmant nous invite à élaborer un projet, en matière de communication pour qu'il y ait un changement de comportement dans la contrée. Cependant, avant d'élaborer des stratégies de communication en vue de l'éradication du fléau, il s'avère, à notre avis, nécessaire de connaître d'abord la manière dont la population concernée comprend le concept « violence sexuelle », ensuite si elle est au courant des institutions qui préviennent, répriment et prennent en charge les victimes des violences sexuelles et enfin si cette population est capable d'envisager, elle-même, des solutions pour éradiquer le fléau. Le chapitre comprend donc deux sections : une enquête pour se rendre compte de l'état des connaissances de la population sur le fléau d'une part, avant d'envisager des stratégies de communication y afférentes, d'autre part. SECTION 1. ENQUETE SUR LA MAITRISE DES CONNAISSANCES RELATIVESAUX VIOLENCES SEXUELLESNous aborderons brièvement dans cette section les points suivants : le site de notre enquête, l'échantillonnage auquel nous avons recouru dans l'administration de notre questionnaire d'enquête à la population du Diocèse d'Uvira pour avoir accès aux résultats dont nous avions besoin pour notre étude. 1.1. Site de l'enquêteD'avril 2010 à avril 2013, on compte par milliers les survivantes des violences sexuelles au Diocèse d'Uvira. Aux dires du Ministère du Genre, de la famille et de l'enfant, dans son récent rapport publié en 2013, on dénombrait en 2011, 2713 cas, en 2012, 5028 et au premier semestre de 2013, 1710 cas des violences sexuelles au Sud-Kivu.67(*) Pour la CDJP / Uvira, pendant la période qui nous préoccupe, 5660 cas ont été documentés par les assistantes psychosociales sur l'ensemble de tout le territoire diocésain d'Uvira68(*). Ce sont donc ces données qui ont constitué la base sur laquelle nous avons mené nos enquêtes, données à relativiser étant donné que plusieurs autres cas échappent à la comptabilité établie à ce jour par la CDJP / Uvira. La sécurité fragile de nombreuses régions et l'inaccessibilité de certains lieux ont rendu difficile notre accès à certaines données qui seraient peut-être d'un grand intérêt pour notre travail. Nous ne pouvons pas passer sous silence les menaces qui pèsent sur les victimes des violences sexuelles : la peur de représailles de la part des auteurs des viols, le risque du rejet par les familles, le mépris de la part des communautés qu'éprouvent les victimes, etc. Tout ceci les empêche de rompre le silence. D'autre part, certaines victimes ne demandent et parfois n'accèdent aux soins médicaux que longtemps après la commission du forfait : ceci rend difficile la tâche d'évaluer l'état actuel de la situation. Cela étant, il ne nous a pas été aisé de déterminer la taille de notre univers d'enquête. Et bien que nous ayons la taille exacte du site d'enquête, son étendue, les contraintes liées au temps, à la modicité de nos moyens matériels et financiers, ne nous auraient par permis d'entrer en contact avec chacune des unités faisant partie de l'univers d'enquête. Pour ce faire, nous avons donc procédé par l'échantillonnage pour prélever quelques individus représentatifs sur lesquels nous avons fait notre enquête sur terrain. * 67 MINISTERE DU GENRE, DE LA FAMILLE ET DE L'ENFANT, Ampleur des violences sexuelles et basées sur le genre rapportées en 2011 et 2012 et 1er semestre 2013, Kinshasa, 08 Octobre 2013. Dépliant. * 68 COMMISSION DIOCESAINE JUSTICE ET PAIX / UVIRA, Rapport annuel 2010-2011, Inédit. |
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