Information, sensibilisation et conscientisation dans la lutte contre les violences sexuelles par la commission diocésaine justice et paix à Uvira dans le sud-Kivu.( Télécharger le fichier original )par MUKOKYA Morgan MUBENGWA Université Catholique du Congo - Licence 2014 |
4.2. Conséquences des violences sexuelles66(*)Déterminer avec exactitude toutes les conséquences des viols au Sud-Kivu en général et particulièrement au Diocèse d'Uvira s'avère une tâche incommensurable. Toutefois, nous pouvons les classer en trois principales catégories : conséquences sur la santé physique et reproductive, conséquences psychologiques et sociales et enfin conséquences socio-économiques. Les conséquences sur la santé physique et reproductive des survivantes des violences sexuelles sont légion. Disons qu'un grand nombre de femmes et filles ont été torturées avant ou après le viol. Elles ont été victimes de plusieurs blessures, soit sur leur corps, soit au niveau des organes génitaux qui ont été transpercés par des armes à feu ou par des objets tranchants. Des cas de fracture du pelvis ont ainsi été relevés et ont été à la base de la stérilité de certaines femmes. D'autres éprouvent suite à ces abus sexuels des difficultés à avoir des relations sexuelles normales. Plusieurs cas d'hémorragies internes ont en outre été signalés ainsi que des fistules. Après le viol de certaines femmes ou filles, celles-ci ont soit contracté des grossesses non désirées, soit ont été atteintes des IST et même du VIH/SIDA. Certaines autres souffrent des troubles menstruels, des troubles gynécologiques, de l'hémorragie, etc. Comme on peut le remarquer, cette situation amène un problème de santé qu'il sied de résoudre au niveau multisectoriel. Nombreuses sont les conséquences psychologiques qui surviennent chez les victimes de viols : troubles émotionnels se manifestant par des maux de tête, des nausées, des douleurs au ventre, des rougeurs, des dysfonctionnements sexuels, des insomnies ou de la fatigue. Ces troubles émotionnels se présentent aussi sous forme de dépression, de syndrome de stress post-traumatique, de choc, etc., la peur d'être rejetées par la famille ou la communauté. Les conséquences socio économiques ne sont pas à négliger. Dans la plupart de communautés ethniques qui vivent au diocèse d'Uvira, ce sont les femmes et les jeunes filles qui constituent la force productive qui fait vivre toute la famille. Or, après avoir subi un tel opprobre, cette classe productive ne sait plus exercer son petit commerce, ni aller cultiver les champs, ni s'adonner à quelque autre activité rentable pour la survie de la famille et de la communauté. En fait les femmes violées ont difficile à continuer leurs occupations, d'abord parce qu'elles ont été dépouillées de leur outil de travail lors des pillages de leur village, pillages suivis parfois des viols, soit parce qu'elles ont été affaiblies physiquement ou psychologiquement par les blessures ou traumatismes liés à ce viol. Elles cessent parfois ces activités par peur d'être violées à nouveau dans les champs ou sur la route qui mène au marché. * 66 COMMISSION DIOCESAINE JUSTICE ET PAIX / UVIRA, Rapport annuel 2010-2011, Inédit. |
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