III.4.3. Proposition d'un Sud Soudan Laïque
La mise en place du Sud Soudan considéré comme
greffage d'un Etat chrétien au milieu d'un monde islamique, cela ne
devait pas constitué un obstacle au processus de paix en Afrique et au
moyen orient. Sur ce, nous proposons le renforcement des principes laïques
dans cette entité pour promouvoir la liberté de religion ou les
musulmans et chrétiens vivent ensemble et éviter des suspicions
mutuelles.
C'est donc à ce prix du risque politique internationale
calculé que nous estimons avoir ouvert le débat sur l'urgence et
la nécessité de la mise en oeuvre d'une politique publique
internationale réaliste susceptible d'apporter la paix et
sécurité durable des peuples Palestiniens.
III.4.4. Proposition d'établissement de
Jérusalem comme patrimoine mondial
À la suite des guerres Israélo-Arabe, la Ville
de Jérusalem avait été divisée en deux secteurs. La
partie ouest est administrée par les Israéliens et celle
située à l'est par les Transjordaniens. Cette situation est
entérinée par les Nations unies à travers l'accord
d'armistice signé entre les deux États le 3 avril 1949. L'ONU
n'accepte pas pour autant ce partage. D'ailleurs, elle ne reconnaît
officiellement ni la souveraineté d'Israël ni celle de la
Transjordanie sur Jérusalem. L'Organisation souhaite en effet voir
appliquer les résolutions de l'Assemblée générale
qui prônent l'internationalisation de la ville. 23La
réunification de Jérusalem par Israël en 1967 ne change en
rien la position des Nations unies qui continuent de demander l'application
d'un statut spécial.
En plus de ces mutations, la ville de Jérusalem est
chargée des mutes religieux, ce qui contribue à la
complexité des conflits Israélo-Arabe.24
- Le mont Moriah ou mont du Temple qui existe Il y a 3 000
ans, c'est là qu'il y avait le temple de Salomon qui abritait, selon la
bible, l'arche d'alliance et les tables de la loi.
- Le Saint-Sépulcre par les Chrétiens car c'est
là que se serait fait crucifier le Christ et c'est là que se
trouverait son tombeau.
23 Joëlle Le Morzellec, La
question de Jérusalem devant l'Organisation des Nations unies,
Bruxelles
24 Ilan Pappé, La guerre de
1948 en Palestine. Aux origines du conflit israélo-arabe, Paris, La
Fab
25 Amine Ait-Chaalal, Conflits et
processus de paix au Proche-Orient: analyses et documents, Louva
63
- Mais ce mont, qui se situe dans la vieille ville, est aussi
appelé Esplanade des
mosquées car ce sont les musulmans qui ont
édifié au VIIe siècle les mosquées Al-Aqsâ et
le Dôme du Rocher. C'est de cet endroit précis que le
prophète Mahomet se serait envolé vers dieu sur un cheval
ailé ce qui fait de Jérusalem le troisième lieu saint de
l'Islam.
Se greffe sur cette question purement juridique un
élément plus particulier qui tient à la nature même
de la ville. Symbolique pour les trois religions monothéistes,
Jérusalem est également un lieu de pèlerinage où
les Lieux saints sont particulièrement nombreux et proches les uns des
autres. La vieille ville, qui comprend le Mur des Lamentations, le Saint
Sépulcre et le Dôme du Rocher, n'est effectivement pas plus grande
que la place de la Concorde à Paris. S'ajoute à cette
proximité géographique une querelle plus ancienne entre les
communautés religieuses chrétiennes au sujet des droits
d'accès et d'offices dans les principaux sanctuaires de Palestine.
25Ces problèmes relationnels ont permis au XIXe
siècle l'ingérence de puissances étrangères dans
les affaires de l'Empire ottoman conduisant les Lieux saints à devenir
un enjeu de politique internationale. En voulant internationaliser
Jérusalem, l'ONU se retrouve donc face à la
nécessité d'apporter une réponse au statut juridique de la
ville mais aussi à celui des Lieux saints. Toute la question est de
savoir ce que les Nations unies entendent exactement par internationalisation
et ce qu'elles souhaitent concrètement inclure dans ce statut.
Revenant à l'esprit de la résolution 181 (II)
adoptée par l'Assemblée générale, le 29 novembre
1947, par notre étude nous jugeons noble la résolution allant
dans le sens de l'internationalisation et la démilitarisation de
Jérusalem. L'idée est de faire de la Ville sainte un «
corpus separatum sous un régime international spécial
» dont le Conseil de tutelle doit « assurer au nom de l'Organisation
des Nations unies les fonctions d'autorité chargée de
l'administration ». L'idée d'un statut spécial doit
permettre à la ville d'échapper au contrôle des deux
États devant voir le jour. Ce statut devra permettre à trouver
une solution à la question des Lieux saints qui change en même
temps de nature en comprenant désormais ceuxde l'islam et du
judaïsme.
64
|