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Etude de la dégradation d'une bière fraà®che au cours de sa consommation en mairie de Bujumbura: cas de l'amstel blonde

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par Jérémie NIYINGANJE
Université du BURUNDI - Licence en Pédagogie Appliquée,Agrégé de l'Enseignement Secondaire en Chimie 2016
  

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1.3 La production de la bière

Pour produire une bière de grande qualité, il y a de grandes exigences; celle de la perfection et celle de la production de qualité. On dit "toujours atteindre une qualité totale" que ce soit de la malterie au fabricant d'étiquettes, car celles-ci font une grande partie de l'ouvrage qui est d'attirer l'attention des consommateurs.

Pour fabriquer la bière, il faut de grandes cuves de brassage et de grands réfrigérateurs. De plus, il faut de l'eau et du malt (orge germée aux tourailles, du houblon qui constitue une indispensable "épice"). Il y a aussi de la levure qui fait la personnalité de la bière.

La bière est faite de produits naturels et vivants ; elle est sensible aux saisons et au climat. Elle varie même d'un territoire à l'autre (DE CLERCK, 1980). Les compagnies qui fabriquent de la bière utilisent des cuves de brassage dont certains ont une contenance atteignant deux milles hectolitres, disposent de centrales frigorifiques associées à une capacité de garde de plusieurs centaines de milliers d'hectolitres.

Les fabricants de bière doivent nettoyer, remplir, boucher, étiqueter et emballer l'équivalent de près de dix-huit millions de bouteilles par jour. Pour sa fabrication, on fait germer de l'orge qui donne le malt; qui se réduira en farine mêlée à l'écorce des grains, ensuite on va aux moulins pour faire la touraille. Ce procédé qui consiste à chauffer les grains pour arrêter le processus de germination, c'est lui qui déterminera la coloration de la bière; plus ou moins brune selon la température et après il y a production du moût. On mélange le tout avec de l'eau et un peu de céréales crues.

On doit brasser et chauffer ce qui a pour effet de dissoudre des hydrates de carbone et de la matière azotée dans l'eau, ce qui produit le moût.

L'amidon s'y transforme alors en sucre (glucose) selon la réaction : C6H10O5) n + nH2O ?nC6H12O6(VENE et LE CORVAISIER, 1967).Les "drêches"sont débarrasséesde la bière (le moût) pour la première foisdans la cuve-filtre et le moût devient "bouillon". Ensuiteon le fait cuire dans la chaudière à houblonner. Le houblon est ce qui donne l'aromatisation du moût et le stabilise. Doux, amer,... il est savoureux mais ce n'est pas encore de la bière.

Elle est ensuite refroidie jusqu'à 60C dans un échangeur; elle quitte la salle de brassage et reçoit la levure qui transforme le sucre en alcool; c'est la fermentation alcoolique selon l'équation : C6H12O6? 2CH3CH2OH + 2CO2.

La fermentation s'effectue selon deux procédés: la fermentation à 80C durant 7 jours (bière européenne) ou la fermentation de 15 jours à 200C pendant 4 à 6 jours (bière anglaise). Débarrassée de la levure, stockée dans l'immense "tank" de garde réfrigéré, elle s'affine lentement et s'enrichit de gaz qui la fera mousseuse. Une dernière filtration avant l'embouteillage et la voilà brillante et lumineuse (ALAIS et LINDEN, 1997).

2. La constitution physico-chimique de la bière

2.1 Le gaz carbonique (CO2)

Le CO2 est utilisé dans la bière et boissons gazeuses pour empêcher à l'alcool d'être oxydé par l'oxygène de l'air (THORNES, 1994).

2.2 L'eau et les sels minéraux

Elle est constituée de l'eau et les minéraux de l'ordre de 98 %. Elle contribue à l'équilibre hydrominéral de l'organisme. La minéralisation de l'eau de brassage joue un rôle important sur les qualités de la bière finie. Les sels et les oligo-éléments, étant en faible quantité (quelques mg/l) dérivent pour une bonne part du malt. Nous distinguons les sucres simples (amidon dégradé par des enzymes du malt), les acides organiques, les vitamines hydrosolubles du groupe B, les minéraux (Mg, Ca, K et d'autres oligo-éléments), les polyphénols et les acides aminés qui lui confèrent sa qualité d'aliment au même titre que le lait. Grâce à des composés glucidiques et l'alcool, elle est une source d'énergie car 1 litre apporte 300 à 500 kilocalories/litre d'une bière (ALAIS et LINDEN, 1997). Parallèlement à l'éthanol, d'autres alcools sont produits au cours de la fermentation et représentent des dizaines de mg/l qui, par combinaison avec les acides organiques donneront des esters, cétones et l'ensemble contribue aux qualités organoleptiques de la bière. Le glycérol qui est un alcool au sens chimique du terme, est aussi présent comme tout produit fermenté; il donne le gras au vin et la rodeur à la bière. Le CO2, anhydride carbonique produit par la fermentation est de l'ordre de 5 g/l.

Les vitamines et les oligo-éléments en faible quantité, sont favorables à la santé. Les glucides correspondent aux molécules dérivées de l'amidon et sont fonction de la conduite de la fermentation et de la souche de levure utilisée plus ou moins "gourmande" (dextrines, grosses molécules, les sucres non fermentescibles, les sucres potentiellement fermentescibles comme le maltose) (VENE et LE CORVAISIER, 1967)

3. La carbonatation de la bière

La carbonatation se produit lorsqu'on ajoute du CO2 à un liquide à base d'eau. Le CO2 réagit chimiquement avec les molécules d'eau pour former l'acide carbonique de la manière suivante : CO2+H2O?H2CO3.

C'est cet acide qui vous stimule la langue lorsque vous buvez une boisson gazeuse. Cette réaction fonctionne bien lorsque l'eau est sous pression mais à pression atmosphérique, la réaction a tendance à s'inverser. C'est la raison pour laquelle les boissons gazeuses pétillent à l'ouverture, puis finissent par s'éventer. La quantité de CO2 dissous peut atteindre 8 g/l (THORNES, 1994).

Une bonne carbonatation est fonction de :

la température; son augmentation diminue la solubilité du CO;

la concentration des substances dissoutes dont l'augmentation diminue la solubilité du CO2 ;

la pression dont l'augmentation favorise sa solubilité ;

le niveau d'oxygène (O2) dissous dans le liquide dont la faible concentration est recommandée pour une carbonatation efficace.

C'est pourquoi, l'on procède à la désoxygénation au CO2 avant d'attaquer la carbonatation proprement dite principalement pour produire les sodas, l'eau gazeuse et la bière.

La carbonatation apporte à la bière la possibilité de faire valoir ses qualités gustatives en faisant intervenir tous les sens du consommateur. Elle peut être obtenue naturellement ou bien prédéterminée et corrigée par le brasseur avec des moyens simples qui tiennent compte des lois physiques régissant la dissolution des gaz dans les liquides (CARLES, 1949).

4. Les propriétés de la bière entant que produit fini

4.1 Le pétillant

Lorsqu'on fabrique la bière, on la tient sous pression et le CO2, produit de la fermentation; se dissout dans la bière.Le gaz est habituellement sous une pression de 3 atmosphères. Si on regarde la bière lorsqu'elle est encore embouteillée, elle ne pétille pas. Mais dès qu'on ouvre; elle pétille.En décapsulant la bouteille, la pression du gaz contenu dans le sommet de la bouteille chute. La poche de gaz se dilate et elle se refroidit par le fait même, selon le principe de l'équation de l'équilibre des gaz parfaitP.V= n.R.T. (P : pression, V : volume, n : nombre de moles du gaz, R : constante des gaz, T : température en degrés Kelvin).

La solubilité d'un gaz est proportionnelle à sa pression et lorsque la pression diminue, comme c'est le cas lorsqu'on ouvre la bouteille; alors la solubilité du gaz diminue et il sort de la bière sous forme de bulles (CARLES, 1949).

4.2 La formation des bulles

La pression locale doit être très élevée pour qu'une bulle réussisse à sortir de la bière. Les bulles d'air sont créées par le gaz hilarant ajouté par la fermentation et par l'ajout du CO2. La bulle se forme donc à des endroits plus faciles où il y a déjà de l'air comme dans les impuretés ou dans des cavités du verre (BOIVIN, 2005) .

4.3 La provenance de la mousse

La mousse résulte évidemment des bulles faites par la bière. Certaines font plus de mousse que d'autres et certaines sont plus consistantes. Ceci est fonction de leurs corps. Plus la bière a de corps, plus sa mousse sera onctueuse et riche. Pour cela, il faut que la bière contienne encore des protéines qui augmentent la force de cohésion des molécules en solution dans la bière (BOIVIN, 2005).

4.4 Le vieillissement de la bière

La conservation et le vieillissement de la bière est possible; ce n'est pas toujours un gage d'amélioration mais l'expérience mérite d'être tentée. Stocker les bouteilles dans un abri frais et sec à température constante, sans lumière et débout pour que la lie reste au fond. En effet, la bière est sensible à la lumière et elle présentera une altération du goût après une exposition prolongée aux rayons ultra-violets. Dans un local chaud, le phénomène d'oxydation est nettement accéléré et altère fortement le goût de la bière (goût carton). La possibilité de conservation de la bière dépend fortement du contrôle microbiologique. Lorsque des bactéries lactiques et/ou acétiques s'introduisent dans la bière obtenue, elle sera aigre et peut aussi être trouble et fortement mousseuse. En vieillissant, les bières ont presque toutes; une odeur caractéristique provenant de la transformation par oxydation qui se nomme "madérisation" parce que la bière développe dans son bouquet un nez rappelant le madère. Comme les matières premières utilisées pour confectionner la bière sont semblables, le vieillissement fera que les différences qui peuvent être observées avec un produit frais seront gommées et remplacées par une gamme d'odeurs relativement communes. L'amertume du houblon se dégrade avec le temps, le goût de la bière en vieillissant deviendra sirupeux voire liquoreux (RENAUD, 1963).

4.5 La photo-dégradation

Une bière exposée à la lumière; le risque avec la lumière, ce n'est pas une oxydation, c'est une photolyse des résines du houblon qui donne comme sous-produits un mercaptan dont l'odeur rappelle sauvagement celle des gaz de ville; ce que les Québécois appellent "goût de mouffette".

Le risque est avant tout lié à la longueur d'onde dans le vert et le bleu, donc de la lumière solaire et les néons en premiers lieu. Selon JOHNS (2008), c'est ce qu'on appelle en anglais "skunky thiol". C'est en fait la photo-dégradation des acides iso-alpha (isohumulones), l'agent principal de l'amertume du houblon dans la bière qui donne par réaction radicalaire un produit contenant du soufre qu'on appelle thiol (méthyle-3butène-2thiol-1) (BOIVIN, 2005).

4.6 L'oxydation de la bière, effet des microorganismes

Lorsqu'une bière est conservée longtemps, le goût peut devenir moins frais. Cette évolution du goût est due à une série de facteurs:

-L'oxydation L'assimilation d'oxygène dans la pâte, le moût et la bière débouche sur un phénomène d'oxydation qui peut altérer le goût. Moins la bière assimile d'oxygène en cours de processus de brassage, plus le goût restera stable pendant une période prolongée. Pour cette raison, certaines brasseries désaèrent l'eau de brassage ou remplissent les cuves par le bas. Lors du remplissage en bouteilles, un filet d'eau minime est injecté sous haute pression dans la bière, provoquant un léger débordement de la mousse; la bouteille est fermée à ce moment (DE CLERCK, 1980).

-Les microorganismes

La possibilité de conservation de la bière dépend fortement du contrôle microbiologique. Lorsque des bactéries d'acide lactique et d'acide acétique s'introduisent dans la bière obtenue; elle sera aigre. La présence de microorganismes dans la bière ne peut pas seulement altérer le goût mais aussi la rendre trouble. Une seule bactérie peut suffire pour qu'à terme, la bière devienne aigre.

Voilà pourquoi l'environnement de travail doit être extrêmement stérile pendant le processus de brassage. Cette bière est alors stockée au frais et dans un endroit sombre. En effet, dans un local chaud, le phénomène d'oxydation est nettement accéléré. L'oxydation altère également le goût de la bière (DE CLERCK, 1980).

5. L'appréciation d'une bière

5.1 Le choix du verre

Le choix de verrerie ainsi que l'utilisation et les soins appropriés sont importants pour l'appréciation globale d'une bonne bière. Il y a plusieurs choix différents de verrerie pour profiter pleinement de votre bière. Ils ont chacun des avantages et des inconvénients qui les rendent plus adaptés pour certains types de bières que d'autres.

Toutefois, enfin de compte, le choix de verrerie est une question de préférence personnelle. Citons à titre d'exemple la tulipe qui crée de grandes têtes mousseuses et fait ressortir les arômes de votre bière (bon choix pour les boissons lourdes).

5.2 L'entretien

Tout d'abord, assurez-vous que votre verre est "bière propre". Si ce n'est pas le cas, vous pouvez constater que la carbonatation se dissipe rapidement; ce qui entrainera la bière de perdre la tête prématurément. Pire encore, un verre qui n'a pas été convenablement nettoyé peut altérer le goût de votre boisson fine.

La meilleure façon d'assurer la propreté de votre verrerie est "bière propre" ; c'est de ne les utiliser pour servir la bière et, les laver et les sécher dans le lave-vaisselle. Les détergents à vaisselle ont tendance à laisser peu ou pas de résidus. Si vous choisissez de laver à main votre verrerie, utiliser un détergent doux et laisser vos verres sécher à l'air. Ne jamais faire sécher ou essuyer vos verres à bière avec un torchon parce que cela peut laisser la charpie des résidus ou des odeurs qui sont détenues dans les fibres de la serviette (CARLES, 1949).

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon