4.3. Recommandations
Ces différentes recommandations sont faites à
certains acteurs suite aux résultats, observations et constats de
l'étude. Elles visent à améliorer d'avantages la prise en
charge de la malnutrition aiguë sévère avec complication
dans les districts sanitaires et dans les Unités de
Récupération et d'Éducation Nutritionnelle Intensive
(URENI) au Mali.
4.3.1. A la
communauté
Cette étude a révélé que les cas
de malnutrition aiguë sévère avec complication ne sont pas
assez détectés notamment en milieu urbain. Il a été
aussi noté que les accompagnants ont du mal à rester dans les
centres à causes des conditions socio-économiques qui s'y
présentent. A cet effet, il est recommandé à la
communauté :
- d'assurer le dépistage de la malnutrition aiguë
sévère en s'appropriant la lutte contre ce fléau par la
mise en place de relais communautaires dynamiques et actifs notamment en
milieu urbain ;
- d'encourager et accompagner les mères et/ou
accompagnants dans le suivi des soins de prise en charge de leurs enfants.
4.3.2. Aux
prestataires
Au cours de l'étude, bien que les patientes ne
déplorent pas beaucoup la qualité des services au niveau des
centres, les observations ont permis de découvrir des failles dans
l'accueil et l'organisation général du service aussi bien en
milieu rural qu'en milieu urbain. Aussi, les soins sont dispensés
différemment dans les centres sans alignement avec les directives du
protocole national de prise en charge de la malnutrition aiguë
sévère avec complication. Pour cela, les recommandations
suivantes sont faites aux prestataires de soins :
- Assurer la réactivité au niveau des services
de prise en charge de la malnutrition aiguë sévère afin
de fidéliser les accompagnants aux soins ;
- Faire le traitement des enfants conformément aux
instructionsdonnées dans le protocole national afin d'harmoniser et
d'uniformiser le mode d'utilisation des produits (Aliments
thérapeutiques, médicaments, consommables, ...) ce qui permettra
leur utilisation efficace et efficiente.
4.3.3. Aux
autorités
Par ailleurs, l'étude a permis de constater que des
avancées cliniques et thérapeutiques sur la prise en charge de
certaines pathologies de l'enfant malnutris aigu sévère, ne sont
pas pris en compte dans le protocole national. Elle a en outre noté que
les centres ne disposent pas de locaux appropriés pour assurer la prise
en charge de la malnutrition aiguë sévère avec complication
mais aussi, que les ménages peinent à se rendre dans les
structures très éloignées avec des difficultés de
prise en charge alimentaire notamment en milieu rural.Il revient donc de
recommander aux autorités d'une manière générale
:
- de réviser le protocole national de prise en charge
de la malnutrition aiguë sévère ;
- d'assurer la disponibilité du service par la
construction, la réhabilitation et l'équipement des Unités
de Récupération et d'Education Nutritionnelle Intensive à
travers tout le pays ;
Et plus particulièrement en milieu rural :
- despécialiser certains CSCom dans la prise en charge
de la malnutrition aiguë sévère avec complication afin
d'assurer une bonne accessibilité géographique et
financière du service à la population.
- d'instaurer la cantine hospitalière pour la prise en
charge de la malnutrition aiguë sévère avec complication
dans les structures de soins, afin d'assurer la restauration aux accompagnants
en plus de la gratuité des soins et des médicaments.
|