Le régime juridique de l'insurrection : une étude à partir des cas libyen et syrien( Télécharger le fichier original )par Joseph Marcel II MBAHEA Université de Yaoundé II - Master II Droit public international et communautaire 2013 |
B - LA CAPACITE DES INSURGES A MENER DES OPERATIONS MILITAIRES ET A RESPECTER LE DROIT INTERNATIONAL HUMANITAIREPour qu'une insurrection soit validée et remplisse les critères d'un conflit armé de caractère non international, il faudrait que les insurgés soient à même « ... de mener des opérations militaires continues et concertées (...) » 177(*)et de respecter le Droit international humanitaire. Cette exigence se trouve ainsi remplie au regard des insurgés libyens et syriens, qui sont capables de mener des opérations militaires continues et concertées (1) et de respecter le Droit international humanitaire (2) 1 - capacité de mener des opérations militaires continues et concertéesFace au péril des attaques des forces armées régulières, les insurgés ne se sont pas constitués en victimes résignées. Qu'ils soient syriens ou libyens, les insurgés ne sont pas restés passifs. Il s'engage alors entre les forces loyalistes et les insurgés une véritable confrontation armée et sanglante. En effet, à la faveur des frappes aériennes de l'OTAN178(*) les insurgés libyens sous la bannière du CNT se redéployent sur le territoire. Le 06 juillet 2011, les insurgés lancent une première offensive conjointe en direction de Tripoli, depuis le djebel Nafoussa et Misrata. Mais l'offensive patine. Le 13 juillet les forces loyalistes contre-attaquent depuis Tripoli. Le 18 juillet les insurgés prennent le contrôle de Brega, mais sont repoussés devant Ras Lanouf. Cette confrontation fait un nombre important de victimes tant dans les rangs des forces loyalistes qu'au milieu des insurgés. C'est ainsi qu' d'Abdul Fatah Younes ancien cacique du régime, et chef militaire de l'insurrection est assassiné le 28 juillet. Poursuivant leur offensive, les insurgés libyens lancent une attaque en direction de la cote depuis le djebel Nafoussa et se rapprochent de Tripoli. Toujours appuyés par les frappes aériennes de l'OTAN, du 20 au 23 Aout, ils s'emparent par surprise de Tripoli, à la suite d'une offensive rapide coordonnée avec les poches de résistances agissant depuis l'intérieur de la capitale libyenne. Les forces parties de Misrata se joignent à celles qui se sont emparées de Tripoli. Les forces parties de Brega s'emparent de Ras Lanouf. Toujours dans la mouvance du conflit, le 16 septembre les forces du CNT parviennent jusqu'à Syrte ville natale du colonel Kadhafi et l'assiègent. Le 20 septembre, Kadhafi et son fils Moutassim sont tués aux abords de Syrte. Toutes ces manoeuvres et hauts faits d'arme des insurgés libyens témoignent à suffisance de leur ancrage dans le conflit, et de leur forte capacité de nuisance. Mais contrairement à la Libye où les insurgés étaient constitués en un bloc unique, on assiste en Syrie à une opposition disparate et hétérogène. Ces querelles intestines, couplées au défaut de coordination et de synergie entre les différentes factions de l'opposition affectent considérablement les capacités opératoires des insurgés. Leur performance s'en trouve ainsi négligeable. Mais les insurgés syriens parviennent toutefois des opérations militaires lesquelles mettent en difficultés le régime de Bashar El- Assad. * 177 Art 1er para1, Protocole Additionnel II aux Conventions de Genève de 1949, op.cit. * 178 Organisation du Traité de l'Atlantique Nord, est une alliance militaire regroupant les Etats Unis, le Canada et les pays de l'Europe occidental. |
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